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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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lieutenant de
FitzRenfred. Le gouverneur ne s’occupe guère de sa charge et c’est en réalité
La Braye qui l’exerce. La Braye est un homme dur…
    Mais comme on l’appelait à une autre table,
l’aubergiste s’interrompit et s’éloigna, promettant de revenir vite.
    — Vous ne trouverez personne ici pour boire à
la santé de Jean, expliqua alors en français un de leurs voisins, un homme à la
belle barbe blanche et au chaperon de velours écarlate. Plus que sa conduite
odieuse, qui pourtant suscite le dégoût, le peuple ne peut plus supporter ses
promesses, ses vantardises, le luxe dans lequel il se vautre, ses vices et les
cadeaux qu’il fait à ses amis, tout ça avec les impôts dont il nous accable.
    — Qu’en disent les barons ? demanda
Guilhem. Après tout, ce sont eux qui l’ont élu.
    — Hélas, beaucoup partagent ses exactions,
d’autres courbent l’échine, ne sachant comment le remplacer. Quant aux plus
courageux, ou aux plus inconscients, ceux qui ont affiché ouvertement leur
mépris et leur opposition à son arbitraire, Jean les a défiés en duel,
demandant une ordalie pour départager leur désaccord. Mais il ne se bat jamais
lui-même, il envoie toujours un champion à sa place.
    — On peut battre un champion, remarqua
Guilhem en jouant avec son gobelet.
    — Pas le sien, seigneur ! Lackland a à
son service un brigand d’une force colossale et, après l’ordalie, les têtes des
vaincus décorent immanquablement Drawbridge Gate.
    — Seule une insurrection du peuple le
chassera, intervint un autre, mais même les Normands qui détestent Jean ne
s’allieront jamais avec les pauvres Saxons qu’ils méprisent.
    Comme une servante apportait un grand plat de
morue frite dans de la graisse, que les Londoniens appelaient du cod, ils ne purent poursuivre la discussion. D’ailleurs, ayant terminé leur souper,
les marchands se levèrent de table.
    — Nous trouverons des alliés si nous avons
besoin d’aide, remarqua Guilhem en les voyant s’éloigner. Au moins la
population ne nous sera pas hostile.
    — La population saxonne seulement, remarqua
Robert de Locksley. C’est-à-dire les gens de basse condition. Ceux qui tiennent
le pays par les armes sont tous normands, et ceux qui s’opposaient à Jean ont
leur tête là-bas.
    Il désigna la direction du pont.
    — N’y a-t-il plus de nobles saxons,
seigneur ? demanda Bartolomeo.
    — Bien sûr qu’il y en a ! plaisanta
Robert de Locksley en se frappant la poitrine, puis en désignant Ranulphe. Mais
ils sont en fuite comme nous, ou ils se terrent dans leurs châteaux.
    Le regard de Guilhem croisa celui de Ranulphe. Il
crut y lire son désaccord et en ressentit une troublante impression. Mais il
n’eut pas l’occasion de questionner l’écuyer, car la servante apportait un
chapon enrobé d’amandes, farci de pois et d’oignons.
    Le repas se termina un peu plus tard avec toutes
sortes de fromages salés dont ils se coupèrent d’épaisses portions arrosées
d’ale. Puis ils restèrent un moment silencieux, savourant la douce chaleur des
lieux, n’ayant guère envie de retrouver leurs chambres froides et humides.
    Mal éclairée par de rares torches et chandelles
fumantes, la salle se vidait peu à peu. Non loin d’eux, un homme se leva et
passa devant la cheminée pour regagner sa chambre. Dans la trentaine, il avait
un visage fin et un corps plutôt frêle. Il était vêtu très simplement d’une
aumusse de clerc. Robert de Locksley eut l’impression de l’avoir déjà vu, mais
il était sorti de la lumière du foyer et le Saxon n’y pensa plus.
     

Chapitre 24
    L e
lendemain jeudi, accompagné de Ranulphe, Cédric et Jehan, Robert de Locksley
quitta le Vieux Cygne après avoir avalé une épaisse soupe aux pois et aux
fèves. C’est Guilhem qui avait insisté pour que Robert emmène avec lui une
solide escorte. Aucun d’eux ne connaissait Nathan le Riche et il n’était pas
rare qu’un prêteur ou un banquier demande à des truands de récupérer la somme
qu’il venait de remettre.
    D’ailleurs Guilhem aurait même souhaité
accompagner son ami, mais comme Robert ne le lui avait pas demandé, il ne
l’avait pas fait. Locksley aurait pu s’offenser qu’il le croie incapable de
faire face à quelques larrons.
    Coiffé de son bonnet à pointe, celui qu’on avait
surnommé Robin Hood dans la forêt de Sherwood avait revêtu son habituelle cotte
verte en drap de Lincoln serrée à la taille par

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