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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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était
inutile de trop solliciter la chance. Quant à aller seul chez La Braye, c’était
impossible. S’il parvenait à prendre le testament, il lui faudrait partir
sur-le-champ. Or, il ne pouvait abandonner Ranulphe.
    Maudissant l’insouciance de l’écuyer qui ne lui
avait pas dit où il allait, il passa dans la salle des gardes. Ranulphe n’y
était pas non plus.
    Avait-il décidé de faire cavalier seul ?
Était-il sorti ? Serait-il descendu dans la chambre de La Braye ?
    Angoissé en songeant à ce qui allait arriver,
Furnais revint à la grande salle. Se plaçant dans l’ombre d’un passage, il la
balaya longuement des yeux. Quand il fut certain que son écuyer n’y était pas,
il revint dans la salle des gardes et le vit arriver par la porte d’entrée.
    — Où étais-tu ? gronda-t-il à haute
voix.
    — J’ai eu du mal à trouver les latrines,
seigneur, répondit Ranulphe, penaud. Finalement, on m’a dit d’aller dehors.
    En entendant ces mots, Furnais sentit un froid glacial
l’envahir et se retint de trembler. Il eut du mal à articuler :
    — Reste avec moi désormais !
    Il retourna dans la grande salle et se remit au
même endroit, un des passages parmi les plus sombres, entre les deux pièces.
    — Attendons que La Braye revienne, fit-il
calmement. Tout va vite se terminer.
    Il avait repris son sang-froid.
    Ranulphe le regardait avec un mélange d’admiration
et de tristesse.
     

Chapitre 31
    Q uand
Dinant avait quitté la grande salle avec Mauluc, Ranulphe l’avait suivi.
    Ayant traversé la salle des gardes, ils sortirent
et se dirigèrent vers un châtelet qui faisait communiquer la grande cour avec
une autre, plus petite, entourée d’une seconde enceinte. Dans cette deuxième
cour se dressaient des logis, un grand hall, des celliers et des granges.
    C’est au châtelet que Ranulphe rattrapa Dinant. La
bruine avait cessé.
    — Noble seigneur ! l’interpella-t-il,
puis-je vous parler ?
    Dinant se retourna et reconnut l’écuyer de
Turnham.
    — Que veux-tu ? s’enquit-il, hautain.
    — Je ne suis pas l’écuyer de Randolf de
Turnham, seigneur, haleta Ranulphe, je me nomme Ranulphe de Beaujame et je suis
l’écuyer du comte de Huntington.
    Déconcerté par cette déclaration, Dinant
écarquilla les yeux de surprise et resta un instant sans voix.
    — Répète ce que tu viens de dire !
fit-il quand sa stupeur fut dissipée.
    — Je suis l’écuyer du seigneur de Locksley.
J’arrive de Bordeaux avec lui ! paniqua Ranulphe en regardant vers
l’estacade de la tour, craignant de voir apparaître Furnais.
    — Pourquoi cette imposture ? demanda Mauluc
sans perdre son expression stupide.
    — Parce que Randolf de Turnham n’est pas
Randolf de Turnham mais Thomas de Furnais, un de ses cousins, et que nous
sommes entrés dans la Tour pour voler un document.
    — Qu’est-ce que c’est que cet
embrouillamini ? murmura Dinant. Viens avec moi !
    Ils passèrent le châtelet, traversèrent la petite
cour jusqu’à un corps de logis en colombages où se trouvaient des chambres pour
les hôtes de passage.
    Une fois dans le logement, Mauluc poussa le
verrou.
    — Raconte-moi, l’ami, ordonna sèchement
Dinant.
    — Avez-vous entendu parler d’un testament du
roi Richard en faveur d’Arthur de Bretagne, seigneur ?
    — Bien sûr, le testament sicilien. Mais
Richard l’a détruit.
    — Pas exactement, seigneur : il a
seulement demandé qu’il soit détruit. En vérité, Hubert de Burgho, qui l’avait
en sa possession, l’a conservé.
    — Burgho, le chambellan du roi ?
    — Oui, seigneur, mais comme Burgho craignait
qu’on ne lui vole ce précieux document, il l’a confié à son ami, Guillaume de
La Braye, pour qu’il le garde dans son coffre de la Tour.
    — Ce testament serait ici ?
    — Oui, seigneur, c’est Furnais qui a
découvert tout cela. Il l’a dit au roi de France qui a chargé Guilhem d’Ussel
de venir le voler.
    — Par le cul de Dieu ! C’est
incroyable ! Je comprends enfin pourquoi Ussel est à Londres !
s’exclama Dinant, échangeant un regard avec Mauluc. Mais pourquoi Furnais se
fait-il passer pour son cousin ?
    — Pour pouvoir s’introduire dans la
Tour ! laissa tomber Mauluc sans perdre son air stupide.
    — C’est cela ! Guillaume de La Braye
vient d’ailleurs de nous proposer de loger dans sa chambre. Furnais aura ainsi
toutes les facilités pour ouvrir son coffre en lui prenant sa clef pendant

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