Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
Vom Netzwerk:
de détails sur les
événements de Normandie et d’Anjou depuis la mort de Richard. Mais maintenant
qu’il savait son fief occupé, Guilhem brûlait de partir pour régler le problème
des templiers avant l’arrivée du froid, aussi obtint-il son congé, promettant
de revenir rapidement.
    Pourtant, le lendemain, ils ne quittèrent
Saint-Gilles que dans l’après-midi, car Guilhem avait dû rassembler les chartes
concernant son fief. Aignan le libraire en aurait la charge et les
transporterait dans un coffre de fer derrière sa selle.
    Ils partirent sous la pluie et le déluge ne cessa
pas durant tout le voyage. Boueux et inondés, les chemins étaient parfois
transformés en torrents. La traversée du moindre cours d’eau fut une épreuve où
hommes et bêtes risquaient leur vie. Heureusement, munis d’une lettre du comte
de Toulouse, ils trouvèrent chaque soir où loger dans un château ou dans un
monastère.
    Au bout d’une semaine d’un tel voyage, la pluie
glaciale rendit malades les filles de Jehan le Flamand et c’est avec
soulagement qu’un après-midi Guilhem aperçut le clocher de l’église du petit
prieuré de Sainte-Marie du Bon Lieu [27] situé à deux lieues de Lamaguère.
    Bien qu’il soit encore tôt, le ciel était si noir
qu’on se serait cru en pleine nuit. La pluie et le vent du nord les fouettaient
avec violence, pénétrant leurs vêtements jusqu’à la peau. Parfois une rafale
plus violente charriait de la grêle.
    Ils poursuivirent encore une heure sur le chemin
détrempé et s’arrêtèrent enfin devant le porche du prieuré.
    La seule fois où Guilhem s’était rendu dans son
fief, au début de l’année, il était venu saluer l’abbesse qui serait sa
voisine. C’est elle qui lui avait appris que son monastère avait été fondé
cinquante ans plus tôt par l’abbesse de Fontevrault, l’archevêque d’Auch et le
comte d’Astarac. La première abbesse avait été la veuve du comte d’Astarac,
l’abbesse actuelle étant sa petite-nièce.
    Une vingtaine de moniales vivaient là, servies et
protégées par une poignée d’hommes, gardes et serviteurs, qui logeaient dans un
bâtiment séparé.
    Bartolomeo descendit de cheval et s’engagea sous
le porche fortifié. Il frappa d’abord à l’un des deux lourds vantaux de chêne
ferré, seule ouverture dans l’enceinte entourant le prieuré et ses bâtiments,
mais le vacarme de la pluie et du vent était tel qu’il dut ensuite tirer
plusieurs fois sur la chaîne de la cloche, faisant résonner un son sourd et
sinistre.
    — Qui êtes-vous ? demanda enfin une voix
d’homme par une meurtrière.
    Sans l’orage, on aurait dû les voir arriver, car
l’enceinte possédait une tour carrée dans un angle d’où un guetteur surveillait
les chemins alentour, mais le mauvais temps avait relâché la surveillance.
    — Je suis le serviteur du seigneur de
Lamaguère qui demande l’hospitalité pour la nuit.
    — Ce sont les templiers de Bordères qui sont
à Lamaguère ! répliqua la même voix.
    Guilhem approcha sa monture jusqu’à la meurtrière.
    — Je suis Guilhem d’Ussel, seigneur de
Lamaguère, investi du fief par le comte d’Armagnac avec l’accord de
l’archevêque d’Auch. J’arrive de Saint-Gilles d’où le comte Raymond m’envoie.
J’ai un laissez-passer de la duchesse Aliénor et du roi Philippe de France. Des
femmes et des enfants m’accompagnent. Nous avons besoin d’un abri.
    Ils attendirent un moment avant d’entendre avec
soulagement les bruits sourds des barres qu’on levait. Puis, dans un long
grincement, les vantaux du portail s’écartèrent.
    Guilhem entra le premier dans une étroite cour.
L’homme qui lui avait ouvert était avec d’autres gardes porteurs de piques et
d’arbalètes dont ils protégeaient la corde sous des manteaux sombres. Il y
avait aussi trois femmes couvertes d’aumusses à capuchon.
    Pendant que sa troupe entrait, Guilhem sauta au
sol et s’approcha des femmes. Ayant reconnu l’abbesse, Pétronille d’Astarac, il
enleva son casque à nasal pour qu’elle voie son visage.
    — Soyez bénie de Notre Seigneur pour nous
recevoir, noble et gracieuse dame d’Astarac.
    Elle était jeune, avec un visage ingrat aux traits
rudes et anguleux. Nul sourire ne l’éclairait, nulle bonté ne rayonnait d’elle.
    — Loué soit Jésus-Christ, seigneur d’Ussel,
fit-elle d’une voix égale en s’inclinant à peine. Mes compagnes vont s’occuper
des femmes et

Weitere Kostenlose Bücher