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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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un double baudrier d’où pendait
son épée à large garde. Sur le flanc gauche, légèrement dans son dos, était
attaché son carquois de flèches. Il faisait frais, aussi s’était-il couvert de
son manteau écarlate. Ses trois compagnons, en cuirasse maclée, étaient
pareillement armés.
    Leur arc à la main, les quatre hommes se rendirent
tout d’abord à une écurie voisine où l’aubergiste leur avait assuré qu’ils
pourraient louer des chevaux. Il n’y en avait plus que trois, aussi Cédric et
le Flamand montèrent-ils ensemble.
    Locksley n’était venu qu’une fois à Londres et il
connaissait mal l’immense ville. C’est donc un palefrenier qui lui expliqua
comment se rendre à Aldersgate, l’une des portes de la ville [47] . Ils n’avaient qu’à rejoindre la
rue de la Tamise et la suivre en remontant le fleuve jusqu’à l’église
Sainte-Mary [48] .
Là, ils ne pourraient manquer d’apercevoir l’immense église Saint-Paul [49] puisque c’était la
plus grande d’Europe avec son clocher carré en construction, entouré
d’échafaudages.
    Ils n’auraient qu’à s’en approcher, puis suivre
vers le nord la rue qui conduisait à l’église Saint-Martin-le-Grand,
reconnaissable elle aussi à sa tour carrée crénelée. Ils arriveraient alors à
Aldersgate.
    Ils ne regrettèrent pas d’avoir pris des chevaux
tant la rue de la Tamise était boueuse et pleine de fondrières. Les embarras et
les encombrements ne cessaient jamais, car toutes les marchandises venant de la
rivière passaient par cette vieille voie romaine bordée d’échoppes et de
tavernes à pans de bois.
    Comme à Paris, une badautaille se pressait
tumultueusement et le vacarme était infernal. Les colporteurs de poissons
vantaient la fraîcheur de leur pêche couverte de mouches, et partout des
crieurs proposaient de l’ale, des pâtés, des gâteaux, des balais, du sable à
récurer, du bois de chauffage et plus généralement toutes sortes de
marchandises. Beaucoup lançaient leurs appels en français et Locksley se mit à
rire en entendant l’un d’eux crier :
     
    Artichaut !
Pour réchauffer le corps et l’âme
Et pour avoir le cul plus chaud !
     
    Plus loin, un autre vendait ainsi sa
camomille :
     
    Camomille
est fort honnête,
À mettre au bain de ses pucelles,
Pour leur laver le cul et tête
C’est une herbe, la nonpareille !
     
    Artisans ambulants, rémouleurs, cureurs de puits
ou ramoneurs, ainsi qu’une foultitude de mendiants et de quêteurs religieux,
tous plus bruyants les uns que les autres, se pressaient en interpellant les
passants qui s’agglutinaient devant eux, tandis que mulets, chevaux, bœufs et
ânes les bousculaient sans vergogne. Quant aux chiens, ils aboyaient et
grognaient en se disputant des charognes pendant que poules et coqs caquetaient
sur les tas de fumier.
    Cédric aimait ce joyeux désordre. Il criait aux
passants distraits de s’écarter et lançait des propositions graveleuses aux
marchandes à son goût, riant aux éclats quand il se faisait rabrouer, attirant
même parfois un sourire sur les lèvres de Locksley. En revanche, Ranulphe
restait sombre et distant. Il n’avait jamais retrouvé le moindre entrain depuis
la mort de Regun, ce qui ne manquait pas de préoccuper son seigneur. Quant à
Jehan, silencieux, il s’inquiétait pour son âme, craignant d’avoir encore à se
battre. Et à tuer.
    Avant même d’arriver à Sainte-Mary, Locksley
aperçut la tour de Saint-Paul qu’ils n’eurent aucun mal à atteindre, puis à
contourner. La rue Saint-Martin-le-Grand était presque droite et ils virent
rapidement la porte fortifiée percée dans la muraille romaine.
    Un petit marché se tenait devant la porte où se
dressait un pilori avec un voleur dont le cou et les mains étaient serrés dans
une planche. Son visage ensanglanté par les pierres que les enfants lui avaient
lancées était couvert de mouches bourdonnantes. En posant quelques questions
aux badauds, Robert de Locksley apprit que Nathan le Riche habitait un peu plus
loin, dans Silver Street, une rue vouée aux banquiers et aux changeurs juifs.
    Suivant les indications qu’on leur avait données,
ils prirent la rue Sainte-Anne qui conduisait à l’église du même nom, puis,
ayant longé l’enceinte romaine, ils arrivèrent dans une rue étroite bordée de
maisons à colombages dont les étages en surplomb formaient un tunnel obscur.
    D’après les enseignes en forme de balance, les
maisons,

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