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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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étroites et serrées les unes contre les autres, semblaient n’être que
des boutiques de changeurs ou de prêteurs sur gages, toutes activités
interdites aux chrétiens. Mais si Silver Street était sombre, elle était
étonnamment propre bien que la circulation des gens et des bêtes soit aussi
importante que dans le reste de la ville. Quant aux maisons, toutes sans
décoration apparente, elles étaient bien entretenues. De plus, il n’y avait ni
mendiants, ni colporteurs, ni puterelles.
    Du haut de son cheval, Locksley demanda au
changeur d’une échoppe où se trouvait le logis de Nathan. Le prêteur, qui
vérifiait le poids d’un vase d’argent sur une balance, lui indiqua une maison à
deux étages en saillie, la seule dont les extrémités des colombages étaient
sculptées de têtes de gargouilles. Le deuxième étage s’avançait tellement sur
la rue qu’il se trouvait à moins de deux pieds du pignon de la maison d’en
face.
    Ils poussèrent leurs montures jusque-là et, après
avoir longuement regardé autour de lui, Locksley mit pied à terre et demanda à
Cédric et à Jehan de garder les chevaux, car il n’y avait pas d’écurie aux
alentours.
    Contrairement aux autres, la maison de Nathan
n’avait pas de boutique, mais seulement une fenêtre voûtée protégée par une
grille. La porte, basse, était entièrement ferrée et cloutée. Quant aux
fenêtres d’étages, elles possédaient toutes, elles aussi, de solides grilles.
    Il n’y avait pas de heurtoir, mais une chaîne pendait,
d’un trou au-dessus du linteau. Ranulphe la tira et ils entendirent le son
étouffé et lointain d’une cloche.
    Ils attendirent un moment, et comme personne ne se
présentait, Ranulphe frappa plusieurs fois sur l’huis avec la poignée de son
épée. Pendant ce temps, Locksley examinait les alentours avec vigilance. On
allait lui remettre mille cinq cents marcs d’argent et il n’avait aucune envie
qu’on les lui vole.
    Enfin un guichet s’ouvrit dans la porte. Ranulphe
annonça son maître, le comte de Huntington, qui avait à parler affaires avec
Nathan le Riche.
    — Attendez ! lâcha une voix rauque.
    Ils patientèrent donc encore un moment jusqu’à ce
qu’ils entendent le bruit des verrous qu’on tirait et celui des chaînes qu’on
détachait. Avec un sinistre grincement, la porte s’entrebâilla comme celle
d’une prison, révélant une sorte de vestibule sombre et frais. Il y avait
pourtant une fenêtre, mais ses carreaux de verre dépolis étaient à peine
translucides.
    Celui qui leur avait ouvert était un homme de
taille moyenne, à la peau mate, au nez busqué et aux cheveux noirs avec une
barbe de plusieurs jours. Il portait une robe sombre qui lui, descendait
jusqu’aux pieds et un coutelas courbe en travers du torse, le genre d’arme que
Robert de Locksley avait vue en Palestine.
    — Mon maître vous attend, croassa-t-il.
    Ils le suivirent. Le domestique ouvrit une autre
porte et ils découvrirent un joli jardin où poussaient des fleurs. Ils le
traversèrent, en passant par une galerie en arcades similaire à celle d’un
cloître. À son extrémité, ils empruntèrent une autre porte de fer et un
escalier en limaçon tournant à gauche, identique à ceux des forteresses, qui
empêchait de monter en tenant une épée dans sa main droite. En haut, il y eut
une autre galerie, plus courte, et ils pénétrèrent dans une grande pièce dont
les deux fenêtres donnaient sur la rue. Un homme dans la force de l’âge, en
aumusse avec un col de martre et coiffé d’un bonnet jaune, long et carré, les
attendait. Il portait lui aussi une petite barbe.
    À peine furent-ils entrés que le domestique
referma la porte sur eux.
    — Bienvenue dans mon humble demeure, comte de
Huntington, fit le juif, ôtant son chapeau jaune avec beaucoup d’humilité.
    — Êtes-vous Nathan le Riche ?
    — Je le suis, répondit l’homme avec un
sourire assez froid. Voulez-vous vous asseoir, seigneur comte ?
    Il désigna des chaises recouvertes de cuir de
Cordoue. Sur une table au plateau de cuivre se trouvaient quelques flacons, des
coupes bleues et vertes et des hanaps.
    Robert de Locksley balaya la salle des yeux. Les
murs étaient entièrement tapissés de tentures et on ne pouvait deviner s’il y
avait d’autres portes, ou si quelqu’un caché derrière les écoutait. Le sol
était couvert de plusieurs épaisseurs de tapis de soie.
    Nathan était riche. Mais, après tout,

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