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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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n’était-ce
pas son patronyme ?
    — Je préfère rester debout, répondit
Locksley. Savez-vous ce qui m’amène, maître Nathan ?
    — Je le sais. Même si je ne suis qu’un
infidèle pour les chrétiens, je suis un ami de l’évêque de Hereford.
    — Comment va-t-il ? demanda Locksley, un
peu plus chaleureusement.
    — Aussi bien qu’on puisse aller en ces temps
difficiles.
    — Par l’intermédiaire de l’abbé du Pin, je
l’ai chargé de vendre quelques terres de mon domaine.
    — Il l’a fait et en a tiré un bon prix.
    — Mille cinq cents marcs d’argent, annonça
Robert de Locksley.
    — En effet. Mais, excusez mon audace, noble
seigneur, je n’ai pas l’honneur de connaître le comte de Huntington.
    Locksley fit glisser de son épaule une sorte de
besace attachée dans son dos. Il en sortit le quaternion de l’abbé du Pin, la
quittance de Nathan le Riche et le sauf-conduit d’Aliénor qu’il tendit au
banquier.
    L’autre les prit et s’approcha de la fenêtre pour
déplier le quareignon et le lire, car la quittance, il l’avait reconnue.
    — Comment voulez-vous votre argent ?
    — Je l’emporterai maintenant. Si vous avez de
l’or, ce serait moins encombrant.
    — J’ai des sequins de Venise. Ces zeccas ont
à peu près le même poids que les pennies d’or ou les sous parisis. Cela ferait
un sac de cette taille, sept fois moins lourd que de l’argent.
    Il fit un geste de contenance avec ses deux mains.
    — Ce serait bien, approuva Locksley.
    — Excusez-moi un instant, seigneurs.
    Le juif les salua et sortit par une porte cachée
sous une tenture.
    En son absence, Locksley s’approcha d’une des fenêtres
vitrées de petits carreaux sertis dans du plomb. Il voulait vérifier que Cédric
était toujours à son poste.
    Il ouvrait le battant quand il surprit un
mouvement dans la maison d’en face, à peine à deux pieds de distance, comme si
quelqu’un s’était brusquement reculé. C’était une fenêtre ouverte, mais comme
elle n’était pas dans l’alignement de celle où il se trouvait, il ne pouvait
pas voir dans l’autre pièce.
    Ayant aperçu Cédric dans la rue, il referma la
croisée et resta en retrait, provoquant un regard surpris de la part de
Ranulphe. Il distingua alors parfaitement une ombre qui revenait vers la
fenêtre d’en face.
    Peut-être était-ce une femme curieuse ne
souhaitant pas être vue, se dit-il. Il fut tenté d’ouvrir à nouveau, mais à ce
moment Nathan entra avec une balance et plusieurs sacs de cuir de différentes
couleurs.
    Avant de s’asseoir, le prêteur posa le tout sur
une table couverte d’un épais tapis blanc brodé d’une étoile de David en fil
d’or.
    — Je n’aurai pas suffisamment de sequins,
mais j’ai des sous d’or parisis et des bezans. Je vais les peser et les compter
devant vous.
    Il vida un premier sac de pièces. Robert de
Locksley s’approcha : c’étaient des zeccas tous identiques, brillants et
non rognés. Il se demanda comment le juif pouvait en avoir tant.
    — Choisissez-en un pour que je le pèse,
proposa le banquier.
    Robert de Locksley en mit un sur la balance que
Nathan tenait à la main. Il avait posé un poids de plomb de l’autre côté.
    — Il pèse le juste poids. Me faites-vous
confiance pour les autres ?
    Robert de Locksley en prit un autre et le posa sur
la balance, puis il fit de même avec un troisième. Tous avaient le même poids.
    — Allez-y, vous pouvez compter.
    Il fit signe à Ranulphe de surveiller le banquier
et revint vers la fenêtre. L’ombre était toujours là.
    — Qui habite en face, maître Nathan ?
    — Un de mes parents, Zareth, répondit le
changeur en mettant les pièces en tas. Je vais appeler Ruben pour qu’il vous
serve du vin.
    — Inutile, je peux me servir. Votre parent,
Zareth, est aussi changeur ?
    — Oui, seigneur.
    Robert de Locksley remplit un hanap, le goûta et
claqua de la langue pour marquer sa satisfaction.
    — Sainte Vierge ! fit-il en reposant la
coupe sur la table. Quel nectar ! Hier, je me suis contenté d’une ale qui
était aussi épaisse que de la bouillie pour porc !
    S’asseyant à son tour sur un banc, il
ajouta :
    — Vous n’avez rien remarqué d’anormal chez
Zareth ?
    — Rien, mais il a eu quelques ennuis, il y a
deux jours, répondit le changeur sans lever les yeux de ses tas de pièces.
    — Quel genre ?
    — Ah ! J’en ai fini avec les sequins. Je
vais ajouter des bezans.
    Il vida

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