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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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prieur. Il
savait que le prieuré faisait aussi commerce de chevaux et de mules. Les moines
achetaient les montures à ceux qui s’embarquaient et qui ne pouvaient les
emmener. Inversement, ils en vendaient aux voyageurs qui arrivaient. Mais, en
général, ceux qui partaient n’avaient guère le choix, aussi le prieur leur
achetait les montures à bas prix. Robert de Locksley accepta la somme qu’on lui
proposa, mais obtint qu’ils soient logés et nourris gracieusement. Le prieur
lui promit aussi d’envoyer un moine au port leur réserver une barque dès
l’aurore.
    Malgré les bénéfices que les moines faisaient sur
la vente des chevaux, le souper ne fut guère plantureux. On leur servit une
épaisse soupe aux fèves et au lard avec une tranche de pain de seigle et une
ale bien amère. Ils mangeaient à la table commune quand arrivèrent trois
cavaliers. C’étaient Guilhem, Bartolomeo et Ranulphe.
    Ayant aussi vendu leurs chevaux, ils
s’installèrent à l’autre bout de la table en s’ignorant. Ce n’est qu’en allant
dans le dortoir commun que Robert de Locksley demanda où était Cédric.
     
    Guidés par Ranulphe et Cédric, et galopant sans
interruption, Guilhem et Bartolomeo arrivèrent à Hastings avant la nuit. Ils
avaient tout fait pour qu’on les remarque : s’arrêtant dans les fermes en
chemin pour faire boire les chevaux, ou demandant souvent la route d’Hastings.
    — Où allons-nous maintenant, seigneur ?
s’enquit Ranulphe quand ils furent dans la rue unique du petit village.
    — Nous avons le temps de souper, ensuite nous
sortirons avec le couchant.
    — Le couchant ? s’étonna Ranulphe, mais
le seigneur Robert de Locksley nous attend de l’autre côté.
    — Nous contournerons le village. J’ai vu une
butte en arrivant, avec un petit bois d’où on voit bien le chemin. Nous y
passerons la nuit. J’ai besoin de savoir si La Braye nous suit.
    Ils firent comme Guilhem avait dit. Après un
excellent repas de poissons, ils suivirent un chemin le long de la mer et, dès
qu’ils furent hors de vue du village, ils le contournèrent et revinrent
jusqu’au bois. Le soleil avait disparu et le ciel s’assombrissait. Ils
s’installèrent sous un grand chêne et y construisirent une hutte de branches
pour la nuit. Le temps était clair et il ne pleuvrait pas. Ils auraient aimé
faire un feu, mais ce n’était pas possible.
    L’obscurité s’étendait quand ils entendirent une
galopade. Dissimulés derrière les taillis, ils virent passer la troupe :
trente ou quarante hommes harnachés, avec lances et gonfanons qui portaient les
léopards d’Angleterre.
    Était-ce les gens du grand justicier ?
    Chacun prit un tour de garde, mais la nuit
s’écoula calme et sans incident. Ils sellaient leurs chevaux pour partir quand
Cédric proposa à Guilhem.
    — Je pourrais aller à Hastings…
    — Pourquoi faire ?
    — Savoir s’ils sont là, qui ils sont, et vers
où ils vont.
    — Un cavalier qui arriverait maintenant
serait immédiatement repéré et saisi. Et sous la torture, tu parleras vite, répliqua
Guilhem sévèrement.
    — Je laisserai mon cheval et mes armes ici,
seigneur, j’irai à pied, en cotte. Je ne serai qu’un paysan pour eux.
    — Nous ne pouvons attendre, surtout si tu es
retenu, refusa Guilhem en secouant la tête.
    — Vous n’avez qu’à partir, je vous
rejoindrai !
    Cette fois, Guilhem ne répondit pas. C’était
tentant, car il était toujours bon de savoir ce que faisaient ses adversaires.
    — Qu’en penses-tu, Ranulphe ?
    — Cédric a une bonne idée, seigneur. On sera
prévenus s’ils vont du même côté que nous.
    — D’accord, tu nous rejoindras.
    — Où vous retrouverai-je ?
    — Robert m’a dit que tu connaissais le pays.
Avant d’arriver à Fulcestane, Robert m’a dit qu’une rivière passe entre les
falaises pour se jeter dans la mer.
    — C’est l’Enbrook, seigneur.
    — Nous serons sur la plage, une heure après
le lever du soleil.
    Cédric attacha son cheval à un arbre, accrocha ses
armes, sa cuirasse et son camail à la selle, ne gardant qu’un couteau, puis il
prit le chemin vers Hastings.
    Les autres partirent peu après.
     
    Le matin, ils se rendirent ensemble au port qui
n’était qu’à un jet de flèche. Une barque de pêche, bien plus petite que l’Anatasie, les attendait. Ils seraient serrés à bord, mais la traversée ne dépasserait pas
trois heures, leur assura le marin, car le vent

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