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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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étaient les serviteurs. Il resta donc impassible.
    Regun était amoureux de Mathilde, et celle-ci
était l’amie de la femme de Jehan, aussi ne pipa-t-il mot. Quant à Ranulphe, il
considérait qu’il aurait déchu à se battre avec un artisan, aussi resta-t-il
dans une dédaigneuse indifférence.
    Guilhem balaya chacun du regard, puis il laissa
filtrer un sourire en constatant leur mutisme.
    — Geoffroi, s’il y a encore un bon vin qui
n’a pas tourné dans ton chariot, c’est le moment de le partager.
     
    À Toulouse, Guilhem apprit que le comte était dans
son château de Saint-Gilles, à quatre lieues de la ville, à l’extrême limite de
ses terres.
    Édifié par le grand-père de Raymond de Toulouse
sur une salvetat, un établissement religieux qui servait de refuge à ceux qui
se consacraient au défrichage des forêts, le château était construit sur un
plateau d’où les guetteurs pouvaient aisément repérer une armée venant
d’Aquitaine.
    Saint-Gilles était une forteresse rectangulaire
avec deux tours carrées à chaque extrémité, un donjon et un pont-levis sur des
douves. Devant s’étendaient une grande basse-cour avec des écuries, des granges
et une hôtellerie pour les visiteurs. Au-delà se trouvait une vaste esplanade
où se déroulaient fêtes et tournois. L’ensemble était protégé par une solide
palissade de bois qui séparait le domaine du comte de la salvetat, elle-même
composée d’une chapelle, de quelques masures éparses et de bâtiments
conventuels.
    Les sentinelles les ayant repérés, un détachement
les attendait au portail de la palissade. Il était commandé par un chevalier
qui avait reconnu Ussel à son allure, à son gambison et surtout à la boîte de
la vielle à roue attachée à sa selle.
    — Que Dieu te garde et te donne le bon jour,
Guilhem ! lui cria-t-il joyeusement en le voyant s’approcher. Le seigneur
comte t’attendait plus tôt !
    Il tenait son casque à nasal à la main en signe de
courtoisie.
    — Que Dieu te garde et te conserve sain et
sauf, toi aussi, Renaud. Mais comment le comte savait-il que j’arrivais ?
s’enquit Guilhem en levant aussi son casque.
    — Le roi de France lui a écrit ! Son
messager est arrivé voici plus de six semaines ! Qui sont ces gens qui
t’accompagnent ?
    — Mon ami le comte de Huntington et sa gente
épouse dont tu dois te souvenir. C’est elle qui est venue me chercher au
printemps. Les autres sont leurs écuyers et serviteurs, ainsi que les miens.
    Le nommé Renaud salua Robert de Locksley et Anna
Maria, puis les écuyers.
    — Je dois te conduire immédiatement auprès de
notre seigneur, dit-il.
    — Je m’y rends avec eux, décida Guilhem en
désignant Robert de Locksley et Anna Maria.
    Laissant les autres dans la basse-cour, ils
passèrent le pont-levis et entrèrent dans la cour intérieure où ils laissèrent
leurs chevaux. Le chevalier les conduisit ensuite dans la grande salle.
    Raymond de Saint-Gilles était entouré de ses
seigneurs et de leurs écuyers, de leurs dames et de leurs pages. Le comte de
Toulouse, revêtu d’une lourde robe rouge brodée à ses armes – une croix
dorée et évidée avec douze boules en cercle –, était assis sur une haute
cathèdre près de la cheminée. Les gens de sa cour étaient soit debout, soit
assis sur les bancs à hauts dossiers et les stalles à accoudoirs qui entouraient
la salle. Ils écoutaient un troubadour récitant un poème au son d’une viole.
    — Guilhem ! Enfin de retour !
s’exclama le comte en les voyant entrer.
    Sans aucune servilité, Guilhem s’inclina devant
lui, effleurant de la main la robe de son suzerain.
    — Que Dieu vous conserve en sa sainte et
digne garde, mon seigneur. Je suis accompagné de mon ami le comte de Huntington
et de sa femme, que vous avez déjà rencontrée ici quand elle est venue me
chercher.
    — Mon cousin Philippe de France m’a écrit
pour me dire qu’il te doit la vie, Guilhem, ainsi qu’à ton ami. Je veux que tu
nous racontes tout, et sans attendre !
    Guilhem remarqua que Raymond appelait le roi de
France mon cousin, et non mon suzerain, ou mon seigneur, ce qu’il était
pourtant.
    — Voici une lettre du roi Philippe que m’a
remise frère Guérin avant mon départ, dit-il.
    Il tendit le quareignon plié dans la petite boîte
ciselée qu’il avait sortie de ses bagages, avant d’entrer dans le château.
    Le comte prit le coffret et l’ouvrit en
s’adressant à l’un de

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