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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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autre
flèche, tandis que Ranulphe courait sur le ponton avec Jehan. Cédric n’avait
pas encore réussi à se dégager de Ruben tombé sur lui.
    En s’envolant, les oiseaux avaient lâché un nuage de
plumes blanches qui retombait en flocons. À travers cette neige, Ranulphe
aperçut l’homme nageant vigoureusement en s’éloignant vers le milieu du fleuve.
Il l’ajustait quand il entendit crier :
    — Toi, là-bas, arrête ! Que fais-tu aux
cygnes du seigneur FitzWalter [52]  ?
    Ranulphe retint son tir et tourna la tête.
    Sur la grève, les arbalétriers le menaçaient de
leurs armes.
    Il baissa son arc, devinant que, s’il résistait,
il était mort. Déjà Robert de Locksley intervenait :
    — Ce n’est pas aux cygnes que nous en avons,
sergent, mais au voleur qui nous a attaqués !
    — Quel voleur ? aboya le sergent.
    Ruben s’était enfin relevé, le nez en sang. Ruben,
qui pour un sequin avait accepté de raser sa barbe afin de ressembler à Robert
de Locksley, mais qui n’avait pas imaginé qu’on le frapperait ainsi.
    — Voyez ce qu’il a fait à mon serviteur,
poursuivit Robert de Locksley ! Le fourbe nous suivait depuis un moment
pour nous voler. Je l’ai empêché de nous poignarder.
    — Il y a bien quelqu’un qui nage là-bas,
William ! déclara un arbalétrier en désignant la rivière.
    — Tout ça n’est pas clair ! Venez avec
nous au château pour vous expliquer avec le lieutenant.
    Locksley fouilla dans son escarcelle et sortit un
penny d’argent.
    — Cela servirait à quoi ? Ce bandit est
loin et je n’ai pas de temps à perdre ! Tenez, voici pour boire à notre
santé !
    Le sergent hésita à peine et prit la pièce. Après
tout ces trois-là portaient des épées et semblaient être des seigneurs
normands. Et puis, il avait soif.
    — Que le Seigneur vous protège, remercia-t-il
en maugréant.
    Les arbalétriers s’éloignèrent et Locksley donna
un autre penny à Ruben en lui disant qu’il n’avait plus besoin de lui.
    Les quatre hommes prirent alors le chemin du Vieux
Cygne.
    Locksley était préoccupé. Son suiveur
l’attendait-il, ou n’était-il qu’un officier du grand justicier installé chez
le voisin de Nathan et décidé à voler ceux qui en sortiraient avec une grosse
somme ?
    La seconde proposition était invraisemblable, donc
l’homme l’attendait. Or, Nathan avait bien dit que son voisin avait reçu la
visite d’hommes d’armes, deux jours plus tôt. Le suiveur savait donc qu’il
allait venir. Seule Aliénor connaissait le but de son voyage. De plus, il y
avait les soupçons de Guilhem, qu’il partageait, au sujet de la mort de
Mathilde et de Mercadier. Cela signifiait qu’ils avaient en ce moment des
ennemis à Londres. Mais que savaient ces gens-là sur leur véritable
mission ? Connaissaient-ils la requête du roi de France ?
    Comment savoir désormais ?
    Il se morigéna pour avoir été trop confiant. Quand
il avait vu l’ombre derrière la fenêtre, il avait pensé à un espion et avait
expliqué à Ranulphe le piège qu’il voulait tendre. Il avait choisi la grève
près du château Baynard, persuadé qu’il n’y aurait personne et qu’il pourrait
surprendre un éventuel suiveur. Il aurait mieux fait de choisir un autre
endroit.
    En même temps, il songeait que le visage de
l’aviseux ne lui était pas inconnu. Quand l’avait-il déjà vu ? Était-ce au
Vieux Cygne ?
    Il en était là de ses réflexions quand Ranulphe
s’adressa à lui d’une voix agitée.
    — Seigneur comte, j’avais l’impression
d’avoir déjà vu cet homme, je viens de m’en souvenir…
    — Quand l’as-tu vu ?
    — Je l’ai croisé dans le corridor de nos
chambres, à l’auberge du Chapeau Rouge, le matin où on a tué Mathilde.
     

Chapitre 25
    R evenons
à Bordeaux, un mois plus tôt.
    Après la mort de dame Mathilde et le départ des
chevaliers pour leur expédition vengeresse chez Mercadier, l’aubergiste du
Chapeau Rouge avait exigé le silence de ses domestiques. Le sénéchal arriverait
dès qu’il apprendrait le crime et s’il y avait querelle avec ce comte de
Huntington et ce Guilhem d’Ussel, il y aurait bataille, ce qui provoquerait le
pillage de son hostellerie.
    Mieux valait attendre que ces redoutables clients
soient partis.
    L’aubergiste avait donc donné des ordres pour
qu’on s’occupe de Mathilde, comme il l’avait promis. Les domestiques avaient
aidé Anna Maria à laver le corps de la femme

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