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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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trouvé quelques arbres rachitiques
sous lesquels ils pourraient s’abriter du soleil, ils s’y installèrent, tandis
que Guilhem, Bartolomeo et le Flamand partaient pour Boulogne sans autre arme
qu’un simple couteau.
    Près de la ville, ils passèrent à proximité d’une
ferme fortifiée où on accepta de leur vendre une charrette, une vieille mule et
un maigre cheval à prix d’or. Bartolomeo les ramena sur la plage et seuls
Guilhem et le Flamand entrèrent en ville.
    À la porte fortifiée, on ne leur demanda pas de
sauf-conduit. Ils achetèrent facilement quatre chevaux, des pains de seigle et
de froment, des charcutailles et des outres qu’ils emplirent d’eau et d’ale.
    Ils retrouvèrent Robert de Locksley sur la plage
en fin d’après-midi. Bartolomeo venait d’arriver.
    Ils ne repartirent que le lendemain et mirent
quatre jours pour gagner Abbeville, trouvant refuge dans des monastères, comme
à Longvilliers, ou passant la nuit dehors. Une seule fois, ils furent arrêtés
et interrogés par une troupe armée envoyée par le sénéchal du Boulonnais,
Pierre de Boumonville. C’était justement après Longvilliers.
    La troupe comportait six hommes commandés par un
sergent. Ayant salué Locksley, elle rattrapa les ménestrels et le sergent leur
ordonna de les suivre. Guilhem refusa, arguant qu’on les attendait à Abbeville
car il était un ami de Raoul de Houdan, le plus célèbre trouvère et jongleur de
l’Artois. Robert de Locksley les rejoignit et confirma que les ménestrels
devaient faire un spectacle lors du banquet de départ des croisés.
    Le sergent hésita à utiliser la force. Il repartit,
assurant quand même qu’ils reviendraient plus nombreux, mais les voyageurs ne
les revirent plus.
    Malgré cela, le soir, ils se préparèrent à
soutenir un siège dans le moulin de Tigny qui les avait abrités.
    Enfin à Abbeville, ville libre très prospère et où
les tisserands étaient nombreux, ils abandonnèrent le chariot et échangèrent
leurs chevaux contre de plus nobles palefrois. Ils étaient désormais dans le
baillage d’Amiens et le sauf-conduit du roi de France les protégeait, comme il
le fit ensuite dans le baillage de Vermandois.
    Ils furent à Paris en quatre jours, ils entrèrent
dans la ville le dernier dimanche de mai.
     

Chapitre 35
    I ls
passèrent devant l’abbaye Saint-Martin, étrangement silencieuse, et franchirent
l’enceinte du roi Philippe par une porte protégée de deux tours.
    En ce chaud dimanche après-midi, le chemin était
presque désert et ils furent bien vite à l’Archet-Saint-Merry, l’ancienne porte
du Monceau-Saint-Gervais, du temps où c’était une cité appartenant au comte de
Meulan.
    Guilhem observa que le talus supportant la vieille
palissade de bois entourant le Monceau était presque entièrement arasé et que
de nouvelles maisons s’édifiaient à la place.
    En vue de l’église Saint-Merry, ils s’engagèrent
dans la rue ravinée qui bordait l’ancienne fortification avant de s’arrêter
devant la corne de métal suspendue à deux chaînes sous l’encorbellement d’une
façade à pans de bois. C’était l’hôtellerie de la Corne de Fer où Robert de
Locksley avait déjà pris chambre l’année précédente.
    Les chevaliers descendirent de leurs palefrois et
aidèrent Anna Maria à en faire autant pendant que Bartolomeo conduisait les
autres à l’écurie proche où on s’occuperait de leurs chevaux et de leurs
bagages.
    Ayant passé la porte basse de l’auberge, Locksley
aperçut l’hôtelier. Quand le gros homme le reconnut, sa bouche lippue s’ouvrit
comme celle d’une carpe sortie de l’eau et ses épais sourcils s’arquèrent de
saisissement, puis son triple menton se mit à trembloter de façon
incontrôlable.
    La dernière fois que cet homme avait logé chez
lui, des chevaliers avaient ravagé sa chambre et avaient tenté de le jeter par
une fenêtre. Quant à son compagnon à l’air féroce, il avait voulu lui trancher
les mains [65]  !
    — Nobles… seigneurs… balbutia-t-il, que Dieu
vous garde… bredouilla-t-il.
    — Il m’a bien gardé, jusqu’à présent !
lança joyeusement Locksley. Nous voulons deux ou trois chambres. Les plus
belles et les plus grandes.
    — Je… je n’en ai qu’une de libre, seigneur…
    — Débrouille-toi, gargotier ! Le roi
nous attend demain. Tu n’aimerais sûrement pas que je dise du mal de toi au
prévôt Hamelin ! conclut Locksley, faisant asseoir Anna

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