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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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Cygne avec une trentaine d’hommes d’armes et de
sergents.
    Devant l’auberge et dans la cour, ils placèrent
des sentinelles aux portes de l’établissement avant d’y pénétrer. Pendant que
Mauluc, accompagné de deux douzaines d’archers, traversait les deux salles,
Dinant et le lieutenant trouvèrent l’aubergiste dans la cuisine et le saisirent
sans ménagement.
    Terrorisé, l’homme répondit aux questions sans
qu’il fût besoin de le rouer de coups.
    — Oui, sire lieutenant, un seigneur Guilhem
d’Ussel, venu de France, logeait chez moi depuis trois jours avec un comte de
Huntington et son épouse. Mais ils viennent de partir…
    — Quand ? cria Mauluc en souffletant
l’aubergiste pour le dissuader de mentir.
    — Ce matin, seigneur ! pleurnicha le
cabaretier. Ils ont acheté des chevaux à l’écurie d’à côté, ont chargé leurs
bagages et ont filé par le pont. Tout le monde ici pourra en témoigner.
    Un sergent attrapa une servante par son corsage et
la gifla à son tour.
    — C’est vrai ?
    — Oui, seigneur ! sanglota-t-elle. Leur
chambre est vide… Demandez aux palefreniers qui ont préparé leurs montures…
    La Braye envoya des gens vérifier et interroger
les garçons de la cour qui tous confirmèrent les départs de ceux qu’ils
recherchaient.
    Mais peut-être était-il encore temps de les
rattraper puisqu’ils avaient pris le pont seulement quelques heures plus tôt.
Encore fallait-il savoir où ils étaient allés. De nouveau, La Braye interrogea
ceux qui avaient approché les espions et l’un d’eux avoua avoir entendu dire
qu’ils se rendaient à Portsmouth, pour embarquer vers l’Aquitaine.
     
    Pendant ce temps, Geoffroi Fils-Pierre était
revenu dans la grande salle après avoir fait vérifier que le pseudo Randolf de
Turnham et son écuyer s’y trouvaient encore. Il avait immédiatement donné des
ordres pour faire venir de nouveaux gardes et empêcher la sortie de
l’usurpateur.
    Une fois dans la salle, le grand justicier eut un
aparté avec l’évêque de Londres, Roger Fitz Renfred et Aubrey de Vere. Puis des
écuyers et des sergents, discrètement prévenus par le gouverneur de la Tour,
firent sortir les femmes et tous ceux dont la présence n’était pas nécessaire.
    S’étant approché de l’embrasure d’une fenêtre,
Furnais avait parfaitement observé ces manœuvres. Quant à Ranulphe, qui avait
aussi remarqué le regroupement des barons, il était resté à distance de son
maître, bourrelé de honte et de remords. Il éprouvait un tel mépris envers
lui-même, une telle peur quant à ce qui allait se passer qu’il songea un
instant à quitter la salle, gagner les remparts et se jeter dans la Tamise.
    Mais il savait qu’il n’en avait pas le droit.
    Enfin le moment tant redouté arriva. Dinant entra
dans la salle avec quelques gardes. Le grand justicier lui fit signe et
s’avança lentement vers Furnais. Les plus sages et les plus puissants seigneurs
du royaume suivaient à quelques pas.
    — Randolf de Turnham, une grave accusation
vient d’être portée contre toi.
    — Laquelle ? répliqua Furnais avec
calme.
    — Tu ne serais pas Randolf de Turnham mais
son cousin, Thomas de Furnais.
    — C’est vrai ! répliqua fièrement
Furnais. Qui m’a reconnu ?
    — C’est ton écuyer qui t’a dénoncé.
    Furnais se tourna lentement vers Ranulphe, les
yeux écarquillés de surprise.
    — Félon ! Sois damné ! cria-t-il
soudain.
    En un éclair, il sortit son épée et s’élança sur
Ranulphe, mais avant qu’il ait franchi la distance qui les séparait, un garde
lui avait lancé une chaîne entre les jambes. Cette chaîne, lestée de deux
boules de fer aux extrémités, s’enroula autour de ses mollets et il s’écroula,
sans cependant lâcher son épée.
    Immédiatement, Dinant lui lança un violent coup de
pied dans le bras, faisant sauter la lame de sa main, puis il lui en envoya un
second dans la poitrine. Il s’apprêtait à sortir sa propre épée pour le navrer
quand le comte d’Oxford intervint :
    — C’est une insulte sans nécessité, seigneur
de Dinant !
    Le ton était si péremptoire que l’âme damnée de
Jean se retint.
    — Croyez-vous, très honoré seigneur ?
répliqua-t-il. Vous sous-estimez cet homme et ses complices. Savez-vous qu’ils
étaient ici hier ? Dans cette salle, et que vous et les plus grands barons
d’Angleterre les avez complimentés ?
    — Qu’insinuez-vous ? lança

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