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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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le comte de Flandre a dû
céder l’Artois à Philippe Auguste. Baudouin a ensuite été contraint de lui
prêter hommage. Mais, accusé de faiblesse par ses barons, il s’est finalement
rallié à Richard Cœur de Lion en exigeant le retour de Lens et d’Arras à la
Flandre. C’était il y a trois ans. Renaud de Dammartin, à qui pourtant le roi
Philippe avait donné en mariage sa nièce, la comtesse de Boulogne, l’a suivi.
La guerre a duré jusqu’à ce que la comtesse parvienne à réconcilier son oncle
et son mari. C’était l’année dernière et Baudouin a recouvré Douai, Saint-Omer
et Béthune. Mais peu après, le comte de Namur, frère du comte de Flandre, s’est
attaqué à Philippe et a été fait prisonnier. Quand j’ai quitté Paris, le comte
de Flandre avait décidé de partir à la croisade [63] . Qui dirige son comté en ce
moment ? Je l’ignore. Son départ a-t-il changé quelque chose pour le comte
de Boulogne ? Je l’ignore aussi. Ce qui est certain, c’est que si Renaud
de Dammartin peut obtenir quelques avantages contre Philippe Auguste, il le
fera. Dès que nous débarquerons, il le saura. Boulogne est une commune libre,
mais il y fait régner la justice et il s’intéressera à sept hommes en armes qui
débarquent d’Angleterre. Nous serons retenus, et sans doute fouillés. Après
avoir réussi à retrouver ce testament, ce serait une triste ironie de se le
faire voler par quelqu’un prêt à le monnayer au plus offrant.
    — De plus, si Baudouin nous arrête, il te
prendra les mille cinq cents marcs d’argent et tout ce que nous possédons,
ajouta Guilhem.
    Robert de Locksley grimaça, reconnaissant le
bien-fondé de leurs arguments.
    — Que proposes-tu, alors ?
    — Qu’on débarque sur une plage isolée,
répondit Guilhem. Vous vous installerez dans les dunes et j’irai à pied à
Boulogne avec le Flamand et Bartolomeo acheter des chevaux.
    — Je suis désolé de vous contrarier encore,
seigneur Guilhem, mais l’insécurité est grande dans cette partie de l’Artois
convoitée par tous les barons. Le moindre seigneur un peu belliqueux y fait sa
loi et une troupe de cavaliers sera vite repérée et arrêtée.
    — S’ils nous cherchent, ils nous
trouveront ! rétorqua Guilhem, menaçant.
    — Mais nous aurons peut-être des pertes. En
vérité, il suffirait de voyager discrètement jusqu’à Abbeville. Peut-être même
à pied avec des mules, comme de simples colporteurs. À partir d’Abbeville, le
bailli d’Amiens fait respecter la loi du roi de France.
    — Je comprends, dit Guilhem après un instant
de réflexion durant lequel Locksley n’avait rien dit, s’inquiétant en effet
pour Anna Maria.
    — À Boulogne, j’achèterai une charrette, une
mule ou deux et seulement quatre chevaux, décida Guilhem. Nous voyagerons en
deux groupes. Robert, tu resteras avec le seigneur de Furnais, Ranulphe et
Cédric. Tu as toujours ta tunique de croisé ?
    — Oui.
    — Tu n’auras qu’à la mettre, et si on
t’interroge, tu diras que vous partez à la croisade rejoindre le comte de
Flandre. Que vous embarquez à Abbeville [64] .
Même le plus belliqueux vous laissera tranquille.
    « Moi, Anna Maria, Bartolomeo et le Flamand,
nous serons des troubadours itinérants. Il y en a beaucoup en Picardie. Nous
cacherons nos armes dans la charrette et vous resterez derrière nous, à une
portée de flèche.
    — Ça me convient ! approuva Locksley.
    Guilhem demanda donc au pêcheur de les laisser sur
une plage. Tandis que la barque se rapprochait de la côte aride d’où
dépassaient des dunes couvertes d’herbes, il revint à la poupe. Le navire rouge
à la voile grège avait disparu. Il ne les suivait donc pas.
    La barque se rapprocha lentement des dunes. La
marée descendait.
    — Il faut la tirer pour l’échouer, expliqua
le pêcheur.
    Son seul marin sauta dans l’eau. Elle lui montait
au-dessus de la taille. Il prit une corde attachée à l’avant et s’efforça de
marcher vers le rivage. Jehan le Flamand sauta à son tour pour l’aider.
    Quand ils aperçurent le fond de sable, ils
descendirent tous dans l’eau, lourdement chargés de leurs bagages et de leurs
armes, et se dirigèrent vers la grève peu hospitalière. Il n’y avait pas le
moindre arbre. Arrivés au sec, ils s’arrêtèrent un moment, tandis que
Bartolomeo et Ranulphe partaient en exploration. La barque s’éloignait déjà.
Aucun autre bateau ne se rapprochait.
    Ranulphe ayant

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