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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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nous regrettons le valeureux Richard au Cœur de Lion.
    Guilhem s’exécuta et un valet lui tendit une
tranche de pain avec un morceau de chevreau. Anna Maria et Bartolomeo n’avaient
pas été invités, mais eux n’avaient pas chanté la gloire du Cœur de Lion.
     

Chapitre 29
    L es
gardes leur ayant ouvert la porte, ils descendirent l’escalier de bois jusqu’à
la cour, à peine éclairée par quelques flambeaux. Un sergent les précédait,
aussi n’échangèrent-ils pas une parole.
    Le souper s’était terminé un peu plus tôt.
Plusieurs chevaliers s’étaient écroulés sous la table, assommés par les viandes
et les vins. D’autres étaient encore à leur place, les yeux hébétés et l’esprit
embrumé par l’alcool, songeant au roi Richard dont le troubadour avait si bien
chanté la gloire. Rares étaient ceux toujours lucides. Ceux-là parlaient entre
eux du roi Jean, du prochain mariage entre Blanche et Louis, et des difficultés
qu’ils avaient pour encaisser les taxes que leurs paysans et leurs serfs leur
devaient.
    Dinant avait quitté la table parmi les premiers.
Dans la salle des gardes, Anna Maria et Bartolomeo, à qui on avait porté à
manger quelques restes, l’avaient vu sortir avec son écuyer. Ils ne logeaient
donc pas dans la tour blanche.
    Peu après, Guilhem s’était levé à son tour pour
aller saluer le grand justicier et le grand chambellan. Ce dernier lui avait
demandé de revenir dimanche après la messe. Il y aurait un grand banquet, avant
le départ de ceux qui se rendaient au mariage entre la nièce du roi Jean et le
fils du roi de France, et il voulait un beau spectacle.
     
    Dans la cour, Bartolomeo alluma la petite lanterne
qu’il avait pris la précaution d’apporter. Guilhem avait hâte d’être hors de la
Tour. Jusqu’à présent, il n’avait rien dit à ses compagnons et l’inquiétude le
rongeait. Lorsqu’il était parti, Guillaume de La Braye était encore à table,
dans combien de temps la quitterait-il pour se rendre dans sa chambre ?
Quand s’apercevrait-on qu’un domestique avait disparu ? Le chercherait-on
dès ce soir ? Fouillerait-on alors le cachot ?
    Au début de l’aventure, Guilhem était persuadé que
prendre le testament de Richard serait tâche impossible et c’est ce défi qui
l’avait séduit. Puis il avait fini par croire qu’il y parviendrait et lorsqu’il
avait pénétré dans la chambre de La Braye, il était persuadé d’avoir réussi. La
désillusion était à la mesure de ses espérances et la mort du domestique
condamnait toute nouvelle tentative.
    C’était un échec. Ils n’avaient plus d’autre choix
que celui de s’enfuir. Guilhem décida qu’ils achèteraient des chevaux dès
l’aurore et qu’ils quitteraient Londres immédiatement. En galopant sans cesse
et en changeant de montures, ils pourraient être dans un port en soirée et
embarquer très vite pour la France.
    En se dirigeant vers le châtelet d’entrée, le
sergent d’armes posa quelques questions à Anna Maria auxquelles elle répondit
par des mots d’italien. Dépité, il décida de l’ignorer et, à peine entré dans
le corps de garde, il donna des ordres pour qu’on les fasse sortir.
    Leurs instruments sur les épaules ou à la main,
ils traversèrent la petite salle au sol couvert de paille où sommeillaient
quelques soldats couchés sur des bancs ou simplement par terre. On leur ouvrit
l’autre porte du châtelet et on les abandonna sur le pont dormant.
    Ils passèrent le pont de bois. Devant le fossé,
les baraques étaient fermées, la seule lumière était celle du corps de garde
et, plus loin devant eux, celles de la ville d’où provenaient de sourdes et
lointaines rumeurs. Autour d’eux, les crapauds coassaient lugubrement. Il n’y
avait personne pour les écouter.
    — Y êtes-vous parvenu, Guilhem ? demanda
alors Anna Maria.
    — Non. Je suis arrivé dans la chambre de La
Braye, j’ai vu le coffre, mais il était fermé et je n’ai pu l’ouvrir.
    — Que la peste emporte cet homme trop
méfiant ! ragea Bartolomeo.
    — Il y a plus grave, amis. Un homme m’a
surpris, un domestique. J’ai dû le tuer et j’ai mis son corps dans un cachot.
Quand on le découvrira, ce sera la curée. On comprendra vite que c’est nous.
Surtout avec Dinant dans la Tour.
    — Dieu tout-puissant, nous sommes perdus !
murmura Anna Maria.
    — Nous partirons demain matin. Pour
l’instant, le grand justicier et La Braye ignorent où

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