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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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était favorable.
    Guilhem lui expliqua qu’ils voulaient être
débarqués à Boulogne, mais qu’auparavant il devrait approcher la barque de
l’embouchure de l’Enbrook, où un dernier passager embarquerait. Le pêcheur
haussa les sourcils, mais il était payé six pennies d’argent et, pour ce prix,
il aurait transporté le Diable en enfer.
    Cédric attendait sur la plage avec son cheval.
Locksley l’appela du bateau et le Saxon mit un moment à comprendre qu’on venait
le chercher par la mer.
    Il rassembla ses armes et ses bagages, puis laissa
libre sa monture et s’avança dans l’eau. Pendant ce temps, Guilhem scrutait la
mer à la recherche d’une voile ou de barques menaçantes. Il ne semblait pas
plus y avoir de cavaliers dissimulés à terre. Il s’était donc inquiété à tort.
    La mer n’était pas trop agitée, même si une écume
blanche la recouvrait. La brise venait du couchant et la barque, toute voile
tendue, filait à bonne allure vers la côte de Picardie.
    À l’arrière, près du marin qui tenait la barre,
Guilhem regardait les falaises blanches s’éloigner. Il apercevait plusieurs
voiles du côté anglais, dont l’une, couleur grège, appartenait à une barque à
la poupe peinte en rouge qui allait dans la même direction qu’eux. Il serait
temps de s’en inquiéter quand ils arriveraient à Boulogne, se dit-il.
    En même temps, il songeait à la loyauté. À ce
qu’elle signifiait pour lui, à ce qu’elle impliquait, et à la façon dont les
hommes la respectaient.
    Avait-il été loyal avec Mercadier ? Le
capitaine de compagnie franche ne l’avait pas écorché quand, jeune voleur et
truand, il l’avait capturé. Au contraire, il lui avait appris le métier des
armes, il l’avait armé chevalier et Guilhem lui avait prêté hommage.
    Pourtant, il ne jugeait pas avoir été infidèle en
tuant celui qu’il croyait être l’assassin de Mathilde. La mort de Mercadier
était une malice de la Providence qui l’avait envoyé à Bordeaux au moment où le
roi Jean voulait se débarrasser du capitaine de Richard Cœur de Lion. Il
n’avait été qu’un instrument.
    Mais l’instrument de qui ? De Dieu ou du
Diable ?
    Guilhem avait la réponse. Dans malice, il y avait
le mot Malin.
    Puis sa pensée vagabonda vers ceux qui les avaient
accompagnés dans ce voyage. Trois hommes dont il avait douté, et dont l’un
s’était rendu coupable de crime.
    Pourtant Ranulphe, Jehan et Cédric n’avaient pas
été infidèles. Aucun n’avait trahi, même Cédric qui pourtant leur avait dit
avoir aperçu La Braye à Hastings. Le lieutenant du gouverneur de la Tour
commandait bien la troupe à leur recherche.
    Guilhem songea à nouveau au voyage de Poitiers à
Albi. C’est là que tout avait commencé. Si ce voyage n’avait pas eu lieu, l’un
d’eux n’aurait pas été un assassin. Mais était-ce important ? Ce n’était
qu’une autre malice du Destin.
    — Seigneur d’Ussel, je ne crois pas que ce
soit une bonne idée de débarquer à Boulogne.
    C’était Furnais qui, en boitillant, s’était
approché de lui.
    — Pourquoi ?
    — Je n’ai aucune confiance dans le comte de
Boulogne.
    — Le comté de Boulogne ne dépend-il pas du
baillage d’Amiens ? Nous montrerons au comte notre sauf-conduit et il nous
protégera.
    — Peut-être pas. La situation est compliquée,
tant à Boulogne qu’en Flandre.
    — Allons en parler avec Locksley. Vous nous
expliquerez.
    Ils traversèrent la barque. Robert était à l’avant
avec Anna Maria. Douchés par les embruns, ils parlaient de l’avenir.
    — Robert, Furnais pense qu’il ne faut pas
débarquer à Boulogne. Ce serait trop périlleux.
    — En quoi ? Renaud de Dammartin n’est-il
pas vassal du roi de France ? s’étonna Locksley.
    — Le comte de Boulogne a si souvent été parjureur
que j’ignore s’il est toujours loyal, seigneur de Huntington.
    Renaud de Dammartin, le comte de Boulogne élevé à
la cour de France, avait été l’ami d’enfance de Philippe Auguste. Mais, au fil
du temps, il s’était rallié aux Plantagenêts et avait combattu sous leur
bannière avant de se placer à nouveau sous la suzeraineté du roi de France,
puis de prêter foi et hommage à Baudouin, le comte de Flandre.
    C’est ce que Furnais expliqua à Robert de
Locksley.
    — Mais je croyais que le comte de Flandre
s’était définitivement réconcilié avec le roi de France ? s’enquit
Locksley.
    — Il y a huit ans,

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