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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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conscience et Anna Maria
lui fit avaler quelques gorgées supplémentaires d ’aqua ardens.
    — Vous avez fui dans la nef, tandis que le
frère de l’archevêque Hélie vous poursuivait : Dame Aliénor m’a alors fait
chercher. Elle m’a ordonné de vous rattraper, de vous empêcher d’agir contre
son fils, mais comme j’ignorais où vous trouver, elle m’a dit que vous iriez chez
Nathan le Riche.
    — C’est pourquoi vous avez installé Mauluc
chez son voisin ?
    — Oui.
    Tout s’expliquait à peu près comme il l’avait
supposé, songea Guilhem. Il restait encore à parler de la mort de Richard [61] .
    — Maurice de Bracy m’a dit que c’est vous qui
lui avez demandé de préparer la mort du roi Richard et de Philippe de France.
    — Non ! protesta Dinant dans un sourire
livide… J’ai juste dit à Bracy, à Malvoisin et à Lucas de Beaumanoir… que Jean
leur rendrait ses faveurs s’ils le faisaient… Ce sont eux qui ont tout fait…
    — Nous en savons suffisamment, dit Robert de
Locksley. S’il ne s’est pas noyé, Mauluc est en chemin pour prévenir La Braye
et le grand justicier. Nous n’avons plus de temps à perdre. Laissons-le mourir
ici.
    — Il lui reste un souffle de vie, dit Furnais
avec un regard dur et impitoyable. Je vais le pendre moi-même.
    Robert de Locksley hocha la tête et lui montra le
chêne proche et la corde à la selle du cheval.
    Ranulphe ressentit un immense et lâche
soulagement. Dinant n’avait pas dit qu’il avait donné sa foi à Aliénor, qu’il
avait juré d’empêcher Ussel de lui nuire, qu’il s’était engagé à agir contre
Arthur de Bretagne et contre le roi de France.
    Sans doute avait-il cru que c’était un autre
mensonge et pourtant c’était la vérité. Il était un félon.
    Furnais avait déjà attrapé les pieds de Dinant et,
aidé de Cédric, il le tirait vers le chêne sans ménagement. Ranulphe alla
prendre la corde.
    Mais comme ils allaient la serrer au col d’Étienne
de Dinant, Furnais s’aperçut que l’âme damnée de Jean avait rejoint les enfers.
    Sa haine s’évanouit.
    — Il est passé, fit-il en s’adressant à
Robert de Locksley.
    — Partons ! répliqua seulement le comte
de Huntington.
    Alors qu’ils montaient sur leurs chevaux, Guilhem
s’adressa à Ranulphe en plaisantant :
    — Savoir jouer au félon te sera utile,
Ranulphe, tu peux me croire ! Cela m’a bien souvent sauvé la vie !
    La saillie ne fit pas rire l’écuyer.
     

Chapitre 34
    I ls
chevauchaient depuis un moment au milieu de taillis quand le chemin commença à
grimper. Le sol devint rocailleux. La forêt, sombre et épaisse, s’étendait de
toutes parts. Robert de Locksley, en tête, fit arrêter la petite troupe.
    — C’est ici que nos routes se séparent,
annonça-t-il à Ranulphe.
    La surprise puis le désespoir voilèrent le visage
de l’écuyer. Ne comprenant pas, il jeta un regard interrogateur vers Guilhem,
mais celui-ci paraissait indifférent aux paroles de Locksley. C’était donc une
décision qu’ils avaient prise ensemble, sans lui en parler. Se
méfiaient-ils ?
    Locksley voulut le rassurer.
    — Mauluc et ceux qui ont fui la nef doivent
être sur le chemin de la Tour. Dans deux heures, La Braye apprendra ce qui
s’est passé. Il devinera que c’est nous. Il comprendra qu’il a été joué et
qu’on a le testament. Il ne lui faudra pas plus d’une heure pour être à
Greenwich avec tous les chevaliers et les sergents d’armes qu’il aura pu
rassembler. Même s’il ne découvre pas la nef tout de suite, ses gens trouveront
nos traces. Quelles sont nos chances d’échapper à cinquante hommes décidés à se
venger ?
    — Nous pouvons galoper jusqu’à Fulcestane [62] , seigneur. Ils ne
nous rattraperont pas !
    — Sans doute, mais nous arriverions à la
nuit, et encore si aucune bête ne se blesse. Or, aucun marin ne voudra sortir
en mer dans l’obscurité, et La Braye arrivera avec ses hommes bien avant
l’aurore.
    — Nous sommes donc perdus, seigneur ?
s’inquiéta Cédric.
    — Non, rassure-toi ! répliqua Locksley
dans un rire. J’attendais qu’on traverse une portion de terrain sèche et
rocheuse pour nous séparer. C’est chose faite. Ranulphe et toi, Cédric, vous
connaissez un peu le pays. Vous guiderez Guilhem et Bartolomeo. Vous prendrez
les deux palefrois de Dinant comme chevaux de rechange et vous filerez droit
vers Hastings. Et surtout, vous ferez tout ce qu’il faut pour

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