Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
Vom Netzwerk:
Maria sur un banc,
après avoir posé arc et carquois sur une table.
    — Le… le roi ?
    — Ne me fais pas tout répéter !
Conduis-nous à nos chambres…
    Les autres entraient maintenant, précédés de
quatre valets portant les bagages, les rondaches, leurs casques et les
cuirasses, car ils voyageaient simplement en surcot depuis Senlis. En effet,
l’ordre et la justice régnaient autour de Paris où les rares brigands étaient
vite punis ; les corps séchés et mutilés pendus à des chênes le long du
chemin en témoignaient.
    À la vue de ces gens hirsutes, barbus, aux visages
fatigués, porteurs de haches et d’épées, l’aubergiste se sentit perdu. Il jeta
un regard affolé vers les clients dans la salle, cherchant une aide, mais il
n’y avait que quelques marchands et ceux-ci, d’abord intéressés par l’arrivée
des voyageurs, plongeaient maintenant leur nez dans leur pot, par crainte
d’être pris à partie.
    — Seigneur, la chambre que vous occupiez au
deuxième étage est libre, dit-il, la mine désolée en se tordant nerveusement
les mains. Le solier sous le pignon du toit est vide aussi, mais je crains
qu’il ne convienne pas à vos compagnons. Toutefois, si vous acceptiez ces deux
pièces, je peux vous laisser ma chambre, je dormirai dans la salle du bas
jusqu’à ce que des chambres se libèrent.
    — Cela nous conviendra, intervint Anna Maria.
Je suis trop lasse pour chercher une autre auberge et j’ai hâte de me reposer
dans un vrai lit. Mais je me souviens que le solier est bien sale, vous le
ferez nettoyer.
    — Je prendrai donc votre chambre avec mon
écuyer et le seigneur de Furnais, décida Guilhem. Fais-y porter nos bagages. Tu
peux maintenant nous préparer ton meilleur souper. Nos estomacs gémissent de
malefaim !
    Au deuxième étage, Locksley retrouva son ancienne
chambre avec un pincement de nostalgie. Rien n’avait changé. Le lit à rideaux
et le coffre étaient toujours là avec le bougeoir, la bassine et le broc d’eau.
Il y avait, en plus, une chaise percée. Le trou qu’il avait fait dans le mur de
plâtre et de paille avait été réparé. Le sol couvert de gros carreaux de terre
émaillés était propre et balayé même si des cafards s’y promenaient.
    Anna Maria se coucha aussitôt, tant elle était
fatiguée, et son mari resta près d’elle.
    Par contre, sous le pignon du toit, Cédric,
Ranulphe et Jehan découvrirent un grenier sale et puant où la chaleur était
étouffante. Les poutres de la charpente étaient couvertes de toiles d’araignée.
On y avait dressé un grand lit avec une paillasse de crin et installé un coffre
vermoulu. La vermine courait sur le plancher plein de fentes. Ranulphe grimaça,
mais les deux autres étaient satisfaits de pouvoir enfin disposer d’un lit.
    Quant à Guilhem, Bartolomeo et Furnais, leur chambre
était au premier étage. Petite, mais avec un lit où l’on pouvait dormir à
quatre, elle contenait une chaise percée et un petit banc. L’endroit était
propre et confortable. Il y avait aussi un vieux bahut vermoulu avec un gros
coffre de fer à deux serrures posé dessus. Songeant qu’il pourrait y mettre le
testament à l’abri, Guilhem essaya d’en ouvrir le couvercle. À sa surprise, il
le fit sans difficulté car le mécanisme avait été forcé. Il était donc inutile
qu’il en demande les clefs.
    Peu après s’être installés, et comme le souper ne
serait servi que deux heures plus tard, chacun partit de son côté.
    Furnais se rendit au palais de l’île de la Cité
avec Guilhem et Bartolomeo, tandis que le Flamand guidait Cédric dans le dédale
des ruelles du Monceau-Saint-Gervais.
    Les deux hommes longèrent d’abord Saint-Merry par
cette me Saint-Merry que l’on appelait aussi la rue de la Verrerie à cause
d’une verrerie installée là une dizaine d’années plus tôt, puis ils tournèrent
à droite dans une rue fermée par une porte, chaque nuit. Une seconde porte se
trouvait à son débouché dans la rue de la Tisseranderie. C’est à cet endroit
que se dressait la taverne du Lièvre Cornu que le Saxon voulait tant connaître.
    La sombre salle du cabaret était pleine. Elle
puait le vin et les relents nauséabonds. Jehan n’y resta pas, reconnaissant à
peine la vieille servante revêche qui ne fit pas attention à lui. Il se rendit
seulement dans la cour de derrière pour parler un moment avec le neveu de
Geoffroi qui avait repris l’auberge.
    Quand il sortit de la cour par

Weitere Kostenlose Bücher