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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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gouverneur qui a
livré Angers à ce félon d’Arthur.
    Les sourcils de Fils-Pierre affichèrent son
incrédulité.
    — Furnais est entré ici par félonie pour
voler un document dans le coffre du seigneur de La Braye, poursuivit Dinant.
    Cette fois le grand justicier ne put se
retenir :
    — Quoi !
    Il regarda La Braye et ne vit que la gêne et la
colère sur le visage du lieutenant du gouverneur.
    — C’est vrai ? demanda-t-il.
    — Oui, seigneur… déglutit La Braye.
    — Quel document ?
    — Le testament de Richard confiant le royaume
d’Angleterre à Arthur, laissa tomber Dinant. C’est Burgho qui le lui a donné.
    — Par les ossements de saint Thomas !
s’exclama le grand justicier, abasourdi. Est-ce la vérité, La Braye ?
Avez-vous ce testament ?
    — Je… je l’ignore, noble sire, mais
effectivement Burgho m’a remis un coffret à conserver précieusement.
    — Va le chercher !
    La Braye sortit. Pendant son absence, Dinant
raconta ce qu’il avait appris, c’est-à-dire la vraie raison de la venue à
Londres de Robert de Locksley et de Guilhem d’Ussel, en mission pour Philippe
Auguste afin de voler le testament. Il révéla ensuite leur audace de la veille,
quand Ussel et la femme de Locksley s’étaient fait inviter dans la Tour en se
faisant passer pour des jongleurs.
    Cette incroyable impudence stupéfia plus encore le
grand justicier, tant il avait apprécié les (faux) ménestrels. Comment avait-il
pu se faire berner ainsi, alors qu’il était réputé pour sa méfiance ?
    Il se sentit tellement embarrassé qu’il ne posa
aucune question, s’efforçant de garder un visage impénétrable jusqu’au retour
de La Braye.
    Celui-ci tenait un petit coffret de merisier fermé
d’un gros sceau de cire verte. Il le tendit au grand justicier qui brisa le
sceau, l’ouvrit et en sortit un parchemin plié. Il le lut par deux fois, avant
de le tendre à Dinant, le visage toujours aussi impassible.
    Le document était explicite. Richard, roi
d’Angleterre, reconnaissait Arthur, duc de Bretagne, fils de Geoffroi, son
frère, et de Constance de Bretagne, comme son héritier s’il mourait sans
enfants. Signé de l’évêque de Messine, de Tancrède de Lecce et de Richard, il
portait son sceau, ainsi que celui d’un légat du pape.
    Dinant lut à son tour le parchemin avant de
s’approcher de la cheminée, s’apprêtant à le jeter dans les flammes.
    — Que faites-vous ? lui cria le grand
justicier.
    — Ce testament doit disparaître !
répliqua Dinant.
    — Certainement, mais si le roi Jean ne le
voit pas de ses yeux, nous croira-t-il, quand vous ou moi lui raconterons ce
que vous avez fait ?
    Dinant hésita un instant. Le grand justicier était
dans le vrai. De plus, en remettant lui-même le parchemin à Jean, il
s’assurerait de sa reconnaissance éternelle.
    — Vous avez raison, dit-il en le repliant.
Puisque je pars demain, je l’emporte et je le donnerai moi-même au roi.
    — Vous l’assurerez de notre fidélité !
insista La Braye. J’ignorais tout de ce parchemin, je vous supplie de me
croire.
    — N’ayez crainte, je lui rapporterai votre
soutien et votre loyauté. Mais avant toute chose, il faut saisir Robert de Locksley
et Guilhem d’Ussel.
    — Savez-vous où ils se terrent ?
    — Oui, à l’auberge du Vieux Cygne, près de la
Tamise. La connaissez-vous ? Je vais envoyer Mauluc, avec les gardes que
vous lui confierez.
    — Je connais l’hôtellerie, dit La Braye, mais
c’est moi qui saisirai la bande. Je n’ai nul besoin de votre écuyer.
    Ce n’était pas ce que Dinant désirait. Robert de
Locksley avait avec lui les mille cinq cents marcs qu’il voulait
s’approprier !
    — Mauluc est le seul à pouvoir reconnaître
Locksley et ses gens, insista-t-il. De plus, je veux que ce soit lui, et lui
seul, qui fouille les bagages de Huntington et d’Ussel, car ils pourraient
avoir des documents ou des objets incriminant le roi Philippe.
    — Comme vous voulez ! maugréa La Braye
qui savait ne pouvoir contrarier Dinant, maintenant que l’homme de main du roi
Jean connaissait ses torts.
    — Partez donc, moi, je reste avec le noble
grand justicier. Je veux être là pour l’arrestation de Furnais.
    — Ce félon sera exécuté ce soir, décida le
grand justicier.
    — Je veux qu’il soit écorché vif devant ses
amis, ce sera le début de leur châtiment.
     
    Immédiatement Guillaume de La Braye et Mauluc
partirent pour le Vieux

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