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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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pourrait
tailler en pièces.
    — D’accord, mais n’y va pas seul. Bartolomeo,
accompagne-le, et soyez prudents. L’endroit me déplaît, il est trop silencieux.
    — Je prendrai Henry avec moi, seigneur. Cela
suffira.
    Guilhem hocha la tête et les deux cavaliers
s’élancèrent au trot.
    Tout se passa alors très vite. L’écuyer et Henry
étaient à mi-chemin, à environ cinquante pieds des murailles de bois, quand les
carreaux d’arbalètes volèrent. Guilhem entendit les sifflements des traits à
l’instant où ils passèrent près de sa joue, mais la distance était trop grande
pour que les tirs soient précis. En revanche, il vit Henry tomber de son
cheval.
    Sans réfléchir, Guilhem fit demi-tour et éperonna
sa monture. Bartolomeo l’imita.
    — Aux armes ! clama-t-il.
    Aux chariots, on l’avait entendu et déjà chacun
tentait de se mettre à l’abri. Mais le chemin était étroit et il n’y avait
nulle place pour se protéger, sinon entre les roues.
    — À l’abri, allez derrière ou sous les
charrettes ! cria Guilhem. Je ne sais pas combien ils sont, mais ils ont
des arbalètes !
    Ayant saisi leur rondache et leur hache, les trois
archers se placèrent derrière le chariot. Robert de Locksley était aussi
descendu de cheval et avait déjà enfilé le gant de cuir qu’il utilisait pour
tendre la corde de son arc. Son écuyer, Regun Eldorman, avait entraîné Anna
Maria vers la charrette la plus éloignée. Dans un grand désordre, les
tisserands conduisaient les chevaux à l’arrière. Jehan le Flamand avait pris
son arc et préparé un marteau d’armes. Les femmes et les enfants s’étaient
glissés sous les voitures, les mères et les servantes couchées sur les plus
petits.
    Guilhem sauta de sa selle et attrapa son haubert
sur un des chariots. Il faisait si chaud qu’il s’était seulement vêtu de son
gambison. Bartolomeo avait conduit son cheval à l’arrière avec celui de son
seigneur et, en courant, rapportait les haches et les rondaches. Guilhem se
pencha et Bartolomeo l’aida à enfiler la lourde cotte de mailles par la jupe,
n’attachant pas les fermoirs. Le haubert le protégerait contre des carreaux,
s’ils n’étaient pas tirés de trop près et s’ils n’étaient pas en acier. Il
plaça sur sa tête son casque à nasal.
    — Combien sont-ils ? demanda Locksley.
    — Je n’ai vu personne, Robert. Ils étaient
cachés dans des ruines, là-haut. Mais il y a eu une volée de viretons, au moins
une dizaine.
    En parlant, il avait pris son arbalète. Le pied
dans l’étrier de l’arme, il saisit le crochet, attrapa la corde et la tendit
jusqu’à l’encoche. Puis il retourna l’arbalète et plaça un carreau. Pendant ce
temps, Ranulphe était arrivé à son tour, et quand sa monture s’arrêta, Guilhem
constata que du sang coulait de sa manche. Un vireton l’avait égratigné.
    — Henry ? demanda-t-il tandis que
Locksley les rejoignait.
    — Un carreau dans la poitrine, répondit-il,
le visage blanc comme du plâtre.
    C’est alors que retentit la galopade. Quelques
instants plus tard, la troupe apparut devant eux. Une dizaine de chevaliers ou
d’écuyers en haubert et camail, portant hache ou marteau d’armes et écus. Deux
écuyers brandissaient les gonfanons. Ils étaient suivis d’une piétaille de deux
douzaines d’arbalétriers avec de grands pavois de bois dans leur dos, derrière
lesquels ils pouvaient se protéger.
    Recouvrant leurs camails, les heaumes des
chevaliers étaient pourvus de cimiers peints de couleurs éclatantes
représentant têtes d’ours, cornes de licorne, dragons, ou paires de cornes.
Seuls les Brabançons utilisaient ces casques qui terrorisaient les pauvres
gens.
    La troupe s’arrêta à deux cents pas. Les chefs les
observèrent longuement. Puis l’un d’eux leur cria en brandissant haut sa
hache :
    — C’est vous qui avez tué Bertrand et ses
serviteurs ! Par le diable, vous allez le payer !
    — Qui est Bertrand ? cria Guilhem.
    — C’était mon frère ! Souvenez-vous, il
y a dix jours !
    Il ajouta quelques mots à voix basse à ses
compagnons.
    — Je donnerai l’ordre de tirer, fit Robert de
Locksley à l’intention de ses archers.
    Les arbalétriers brabançons passèrent devant les
cavaliers et se mirent sur trois rangs, protégés par leurs grands pavois.
Soudain, ils écartèrent le bouclier et les carreaux volèrent.
    — À l’abri ! prévint Locksley.
    Guilhem sentit sa rondache

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