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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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quoi équiper trois ou quatre hommes.
    Ayant donné ses ordres, Guilhem entra dans l’auberge,
traversa la grande salle et monta dans la chambre des femmes.
     

Chapitre 2
    S anceline
faisait la lecture des saints Évangiles à son père.
    — Sire Guilhem, dit le Parfait avec un
chaleureux sourire quand il le vit entrer, quand partons-nous ? J’ai hâte
d’arriver au pays de Canaan.
    — J’ignore si ce sera la Terre promise,
Enguerrand, en revanche je peux vous prédire que les épreuves ne vont pas
manquer. Pour vous répondre, nous partirons demain.
    — Dieu m’a dit : Va-t’en de ton pays
vers le pays que Je te montrerai, murmura Enguerrand en fermant les
paupières.
    Guilhem ne releva pas les contradictions du vieil
homme. Pour les cathares, l’Ancien Testament était œuvre du diable, la quête de
la terre de Canaan devait donc l’être aussi. Ce serait peut-être, hélas, la
vérité. Après ce que lui avait dit le grand vicaire, nul doute qu’ils allaient
pénétrer dans un territoire voué au Malin.
    Il se tourna vers Sanceline qui lui offrit son
plus doux sourire et son cœur se serra en songeant aux périls qu’il allait lui
faire courir.
    Même si elle avait cédé à son amour et qu’ils
vivaient comme mari et femme depuis leur départ de Paris, la passion qu’il
éprouvait pour elle ne s’était pas éteinte. Le sauvage guerrier qu’il était
s’interrogeait toujours sur les raisons de cet amour qui le dominait. Était-il
dû seulement aux charmes de la jeune femme ? De petite taille, brune aux
yeux verts avec de longs cils, elle avait des traits fins, des lèvres bien
dessinées et des dents comme des perles. Sanceline était certainement jolie,
mais il avait connu de plus belles femmes, telles Amicie de Villemur ou
Constance Mont-Laurier. Le parfum du romarin qu’elle utilisait pour sa toilette
envahit ses sens. L’avait-elle ensorcelé ? Il lui fit signe de le
rejoindre dans sa chambre.
    — Jusqu’à Albi, nous n’aurons plus beaucoup
l’occasion d’être seuls ensemble, Sanceline, lui chuchota-t-il en l’enlaçant.
    C’était leur premier moment d’intimité depuis leur
arrivée à Poitiers.
    Elle se lova contre lui sans réserve. Mais même si
ses sentiments envers Guilhem la dominaient, elle s’était promis que tout
serait terminé entre eux quand ils arriveraient à Albi. Comme il cherchait sa
bouche, son désir devint supplice et elle s’abandonna.
     
    Quand il se rhabilla, elle lui demanda pourquoi il
restait soucieux.
    — Je ne veux pas te perdre, Sanceline.
Pourtant je vais te faire traverser l’enfer. S’il devait t’arriver malheur, je
crois que j’en mourrais.
    — Avec toi, je ne crains rien, lui dit-elle,
le cœur serré en songeant qu’à la fin de ce voyage ils se quitteraient
définitivement.
    C’est à cet instant de leur conversation qu’ils
entendirent la troupe de Robert de Locksley entrant dans la cour. Guilhem
l’aida à relacer sa robe et ils les rejoignirent.
    À peine Anna Maria vit-elle Sanceline qu’elle
l’entraîna pour lui raconter sa matinée à la cour pendant que Guilhem et
Locksley s’éloignaient vers un petit jardin, de telle sorte qu’on ne puisse les
entendre.
    — Dame Aliénor a changé, dit Locksley à son
ami d’un ton désabusé. Peut-être est-ce la mort de Richard, à moins que ce ne
soit la fréquentation de Mercadier, mais je n’ai pas reconnu la pieuse femme
que j’admirais. Elle est décidée à mettre le monde à feu et à sang pour que son
petit-fils Arthur soit écrasé.
    — L’important est que tu lui aies rendu la
statuette d’or. Il aurait été dommage qu’on nous la vole. Maintenant, tu es
quitte de tout envers elle, fit Guilhem qui n’éprouvait rien pour la duchesse
d’Aquitaine.
    — J’ai dit à Aliénor que tu avais châtié l’un
de ceux qui avaient assassiné son fils. Pour te remercier, et pour avoir
retrouvé la statuette, elle m’a fait remettre cinq cents pièces d’or. La moitié
est à toi.
    Il lui montra la lourde bourse de cuir attachée à
son baudrier.
    — Garde tout ! répliqua Guilhem. Avec
cet or, tu pourrais t’établir à Poitiers, mon ami. Je n’ai rien de bon à te
proposer, sinon de parcourir quelques centaines de lieues à travers des forêts
sauvages dans un pays en guerre, puis à Lamaguère – si nous y
arrivons –, de te faire passer un hiver glacial dans un château en ruine !
    Ce château en ruine, il l’avait obtenu peu de
temps

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