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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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étaient présentes se trouvaient aux extrémités des tables,
loin du foyer.
    Les panetiers coupaient et distribuaient les
tranches de pain pour les soupes pendant que des serviteurs plaçaient des
volailles, du daim, du chevreuil, des lièvres et toutes sortes de poissons sur
les tables. De leur côté, les échansons disposaient les vins et emplissaient
coupes et hanaps. Les plus nobles seigneurs avaient près d’eux un gobelet
d’argent, les autres de simples cornes ou des gobelets qu’ils se partageaient à
trois ou quatre.
    Quand tout le monde fut assis, un héraut sonna
plusieurs fois du cor. L’évêque prononça alors une courte bénédiction, puis les
valets apportèrent les soupières.
    Tandis que les convives se servaient la soupe sur
leur tranchoir de pain et que les écuyers tranchants coupaient les viandes,
Bartolomeo entra sur les mains en sifflant comme un merle. Il s’arrêta au
milieu des tables et, comme il en avait l’habitude, il se mit à jongler avec
les coupes, puis avec les couteaux des convives.
    Ce n’était bien sûr qu’un prélude, car après qu’il
eut provoqué rires et exclamations de surprise et d’admiration, Guilhem entra à
son tour, faisant tourner la manivelle de sa vielle.
    Un silence plein de curiosité s’installa.
    — Mes seigneurs, lança-t-il, j’ai choisi ce
soir de vous chanter une ballade composée par un noble et valeureux chevalier,
Bertrand de Bom, seigneur de Hautefort, qui était vassal de Richard Cœur de
Lion et l’aimait beaucoup.
    Malgré la pénombre, Guilhem observa que Dinant
fronçait le front, tandis que le grand justicier et le grand chambellan
affichaient un sourire bienveillant.
     
    — Bien me plaît le doux printemps qui fait
renaître feuilles et fleurs.
    Bien me plaît d’ouïr les oiseaux faire retentir
leurs chants dans le bocage.
    J’aime à voir dans les prairies s’élever tentes
et pavillons et mon cœur s’anime en regardant, rangés au loin dans les
campagnes, les cavaliers sur leurs chevaux armés.
    Grande et vive est mon allégresse quand je vois
castels assiégés, murs brisés et démantelés, armée campée sur le rivage entouré
de larges fossés, hérissé de fortes palissades. Avant tout j’aime le noble chef
qui, le premier, vole à l’attaque, sans pâlir, sur son coursier fougueux.
    Nul homme n’est digne d’estime s’il n’a reçu et
donné maints coups de lance.
     
    Ces fortes et belliqueuses paroles, interprétées
avec une âpre et violente musique, provoquèrent des murmures approbateurs de la
part des chevaliers, et des mimiques de désaccord de la part de certains
prélats. Guilhem poursuivit, chantant de plus en plus fort et engendrant, avec
sa vielle, des sons rappelant les hennissements des chevaux dans les combats.
     
    — Quand s’engage la mêlée, nous voyons de
toutes parts lances et glaives, et boucliers solides et casques
    Et les vassaux s’entre-tuant avec rage, et les
chevaux des mourants mêlés à ceux des morts. Car, au plus fort de la lutte, nul
homme de noble sang n’aura d’autre pensée que de fendre têtes et bras.
    Beaucoup mieux vaut mourir que de vivre sans
gloire. Le manger, le boire, le sommeil me flattent bien moins, je vous le
jure, que d’entendre crier : Sus ! sus ! et hennir les chevaux
et les hommes s’écrier : Au secours ! et de voir le long des fossés
tomber sur l’herbe petits et grands, et leurs corps transpercés par des
tronçons de lances !
    Barons, mettez en gage châteaux, fermes et
cités, avant qu’on ne vous fasse la guerre !
     
    Il s’inclina pour saluer le grand justicier,
provoquant un tumulte de vivats et d’applaudissements.
    Jetant un coup d’œil rapide vers les tentures qui
séparaient la grande salle de la salle des gardes, il vit que la plupart des
gardes étaient passés de l’autre côté, pour mieux entendre. C’était ce qu’il
espérait.
    Profitant de l’intermède, les valets et les pages
servirent aux convives de petits oiseaux sauvages en brochettes pour qu’ils en
coupent la quantité qui leur convenait. Pendant ce temps, Anna Maria rejoignit
Guilhem et ils jouèrent ensemble une, douce musique afin de faire revenir
l’attention.
    Un certain calme s’étant installé, Guilhem proposa
aux barons du haut bout le chant que lui avait appris Gaucelm Faydit quelques
semaines auparavant, à Toulouse. Une fois encore, un chant en l’honneur de
Richard.
    — C’est chose cruelle qu’il faille
entendre, le plus

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