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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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laissa tomber Philippe Auguste avec un sourire factice.
Pourquoi ne serait-ce pas moi qui ferais se vérifier ces prophéties ?
Parlons rond : la mauvaise intelligence qui régnait entre Jean et son
frère et le mépris que Richard avait pour lui sont des présomptions graves
contre une déclaration de succession qui n’a été rapportée que par sa
mère ! Le testament pourrait tout changer.
    Guillaume aux Blanches Mains hocha du chef avant
de dire :
    — L’archevêque de Cantorbéry est admiré dans
toute l’Angleterre pour sa fermeté et sa sagesse incomparable, sire. Il a posé
le principe qu’aucun prince ne pourrait être considéré comme héritier de la
couronne d’Angleterre s’il n’était choisi par le roi et par le conseil des
barons.
    — Même s’il n’était pas fils de roi !
répéta Philippe Auguste à l’intention d’Arthur.
    Il balaya du regard l’assemblée de ses fidèles
conseillers.
    — Ce qu’une élection a fait, une autre
pourrait le défaire, conclut le roi de France. Il suffira de présenter le
testament de Richard à l’archevêque de Cantorbéry.
     

Chapitre 5
    G uilhem
partit en éclaireur avec Bartolomeo. En approchant, les volutes s’épaissirent
et l’acre odeur du feu les prit à la gorge. Près de l’enceinte, ils virent
cependant que la fumée ne provenait que de la barbacane de la porte. La toiture
de ce petit châtelet n’était plus qu’une charpente calcinée et si quelques-uns
des hourds des murailles avaient aussi brûlé, une poignée de corps dénudés
pendaient aux merlons.
    C’est là qu’ils furent interpellés du haut d’une
tour par les arbalétriers.
    Guilhem savait que Bellac était gouverné par des
consuls, mais placé sous la suzeraineté du seigneur de Mortemart qui
appartenait à la maison de Rochechouart, elle-même du lignage des vicomtes de
Limoges. Tous penchaient ouvertement pour le roi de France.
    — Je suis au service du comte de Toulouse,
braves gens. Je conduis un groupe de tisserands à Toulouse avec mon escorte.
J’ai un laissez-passer de Philippe de France, et un sauf-conduit de la duchesse
Aliénor. Nous vous demandons l’hospitalité pour la nuit. Nous achèterons la
nourriture et le fourrage que vous voudrez bien nous vendre.
    On le fit avancer vers le châtelet brûlé, mais
dont le pont-levis, de l’autre côté, était intact. Quand le pont fut aux trois
quarts baissé, on lui demanda de grimper dessus et d’entrer seul à pied.
    Il s’exécuta et pénétra sous une voûte ogivale. De
l’autre côté de la herse en poutrelles de bois ferrés attendaient plusieurs
hommes. L’un d’eux, en haubert et camail, la quarantaine, cheveux courts,
affirmait son autorité par son noble maintien et son visage sévère. Sur sa
longue cotte d’armes était tissée une ondée d’argent et de gueules. Les armes
des Rochechouart de Mortemart. À sa taille, l’épée n’avait aucune décoration.
Une simple lame, large et lourde avec deux tranchants, sans fourreau et au
pommeau en bois.
    — Vous venez d’où ? s’enquit-il sans
aménité.
    — De Poitiers, seigneur.
    — Pourquoi Poitiers ? Aliénor est en
guerre avec nous !
    — Je ne suis en guerre avec personne,
seigneur. C’est frère Guérin qui nous a conseillé de passer par Poitiers pour
demander un passeport à la duchesse d’Aquitaine. J’ai des archers saxons dans
mon escorte.
    En soulevant la jupe de son haubert, il sortit les
sauf-conduits de la poche en cuir qu’il portait sur son gambison.
    — Qu’allez-vous faire à Toulouse ?
demanda un autre homme, en robe damassée verte et bonnet de drap assorti.
    Il portait une bague avec une émeraude à la main
gauche. Des mains fines et soignées. Cette tenue et son expression attentive et
calculatrice révélaient le marchand. Peut-être était-il consul.
    — Je suis chevalier au service du comte de
Toulouse. Je regagne mon fief de Lamaguère et j’escorte d’habiles artisans qui
veulent s’installer là-bas.
    Mortemart lisait les laissez-passer. Il parut
impressionné par le grand sceau royal qu’il n’avait vu jusqu’à présent que sur
des chartes.
    — Combien êtes-vous ? s’enquit-il en
levant les yeux.
    — Les artisans sont vingt-six, en comptant
femmes, enfants et enfançons, seigneur. Il y a aussi mon écuyer, qui m’attend
dehors, un autre chevalier, ses deux écuyers et quatre archers pour notre
escorte. Je demande juste l’hospitalité due à des voyageurs. Nous

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