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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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yeux.
    — Vous paraissez ignorer qui est
Ranulphe ! grinça Dinant avec un regard mauvais.
    Ranulphe s’approcha de lui.
    — Sachez, seigneur de Dinant, que je n’ai agi
qu’à la demande de mon maître.
    — Q… Quoi ?
    — Tout n’était qu’illusion, Dinant, sourit
cruellement Guilhem. Et vous avez avalé la mer et les poissons.
    — Je… je ne comprends pas… murmura Dinant.
    Mais en vérité la lumière se faisait dans son
esprit.
    — J’ai essayé de prendre ce testament dans la
Tour, et j’ai échoué devant le coffre, lui expliqua Guilhem. En se faisant
passer pour son cousin, le sire de Furnais aurait pu aussi parvenir à la
chambre de La Braye, mais il n’aurait jamais pu ouvrir son coffre. Seulement,
si le testament était hors d’atteinte à l’intérieur de la Tour, il n’en était
pas de même s’il en sortait. Et j’étais certain que vous voudriez le porter à
Jean si vous appreniez son existence. Alors, pour vous convaincre de le faire,
quoi de mieux qu’un traître ? J’ai persuadé Ranulphe de jouer le rôle d’un
écuyer félon. Quant à Furnais, il a accepté de risquer sa vie et une mort
effroyable pour son maître, le duc de Bretagne. Comment auriez-vous pu imaginer
que tout était faux ?
    Dinant était pétrifié, ayant du mal à croire qu’il
avait été joué.
    — Nous avons en effet un rude compte à
régler, Dinant, lança une voix.
    C’était Furnais, enfin libéré, qui montait à
l’échelle du château arrière en boitillant.
    — Vous avez menti, Ranulphe ! accusa
Dinant qui ne savait plus que dire.
    — La vérité est si précieuse qu’elle doit
parfois être entourée d’un rempart de mensonges, plaisanta Guilhem.
    — C’est une histoire insensée ! balbutia
la créature du roi Jean dans un râle.
    — Une histoire incroyable racontée avec
assurance passe facilement pour une vérité, ironisa encore Guilhem.
    — Vous saviez que Ranulphe allait vous
dénoncer, et vous êtes resté dans la Tour… J’aurais pu vous faire mettre à mort
immédiatement ! bredouilla Dinant à l’intention de Furnais, espérant
encore que l’ancien gouverneur d’Angers allait reconnaître que tout ce que
disait Ussel n’était que mensonge.
    — Je le savais. C’était le prix à payer et je
l’avais accepté. Nous avions même convenu de certaines phrases pour communiquer
entre nous sans que l’on puisse nous comprendre. Ainsi, après m’avoir dénoncé
auprès de vous, Ranulphe devait me dire qu’il avait eu du mal à trouver les
latrines. Je reconnais que je me suis mis à prier quand il a dit ces mots.
    D’un doigt accusateur, Ranulphe désigna Dinant à
Guilhem.
    — Il a voulu faire écorcher le seigneur de
Furnais. Aussi, comme vous me l’aviez suggéré, j’ai insinué que le roi Jean
préférerait l’interroger et le torturer lui-même. J’ai aussi inventé que nous
devions vous retrouver à Boulogne. C’est grâce à votre idée qu’il a accepté de
nous prendre à bord !
    — Seigneur Guilhem, intervint sombrement
Furnais, j’ai le droit de faire justice après ce que j’ai subi. Je n’ai été
blessé qu’aux jambes, mais j’ai passé la nuit dernière dans un tombeau.
    — Où ?
    — Dans le cachot de la chambre de La Braye.
On m’y a enfermé avec celui que vous aviez tué.
    — Avant qu’on vous le laisse, je veux
l’interroger, intervint Ranulphe. Je dois savoir… Pour Mathilde et Regun.
    — Il vous faudra faire vite, compaings,
persifla Dinant, livide, en se cramponnant à la rambarde pour ne pas tomber,
tandis que la tache de sang s’élargissait sur sa poitrine.
    La nef heurta alors la rive et Locksley et Cédric
montèrent à bord.
    — Tout va bien ! leur cria Guilhem en
les apercevant.
    Cédric resta avec Bartolomeo et le Flamand qui
avaient rassemblé quatre prisonniers trouvés dans la cale, tandis que Locksley
grimpait vivement sur le château arrière.
    — Où est Mauluc ? furent les premiers
mots du comte de Huntington.
    — Sans doute parmi eux, répondit Guilhem en
montrant les corps percés de flèches.
    — Ranulphe, cherchez-le ! J’espère qu’il
n’est pas parvenu à fuir. Dinant, c’est la fin du voyage pour vous, il y a un
grand chêne sur la rive et j’ai préparé une corde. Vous allez danser la
giguedouille à votre tour.
    Dinant réprima une douleur en disant d’une voix
affaiblie :
    — Je vous en prie, faites-moi soigner par les
moines du moulin, et je payerai

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