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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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aux
Blanches Mains était le conseiller le plus écouté du roi, qui le considérait
comme un père.
    Son voisin était Robert de Meulan, le premier
bailli du royaume. À côté de lui se tenait Simon de Montfort, un autre bailli.
Tous deux étaient les seigneurs des deux plus importants comtés face à la
Normandie.
    Enfin, en face de Philippe de France, sur deux
sièges richement ciselés, recouverts de coussins de velours à glands d’or, se
trouvaient une belle femme au regard triste et un jeune garçon aux traits fins.
Près de lui, sur une simple chaise, était assis un chevalier au visage
attentif.
    La femme était Constance, duchesse de Bretagne, la
veuve de Geoffroi Plantagenêt, frère de Richard et de Jean. Le garçon était son
fils, Arthur, le fameux duc de Bretagne. Quant au troisième personnage, c’était
Thomas de Furnais, le gouverneur bailli d’Angers qui avait livré la ville à
Arthur, mais l’avait aussi perdue quand elle avait été prise d’assaut par
l’armée de Mercadier et d’Aliénor.
    Tous ces nobles personnages étaient silencieux et
attentifs en écoutant le roi de France relater sa rencontre avec le nouveau roi
d’Angleterre, bien que plusieurs d’entre eux aient participé à la conférence
préliminaire avec les barons anglais.
    — Après l’assemblée plénière, nous nous
sommes entretenus en tête à tête l’espace d’une heure. Jean m’a dit :
« Roi de France, pourquoi ne me laisses-tu pas en repos ? Je touche à
peine la couronne et déjà tes chevaliers s’avancent pour soutenir Arthur.
Faisons paix et alliance durables. »
    Lambert de Cadoc eut un sourire ironique, tandis
qu’une flamme de colère brûlait dans les yeux de Simon de Montfort.
    — Je lui ai répondu : « Jean,
donne-moi raison de mes fiefs dans la Normandie et le Berry. Tu sais que mes
demandes sont justifiées et mesurées. » Bien qu’il sache parfaitement ce
que je voulais, Jean m’a demandé des précisions. J’ai donc une nouvelle fois
exigé le Vexin entre la forêt de Lyons et la Seine d’un côté, entre les
rivières d’Andely et d’Epte de l’autre, car Geoffroi Plantagenêt, comte d’Anjou
et aïeul de Jean, l’avait donné à mon grand-père [14] en échange de son aide dans la
conquête de la Normandie sur le roi Étienne. J’ai aussi réclamé pour Arthur le
Poitou, l’Anjou, le Maine, la Touraine et la Normandie.
    « Jean n’a pu se retenir de grimacer et m’a
suggéré une trêve pour préparer un traité de paix. Mais il a donné son accord
aux propositions échangées entre Robert de Meulan et dame Aliénor. Il promet en
mariage à mon fils aîné Louis sa nièce, Blanche de cœur comme de nom, avec pour
dot les fiefs de Graçay et d’Issoudun. Il consent à ce que je jouisse de leurs
revenus durant ma vie, que la princesse de Castille ait des enfants de son
mariage ou non. Il m’a aussi assuré que, s’il mourait sans postérité, il
donnerait à sa jeune nièce et à mon fils les fiefs et les moulins d’Hugues de
Goumay en Normandie, et tout ce que les comtes d’Aumale et du Perche tiennent
de lui en deçà la mer.
    « Nous avons convenu qu’il me payera vingt
mille marcs d’argent si, en contrepartie, je lui cède toutes mes prétentions
sur la Bretagne.
    Devant les visages blêmes de la duchesse de
Bretagne et de son fils, le roi de France précisa :
    — À cette condition, Jean acceptera l’hommage
d’Arthur comme duc de cette province, ainsi que ceux du comte d’Angoulême et du
vicomte de Limoges. Il reconnaîtra les comtes de Boulogne et de Ponthieu comme
mes vassaux et m’a promis de reconnaître tenir ses terres du roi de France,
comme son père Henri  II l’avait
fait.
    « Les conditions de ce mariage seraient donc
plutôt favorables au royaume de France, mais elles ne changent aucunement les
obligations et les fidélités des uns et des autres. J’ai déjà parlé de tout
cela avec Guillaume aussi, en toute liberté, je voulais maintenant connaître
votre sentiment, avant que dame Constance ne nous parle de ce qu’elle m’a
appris hier.
    Il lança un regard interrogateur à Simon de
Montfort, un homme massif au visage sanguin couvert d’une épaisse barbe.
    — Nous connaissons tous la fourberie de Jean,
sire ! gronda Simon, les yeux pleins de fougue. Il ne tiendra aucune de
ses promesses ! Pire, il vous prépare certainement quelque nouvelle
perfidie. Or, il est affaibli en ce moment, profitez-en !

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