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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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force de rames
vers le ponton. Dès qu’elle avait accosté, un seigneur, ses chevaux et sa suite
embarquaient, puis la barque s’éloignait et prenait le cours de la rivière.
Immédiatement, une trompette retentissait et un nouveau gonfanon était
présenté, pour faire venir le bateau suivant.
    Comme l’embarquement était assez rapide, les nefs
se suivaient de près dans la Tamise.
    Dix heures étaient passées et le reflux se faisait
sentir quand on chargea les coffres d’un seigneur dont les armes portaient des
tours crénelées. Celles d’Étienne de Dinant.
    L’homme au surcot vert observa qu’un prisonnier
enchaîné et maltraité était traîné à bord. Il ne put voir son visage mais il
reconnut près de lui l’aviseux au visage balourd qui l’avait suivi depuis
Nathan le Riche : Peter Mauluc. L’assassin de Mathilde avait avec lui une
douzaine d’hommes d’armes en cuirasse, gambison ou haubert.
    Le cœur gonflé de haine, Locksley envisagea un
instant de le tuer d’une flèche. La distance était grande, mais il pouvait y
parvenir. Pourtant il se retint, car cela aurait mis inutilement en péril le
malheureux Furnais.
    La nef partit, et la suivante, dont l’oriflamme
portait un léopard écarlate debout sur ses pattes de derrière, s’ébranla depuis
le milieu de la Tamise.
    L’homme au surcot vert avait déjà enfilé son gant
et encoché une flèche qu’il tenait prête. Il tira presque sans viser.
    Atteint au torse, l’homme de barre de la nef au
léopard écarlate s’écroula. Presque aussitôt, le pilote reçut une seconde
flèche dans le dos.
    Sans guide, le bateau partit à la dérive.
    Mais déjà l’archer était monté sur son cheval et
galopait vers la rive bordée de peupliers, bousculant sans ménagement ceux sur son
chemin.
    Il avait quatre miles à parcourir jusqu’à
Greenwich. Moins d’une heure de cheval. La nef de Dinant mettrait beaucoup plus
de temps à cause des méandres du fleuve. Il y serait bien avant elle.
    Surtout, elle serait la dernière du convoi, car, à
la Tour, tout devait maintenant être désorganisé. On chercherait à comprendre
ce qu’il s’était passé. On donnerait des ordres pour qu’on trouve le tireur et
il faudrait envoyer une barque pour prévenir les capitaines que l’ordre
d’embarquement allait être modifié. D’ici là, le flux de la marée serait trop
bas pour faire aborder les nefs au ponton.
     

Chapitre 33
    L e
dimanche matin, après avoir franchi le pont de Londres, ils avaient filé tout
droit vers Greenwich.
    Robert de Locksley connaissait à peu près le chemin,
les autres le suivaient. Les montures marchaient au trot. Ils ne se pressaient
pas, car personne ne pouvait être sur leurs traces. Si des sergents de la Tour
venaient fouiller l’auberge, ils apprendraient qu’ils étaient partis pour
Portsmouth.
    Pourtant, aucun ne parlait. Locksley songeait à la
trahison de Ranulphe et à la détresse qu’il devait éprouver. Guilhem
s’inquiétait plus pour Furnais. Sa tête ornerait-elle Drawbridge ce soir ?
Anna Maria pensait à Mathilde et priait pour elle. Jehan le Flamand espérait
pouvoir rentrer vite chez lui et oublier. Quant à Cédric, il passait en revue
ce qu’il avait vécu depuis des mois, durant le voyage de Poitiers à Albi, puis
à Lamaguère, et enfin depuis qu’ils avaient quitté Bordeaux. Le destin lui
faisait un signe. Le joueur qu’il était se demandait s’il aurait l’occasion de
piper la partie.
    L’exigu chemin qu’ils suivaient aurait à peine
permis à une étroite charrette de passer. Ils n’en croisèrent pas, mais
rencontrèrent un muletier, un âne avec des paniers, et bon nombre de paysans ou
de voyageurs à pied qui s’écartaient, effrayés, en découvrant ces farouches
cavaliers.
    Autour d’eux s’étendait une épaisse forêt d’ormes
et de châtaigniers. Ils traversèrent à gué quelques cours d’eau et aperçurent
plusieurs fois dans des clairières des cerfs, des daims ou des chevreuils
paissant tranquillement. En les voyant, les animaux relevaient la tête, le
regard inquiet, les suivant des yeux, prêts à s’enfuir.
    Ils arrivèrent à Greenwich, none venait de sonner
à la chapelle érigée non loin du moulin des moines de Gant. Ils étaient
trempés, car la pluie s’était mise à tomber.
    Malgré cet inconfort, ils longèrent un moment les
méandres de la Deptford bordée de saules et de peupliers. Quelques barques de
pêcheurs y étaient amarrées,

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