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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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pour
Richard.
    — Ce que je vais vous révéler, vénéré roi de
France, ma duchesse, mon duc, Monseigneur, nobles et valeureux sires, je l’ai
appris il y a quelques jours d’un de mes cousins prieur. Je vous dirai dans un
instant dans quelles circonstances. Mais comme il est nécessaire d’embrasser
cette histoire depuis son commencement, je supplie ceux qui la connaissent de
ne pas me reprocher de la leur faire entendre à nouveau.
    Il s’inclina respectueusement devant chacun avant
de poursuivre.
    — En partant à la très sainte croisade,
Richard s’est arrêté en Sicile. Jeanne, sa sœur, avait épousé Guillaume, le roi
de Sicile. Mais à la mort de son époux, le cousin de Guillaume s’était
approprié le trône et avait enfermé la reine pour ne pas avoir à lui rendre ses
biens.
    Philippe Auguste hocha la tête. Il était alors
l’allié et l’ami de Richard et l’avait accompagné en Sicile régler ses affaires
de famille. Tancrède de Lecce, le nouveau roi de Sicile, était soutenu par la
papauté alors que, par héritage, l’île aurait dû revenir à l’empereur
d’Allemagne.
    — Avec votre aide, valeureux roi de France,
mon roi, Richard le Cœur de Lion, a pris Messine en octobre de cette année-là [15] et obligé Tancrède à
signer un traité de paix.
    De nouveau, Philippe Auguste opina. La population
de Messine s’était révoltée contre, les débaucheset les exactions des croisés,
exigeant leur départ. Richard avait alors autorisé son armée à prendre et à
piller la ville, puis à la brûler. Il se souvenait aussi de la brouille entre
eux quand le roi d’Angleterre avait refusé d’épouser sa sœur Alix, sous
prétexte qu’elle avait couché avec son père Henry  II .
    — Par ce traité [16] , mon roi reconnaissait Tancrède
comme roi et ce dernier lui rendait la dot de sa sœur Jeanne. Les deux rois
proclamaient aussi vouloir conserver la paix entre leurs deux royaumes et, pour
s’en assurer, la fille de Tancrède avait été promise à mon seigneur duc, Arthur
de Bretagne. Tancrède devait même verser la dot par avance, à titre de
garantie.
    Furnais se tourna vers Constance qui hocha la
tête. Elle connaissait cette histoire bien qu’elle n’ait jamais vu la dot que
le roi d’Angleterre avait gardée !
    — Richard avait alors proclamé que son neveu
Arthur de Bretagne, fils de son frère Geoffroi, serait son héritier sur le
trône d’Angleterre.
    De nouveau Philippe Auguste approuva, puisqu’il
avait cosigné le fameux traité.
    — Seulement, avant de remettre la dot,
Tancrède avait exigé un testament en bonne et due forme assurant qu’Arthur
hériterait bien du royaume d’Angleterre…
    Stupéfait, Guillaume aux Blanches Mains le coupa,
dérogeant ainsi à la règle de ne parler qu’à la demande du roi.
    — Un testament ! s’exclama-t-il.
    — Oui, Monseigneur. Il y en a eu deux
exemplaires. Un pour Tancrède et un pour Richard. Tancrède est mort en 94 à
Palerme et la Sicile est revenue à l’Empire. Le testament a alors été détruit
par le nouveau roi. Mais il restait l’exemplaire de Richard qu’il avait confié
à Hubert de Burgho, son chambellan, en qui il avait toute confiance.
    — Burgho est l’arrière-petit-fils d’un frère
utérin de Guillaume [17] ,
intervint Philippe Auguste.
    — Si fait, noble sire, approuva Furnais. De
retour de Terre sainte, ayant appris la mort de Tancrède, Richard a commandé à
Hubert de Burgho de détruire ce testament. Ce que celui-ci lui a assuré avoir
fait.
    — Et alors ? demanda l’archevêque de
Reims.
    — En vérité, les relations entre Burgho et
Richard s’étaient dégradées. Burgho avait quitté le service du roi pour celui
de son frère après avoir reçu de Jean plusieurs châteaux dans le Somerset. Il
était alors devenu son chambellan. Il y a un mois, un de ses clercs, qui est un
de mes cousins, est devenu prieur de l’abbaye Saint-Jean, près du château de
Falaise. Ayant appris que j’avais perdu Angers, il m’a écrit pour que je vienne
le trouver. Je m’y suis rendu à grand-peine, car je suis banni de Normandie, et
c’est durant cet entretien qu’il m’a parlé du testament. Avant de quitter son
service, il avait classé les chartes que Burgho emmenait en Angleterre, et le
testament en faisait partie.
    Le silence tomba dans la grande salle. C’était une
information prodigieuse. Avec ce document, tout était possible et les droits
d’Arthur pouvaient

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