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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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payerons ce
qui sera demandé.
    — Avez-vous rencontré des troupes en
armes ? demanda un autre homme en cuirasse qui portait épée.
    — Plusieurs, noble chevalier. Nous avons été
attaqués par une poignée de Brabançons, il y a quelques jours.
    — Et alors ?
    — Nous les avons envoyés en enfer, sourit
Guilhem avec férocité. C’étaient sans doute des gens de Brandin.
    La réponse parut impressionner le seigneur de
Mortemart.
    — Vous pourrez entrer, décida-t-il. Vous
logerez dans une grange avec bonne et fraîche paille, mais vous laisserez vos armes
au prévôt, dans cette tour.
    Il désigna le chevalier en cuirasse, puis la tour
qui servait d’entrée au pont-levis.
    — Que s’est-il passé ? demanda alors
Guilhem en se retournant et en désignant le châtelet incendié.
    — Un détachement de Brandin qui croyait
pouvoir prendre aisément notre ville. Ils y ont seulement laissé quelques
hommes. Leurs corps sont là-haut (il désigna les hourds) et y resteront pour
montrer à ceux qui seraient tentés de faire de même comment nous traitons les
gens de rien.
    — Nous vous vendrons du blé et du vin, dit
celui qui était en robe, mais nos prix sont élevés, car c’est la disette et la
ville est pleine de réfugiés.
    — Nous pouvons payer si vous êtes
raisonnables.
    Le consul dissimula un sourire satisfait. Quand
des voyageurs marchandaient, ils acceptaient les lois du commerce et ne
cherchaient pas à s’imposer par la violence.
    — Cette troupe de Brabançons est la troisième
que nous voyons passer, expliqua Mortemart. Ils ont ravagé mes fermes et brûlé
les blés. L’hiver sera dur pour tout le monde, mais heureusement nous avons de
bonnes réserves dans nos greniers.
    Ils laissèrent repartir Guilhem qui rejoignit le
convoi. Deux heures plus tard, ils entraient dans la ville.
    Ayant déposé épées, haches, arcs et arbalètes, ils
furent conduits à une grange appuyée à l’enceinte où il y avait déjà quantité
de réfugiés.
    Accompagné de marchands, le consul vint les voir
pour leur vendre du seigle. Mais les quantités qu’il proposait n’étaient pas
claires et les prix parurent élevés à Noël de Champeaux qui, en tant qu’ancien
syndic de la guilde des tisserands, était le chef de leur communauté. De plus,
les gens du pays s’exprimaient dans un patois, mélange de français et
d’occitan, que les Parisiens avaient du mal à comprendre. Bartolomeo leur servit
donc d’interprète.
    Avec son aide, Geoffroi le tavernier, qui avait
l’habitude des comptes, convertit rapidement le setier de Limoges en setier de
Paris. À Paris, un homme avait besoin de quatre setiers de blé par an. S’ils
voulaient partir de Bellac avec du blé pour une semaine, comme ils étaient une
trentaine, il leur faudrait trois setiers. Seulement, toujours à Paris, le
setier était à quatre sous dix deniers, aussi Geoffroi resta-t-il sans voix
quand il comprit que les marchands demandaient dix livres pour les trois
setiers ! C’était quinze fois leur prix.
    Mais les bourgeois de Bellac expliquèrent que la
disette régnait et qu’ils ne pouvaient proposer mieux. Geoffroi marchanda quand
même tant qu’il le put et parvint à faire baisser le prix à six livres en
cédant une pièce de drap qu’ils avaient apportée et en obtenant, en plus, six
pains rassis, pétris dans une mauvaise farine de seigle et d’orge. Des pains
qu’ils pourraient tremper dans un bouillon et qui serviraient à Enguerrand pour
ses bénédictions.
    Comme cela s’était fait à Lussac, le seigneur de
Mortemart reçut Guilhem et Robert à sa table, avec leurs dames, où ils
racontèrent quelques-unes de leurs aventures, sans bien sûr révéler que les
tisserands étaient des cathares.
    C’est le lendemain, alors qu’ils se préparaient à
partir, que Regun présenta sa requête à Robert de Locksley. Il avait rencontré
une jeune femme. Une réfugiée. Son père était un homme libre, précisa-t-il tout
de suite. Mortemart lui avait cédé une manse [18] contre une rente de deux sous d’or, deux setiers de vin, un de froment et un
d’avoine. Mais les gens de Brandin étaient arrivés la semaine précédente. Son
père l’avait cachée dans une fosse de la cave, et elle était la seule à avoir
survécu au massacre. Sa famille et ses gens étaient morts, écorchés et pendus.
En marchant la nuit, elle était parvenue jusqu’à Bellac et avait demandé
justice, mais le seigneur était

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