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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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des enfants et les conduire dans un dortoir chauffé. Nos gardes
conduiront vos hommes à la grange. La sœur tourière va donner des ordres pour
qu’on vous prépare une soupe chaude.
    — Merci, ma mère. Mon compagnon (il désigna
Locksley qui l’avait rejoint) est le comte de Huntington. C’est un fidèle de la
duchesse Aliénor.
    — Venez avec moi, dit l’abbesse après s’être
attardée un instant sur les traits du Saxon.
    Ils entrèrent dans le bâtiment conventuel. Elle
les conduisit dans une petite salle voûtée, sombre et humide, dépourvue de
meubles, seule une croix de bois ornait un mur blanchi à la chaux. Un banc de
pierre courait le long des murs.
    — Vous aurez l’hospitalité mais vous ne
pourrez rester, annonça-t-elle de but en blanc.
    — À cause des templiers ?
    — Entre autres. Mais surtout parce que je me
doute des raisons de votre venue. La guerre va reprendre, comme celle entre
Armagnac et l’archevêque, et les pauvres gens vont en souffrir.
    Elle planta ses yeux dans les siens avec un air de
défi mais il soutint son regard.
    — Ce ne sera pas de mon fait, ma mère,
dit-il. Je suis seigneur de ce fief, et, s’ils sont raisonnables, les templiers
partiront sans bataille. Je vous supplie de recevoir les femmes et les enfants,
le temps que je règle ces difficultés. Je ferai un don de cinq marcs d’argent à
votre prieuré.
    Elle hocha la tête sans répondre.
    — Je ne vous demande pas de prendre parti, ma
mère. Mais je vous conjure de ne pas prévenir les templiers. D’ailleurs, mes
hommes empêcheront quiconque de sortir d’ici jusqu’à notre départ, et si un
messager tente d’aller à Lamaguère, mes archers l’abattront…
    Elle tressaillit à ces paroles.
    — Je vous reçois, seigneur d’Ussel, et vous me
menacez ! gronda-t-elle.
    — Non, dame d’Astarac, dit-il en secouant la
tête. Je veux seulement que vous sachiez que je vais reprendre mon fief. Je
suis féal du roi de France, du comte de Toulouse et du comte d’Armagnac. Nobles
ou roturiers, ceux qui me résisteront seront pendus. J’ai l’investiture de ce
fief et j’en ai les droits de justice. Quant à vous, à votre prieuré et à vos
sœurs, je souhaite de tout cœur que nous restions bons amis. Quand tout sera
fini, soyez assurée que je vous protégerai aussi bien que les templiers. Mieux
certainement, car je serai à votre service en toute occasion.
    Les lèvres pincées, le visage contracté, elle se
détourna avec une grâce hautaine et sortit de la pièce, sans une parole.
    Guilhem ne la revit pas, ni aucune sœur. Ils
soupèrent dans une grange où deux servantes leur portèrent plusieurs récipients
de soupe aux pois, des pains de seigle, du jambon et des fromages pendant que
la pluie crépitait sur la toiture de tuiles.
    Ils repartirent à l’aurore. Onze cavaliers
solidement armés, en haubergeon, broigne ou cuirasse, revêtus de cotte d’armes
et de manteau, tous casqués ou protégés d’un heaume, portant épée et hache,
épieux et marteaux. Les Saxons avaient leurs arcs et leurs carquois bien à
l’abri sous les manteaux, Guilhem et Bartolomeo avaient chacun une arbalète et
un sac de viretons. Les écus et les rondaches étaient attachés aux selles et
pour une fois Guilhem avait laissé sa vielle à roue. Quatre chevaux en longe
portaient les équipements supplémentaires conquis sur les Brabançons : des
épées, des ceinturons, des broignes, des casques, des boucliers et des haches.
    La pluie avait cessé.
    Le soleil était déjà haut quand ils arrivèrent à
la ferme d’Alaric.
     
    L’incident s’était produit alors qu’ils sortaient
du prieuré. Le garde qui avait ouvert la porte, un homme rude à l’épaisse barbe
noire et au regard sombre, s’était approché du palefroi de Guilhem.
    — Seigneur, avait-il dit à voix basse. Allez
à la ferme d’Alaric. C’est mon cousin et, comme moi, il est un fidèle du comte
d’Armagnac.
    Guilhem connaissait la ferme. C’était la plus
grande manse du fief qui en comptait quatorze. Il était passé devant lors de
son précédent voyage, mais il n’avait jamais rencontré Alaric.
     
    L’endroit était à une demi-lieue du château.
C’était une pauvre bâtisse de galets avec une grange, un fenil, une écurie et
une étable, autour d’une cour boueuse où s’entassait une montagne de fumier
dans laquelle fouillaient deux cochons gras. Il n’y avait qu’une barrière de
bois pour écarter les

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