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L'oeil de Dieu

L'oeil de Dieu

Titel: L'oeil de Dieu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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avec insistance avant qu’une Eleanor blême et à l’évidence malade ne lui ouvrît.
    — Qu’est-ce qui arrive ? s’exclama Kathryn en entrant précipitamment dans la maison.
    Elle prit la vieille femme par les épaules et l’entraîna dans la pièce où se trouvait sa soeur. Celle-ci, affalée sur un siège, se tenait le ventre, et il régnait dans la maison une odeur fétide.
    — Nous sommes malades, murmura Eleanor en se tenant le ventre à son tour. Nous avons la diarrhée. Oh, comme je me sens sale !
    Kathryn la fit asseoir.
    — Vous n’avez mangé que ce que je vous ai indiqué ?
    La vieille femme hocha la tête.
    — Vous en êtes sûre ?
    Elle opina de nouveau.
    Kathryn passa le dos de sa main sur le visage de Maude : la pauvre femme était chaude, et ses lèvres se craquelaient tant elles étaient sèches. Elle avait l’oeil terne. Kathryn s’efforça de dissimuler son irritation. Ce n’était pas logique. Après tout, la pellagre était une maladie simple. Il suffisait d’en supprimer la cause pour que les symptômes disparaissent. Alors pourquoi étaient-ils revenus ?
    La jeune femme réconforta de son mieux les deux soeurs et promit de revenir plus tard.
    — Je vous apporterai du miel bouilli avec du sel et de la graisse dans un peu de cire, ajouta-t-elle.
    Elle sortit pour rentrer à Ottemelle Lane au plus vite.
    Thomasina l’y attendait et l’accueillit avec l’habituelle litanie des méfaits commis par Wuf, mais Kathryn ne la laissa pas parler.
    — Eleanor et Maude ont un peu de fièvre, annonça-t-elle, et Dieu seul sait pourquoi !
    Agnes lui apporta du vin coupé d’eau et deux galettes d’orge. Kathryn se lava les mains et mangea rapidement, puis elle passa dans son bureau où elle ouvrit l’Herbarium d’Ardene. Elle prit une plume, un morceau de parchemin, et consigna à la hâte tous les symptômes qu’elle avait notés chez les deux vieilles dames.
    — Mais pourquoi ? murmura-t-elle, fixant le mur devant elle.
    Les soeurs avaient suivi ses conseils et consignes, avaient tenu leur maison propre et s’étaient lavé les mains et le visage régulièrement. Mais cette maladie rappelait quelque chose à Kathryn… Elle ferma les yeux, les mains crispées sur le plateau de la table, s’efforçant de se souvenir d’un patient que son père avait soigné, autrefois. Les symptômes que présentait l’homme étaient les mêmes que ceux de Maude et d’Eleanor, mais comment son père les avait-il soignés ?
    La jeune femme revint à l’Herbarium, et un mot attira son attention : Digitalis purpurea.
    — La digitale, murmura-t-elle.
    Aussitôt, elle regagna la cuisine et sortit dans le jardin. Elle circula entre les plates-bandes de plantes médicinales, à la recherche de la plantation de digitales. Les fleurs s’étaient épanouies depuis longtemps. Leur couleur rose bleuté commençait à passer, mais les plants étaient encore vigoureux, prêts à refleurir. Kathryn s’accroupit pour effleurer les feuilles couvertes de duvet. Comment les deux vieilles dames avaient-elles pu être en contact avec une plante aussi dangereuse ?
    — Maîtresse !
    C’était Thomasina qui sans bruit s’était approchée.
    — De la digitale, répondit Kathryn.
    Elle se redressa et se tourna vers sa servante.
    — Au nom du Ciel, Thomasina, comment deux vieilles dames peuvent-elles absorber de la digitale ?
    — C’est impossible, elles en mourraient.
    — Oh non ! Ingurgitée à petites doses, la plante les rendrait malades, et elles présenteraient exactement les mêmes symptômes que ceux que j’ai constatés : vertiges, nausées, humeurs biliaires. Es-tu certaine que l’eau était propre ?
    — Bien sûr, Maîtresse. Le baquet avait été récuré, et je l’ai rempli d’eau de pluie très pure.
    Kathryn regagna la maison, Thomasina sur ses talons.
    — Quelqu’un leur aura peut-être apporté à manger ? dit la jeune femme. Mais elles m’en auraient parlé.
    Kathryn s’immobilisa soudain, tandis qu’un frisson glacé lui parcourait le dos.
    — Wuf ! appela-t-elle.
    Le gamin descendit les escaliers quatre à quatre et débarqua en gambadant dans la cuisine. Kathryn s’agenouilla auprès de lui.
    — Wuf, tu vas courir jusqu’au Guildhall et demander le clerc, Maître Simon Luberon.
    — Oh, je le connais ! Il est petit et gros.
    — En effet. Dis-lui d’amener des gardes dans la maison pestiférée de Old Jewry Lane.
    — Et vous, vous

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