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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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l’évêque
Guillaume.
    — Les ménestrels d’hier n’étaient autres que
ses complices ! Ils étaient parvenus à se faire inviter (il planta son
regard dans celui du comte d’Oxford pour que celui-ci prenne conscience de sa
responsabilité) dans le but de s’introduire chez le seigneur de La Braye et de
le voler. Est-ce exact, Ranulphe ?
    — Oui, seigneur. Guilhem d’Ussel est allé
dans la chambre du sire de La Braye pendant que la duchesse de Huntington
chantait ici, mais il n’a pu parvenir à ouvrir le coffre.
    — Judas ! sanglota Furnais en tentant de
se relever tandis qu’un garde l’en empêchait de la pointe de son épée.
    Dinant se tourna vers lui.
    — Tu te lèveras, chien, quand je te le
commanderai ! dit-il avec méchanceté.
    L’ignorant, Furnais se redressa malgré tout, les
jambes sanguinolentes. Le garde n’osa le blesser davantage. Cette audace rendit
Dinant furieux et, cette fois, il tira son épée :
    — Maudit traître, je te garantis que tu ne
vas pas mourir de vieillesse !
    Le grand justicier s’était mis en retrait, comme
si l’affaire ne le concernait pas, aussi Aubrey de Vere s’interposa-t-il entre
Dinant et Furnais.
    — Par la lance de saint Jacques, sire de
Dinant, j’ignore comment se passe la justice en Normandie, mais en Angleterre
tout homme, même un serf, a le droit de se défendre devant une cour !
    Il y eut un brouhaha d’approbation autour de lui,
et même quelques grondements.
    Conciliant, Dinant rengaina son épée et écarta les
mains :
    — Un jugement ? Parfait ! Présidez
donc la cour, grand chambellan ! fit-il d’une voix hachée. Voulez-vous que
je décrive les faits ? Les voici : Thomas de Furnais, associé à
Robert de Locksley, déjà plusieurs fois félon à la Couronne quand il rançonnait
les Normands dans la forêt de Sherwood sous le nom de Robin Hood, se sont
associés avec un espion de Philippe Auguste, un nommé Guilhem d’Ussel, pour
voler un précieux document dans le coffre de Guillaume La Braye. Pour ces
crimes de vol et de félonie, ils méritent la mort.
    — Que contenait ce document ? demanda
l’évêque de Londres.
    — Vous n’avez pas à le savoir, il appartient
au roi.
    — Vous avez le droit de le savoir ! cria
Furnais. Il s’agit du testament de Richard confiant le trône à son neveu
Arthur, duc de Bretagne !
    Une nouvelle fois, il y eut un murmure de
surprise.
    — Est-ce vrai ? demanda Roger Fitz Renfred,
quand le silence revint.
    — C’est en partie vrai, mes seigneurs,
reconnut Dinant d’un ton faussement affable, mais ce testament est sans valeur,
car ce n’était qu’une promesse faite à Tancrède de Lecce que Richard a révoquée
peu après. En revanche, il pourrait relancer inutilement la guerre civile.
    Il se tut un instant et passa en revue les visages
tendus des barons, observant avec satisfaction qu’ils baissaient tous les yeux.
    — Mais puisque plusieurs d’entre vous vont à
Rouen, ne vous gênez pas pour en parler au roi, si vous pensez que ce testament
doit être remis au roi de France, persifla-t-il.
    — J’aimerais pourtant entendre la défense de
Robert de Locksley, remarqua posément le comte d’Oxford.
    — Le seigneur de La Braye est allé le
chercher, ainsi que ses complices et la comtesse de Huntington que
j’interrogerai personnellement ! Ton écuyer m’a tout dit, tu vois, ironisa
Dinant en s’adressant à Furnais.
    — Renégat ! lança Furnais à l’intention
de Ranulphe. Que la peste t’emporte et que tous les démons de l’enfer te
torturent jusqu’à la fin des temps !
    À ce moment, La Braye entra avec Mauluc.
    — Ah ! La Braye ! Les
ramenez-vous ?
    — Hélas non ! Ils ont fui, mais nous
savons où ils sont allés : Portsmouth.
    Dinant fronça le front et s’approcha de
Ranulphe :
    — Tu m’avais assuré qu’ils seraient au Vieux
Cygne…
    — Je savais qu’ils devaient partir, seigneur,
je vous l’avais dit ! protesta Ranulphe. Ussel voulait rentrer à Bordeaux,
mais avec le sire de Furnais nous devions retrouver le seigneur de Locksley à
Boulogne.
    — Où ?
    — Chez un drapier, il se nomme Martin. Tout
le monde le connaît, paraît-il.
    Dinant l’examina longuement, cherchant à deviner
s’il lui mentait. Mais pourquoi ce renégat mentirait-il après sa
dénonciation ?
    — D’accord. Nous embarquerons demain et nous
irons à Boulogne. Tu iras chez ton drapier et tu lui diras que Furnais

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