Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
Vom Netzwerk:
coteaux.
    Accompagnés des crocheteurs, les voyageurs
marchèrent jusqu’à l’auberge du Chapeau Rouge dont ils avaient aperçu la grande
enseigne. Ils y obtinrent trois chambres et, dès qu’ils eurent rassemblé les
bagages, Guilhem réunit tout le monde dans la plus grande pièce.
    — Il est temps de vous dire où nous allons
vraiment, fidèles serviteurs, commença Guilhem. Je ne me rends pas à la noce de
Louis de France, car nous partons pour l’Angleterre. Mais là-bas, nous n’irons
pas non plus à la noce de Regun et de Mathilde.
    Un étonnement stupide figea plusieurs visages,
Jehan restant le plus stupéfait. Quant à Regun et Mathilde, ils étaient aussi
interloqués que les autres, Mathilde ayant brusquement pâli.
    — Nous n’allons pas à la noce du seigneur
Eldorman ? répéta Cédric, d’une voix où perlait un soupçon de contrariété,
tant il espérait boire à profusion et lutiner des paysannes.
    — Non, répondit Robert de Locksley. Regun et
Mathilde débarqueront dans le village de Portsmouth et gagneront seuls
Huntington où ils se marieront. Quant à nous, nous irons à Londres.
    — À Londres… balbutia Jehan.
    — Nous partirons dès que le comte de
Huntington aura rencontré la noble duchesse Aliénor, ajouta Guilhem en ignorant
l’interruption du tisserand cathare. Avec Bartolomeo, je m’occuperai tout à
l’heure de trouver une nef. En attendant, tenez votre langue. Que j’apprenne
que l’un de vous a révélé où nous allons et je lui couperai moi-même la gorge.
Vous savez que ce n’est pas une menace en l’air. Pour éviter toute tentation,
Jehan et Cédric demeureront enfermés ici. Vous, Regun, vous resterez avec
Mathilde.
    La jeune fille avait retrouvé un peu de couleur et
tenait serrée la main de son fiancé.
    — Le seigneur de Locksley part tout à l’heure
au château ducal avec Ranulphe et sa noble épouse. Ce soir, nous souperons dans
cette chambre et, demain, personne ne sortira avant notre départ.
    — Seigneur, demanda Ranulphe, resterons-nous
ensuite en Angleterre ?
    — Guilhem a une mission à accomplir, répondit
Locksley, et je l’aiderai. Selon ce que m’aura appris la noble duchesse,
peut-être resterai-je à Huntington, mais je n’y crois guère. Auquel cas, je
rentrerai en France et je m’installerai en Normandie. Je sais que je vous ai
laissés longtemps hors de votre pays, aussi, si vous voulez rester en
Angleterre, mes fidèles Saxons, je vous donnerai de quoi vous établir.
    — Je resterai avec vous, seigneur, décida
Cédric, tandis que Ranulphe, peut-être complètement tourneboulé par ce qu’il
venait d’apprendre, n’ouvrait pas la bouche, jetant seulement un regard chagrin
à son cousin, qui l’ignora.
    — Seigneur, vous ne serez donc pas à notre
mariage ? demanda Regun.
    — Non, mon fidèle écuyer, et je le regrette.
Mais je dois être au côté de Guilhem.
    — Je pourrais vous accompagner, seigneur, et
me marier plus tard.
    — J’aurai Ranulphe et Cédric, répliqua Robert
de Locksley. Cela suffira. Mathilde m’en voudrait trop, ajouta-t-il avec un
chaleureux sourire.
    Après un rapide dîner, Guilhem et Bartolomeo
retournèrent sur la berge. La marée montait déjà. Ils s’engagèrent sur une
plateforme de planches sur laquelle étaient entreposées toutes sortes de
marchandises, principalement de gros tonneaux que l’on déchargeait de
charrettes tirées par des bœufs.
    Il y avait trois nefs au milieu de la rivière et
l’on finissait de charger de petites embarcations à fond plat qui feraient la
navette entre la rive et les navires. Avisant deux hommes qui surveillaient les
routeurs de tonneaux, l’un en robe sombre et l’autre en cotte de feutre fermée
par des lacets, Guilhem les interrogea.
    — Gentils sires, leur dit-il, savez-vous si
ces nefs se rendent en Angleterre ?
    Tous deux le considérèrent avec un mélange de
curiosité et d’intérêt, leur regard s’attardant un instant sur ses armes.
    S’ils étaient pareillement tannés par le soleil,
ils ne se ressemblaient guère. Le plus âgé, celui en robe, portait une barbe
blanche sur un visage calculateur, tandis que l’autre, cheveux noirs, longs et
desséchés, affichait une moue boudeuse lui donnant une expression insatisfaite.
    — Oui, seigneur, et principalement la plus
petite.
    Il désigna une nef à la coque arrondie peinte en
noir, avec une bande rouge reliant le haut château crénelé de la poupe au

Weitere Kostenlose Bücher