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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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des litières pour aller prendre à Puteoli un bateau qui nous ramènerait à la maison. Je n’épiloguerai pas sur ce voyage qui me parut interminable. Pendant presque toute sa durée, je restai étendu sous une voile de cuir. J’en sortais la tête seulement quand j’avais besoin de vomir.
    C’est-à-dire souvent.
    Je crois me rappeler que les autres trouvèrent le temps agréable, l’air marin vivifiant, et leurs compagnons de voyage captivants. Helena et mon père profitèrent de cette traversée pour apprendre à mieux se connaître ; ils eurent le tact de garder ce traître de sculpteur et sa maîtresse débraillée loin de moi.
    Même si je savais que c’étaient mes impôts qui l’avaient payé, j’accueillis avec un bonheur indicible la vision du grand phare de Portas, et la statue colossale de Neptune à Ostie. Quand nous passâmes sous les genoux du dieu, je sus que notre bateau était enfin dans le bassin du port et allait accoster. Nous dûmes ensuite attendre à quai avant de débarquer, les affaires maritimes à régler étant plus importantes que des passagers désireux de gagner la terre ferme. Je réussis cependant à faire passer un message au bureau des douanes, et Gaius Bæbius nous attendait quand on nous libéra enfin.
    En voyant son gendre, Geminus me glissa à voix basse :
    — Tu aurais tout de même pu nous éviter ça !
    — Si nous restons avec lui, nous pourrons peut-être rentrer gratuitement à Rome dans un transport officiel.
    — Oh, tu es moins stupide que je pensais ! Gaius Bæbius  ! Quelle heureuse surprise !
     
    L’attitude de mon beau-frère était beaucoup trop réservée devant les étrangers pour que je puisse savoir s’il avait appris quelque chose ou non. Surtout qu’il y avait aussi deux étrangères, et que l’attitude d’un chef de service des douanes envers les femmes reste traditionnelle. En outre, dix-sept ans passés avec ma sœur Junia avaient appris à Gaius Bæbius à se taire. Sa femme respectait une autre attitude traditionnelle : celle qui essayait de faire passer les hommes pour des idiots qui ont tout intérêt à ne pas ouvrir la bouche.
    Laissant une Helena Justina peu enthousiaste garder nos bagages – c’était notre idée à nous du rôle des femmes –, mon père et moi conduisîmes Gaius dans un bar pour le cuisiner. Nous n’eûmes pas à fournir de grands efforts ; libéré de toute supervision féminine, il ne demandait qu’à parler :
    — Figurez-vous que j’ai eu de la chance !
    — Tu as gagné aux courses, Gaius ? demanda mon père. Alors, pas un mot à ta femme ! Si Junia l’apprend, elle ne te laissera pas un denier.
    — Par tous les dieux, Marcus, il est pire que toi pour voir le mauvais côté des choses… Non, j’ai trouvé un renseignement que nous cherchions.
    — Pas la trace de l’ Hypericon  ?
    — Non, pas ça. Je suis certain qu’il a bien coulé.
    — Les douanes ne gardent pas une liste des vaisseaux perdus corps et biens ? demanda Geminus.
    — Ça nous servirait à quoi ? rétorqua Gaius en le gratifiant d’un regard dédaigneux. Les marchandises qui sont au fond de la mer ne payent pas de droits de douane.
    — Eh bien, c’est dommage, car j’aurais aimé savoir si un navire appelé La Fierté de Perga avait vraiment coulé.
    — Alors qu’as-tu découvert, Gaius, insistai-je patiemment.
    Et pourtant, entre mon père et lui, ma patience était mise à rude épreuve.
    — Festus !
    Je ressentis tout de suite une sourde appréhension. Je n’étais pas encore prêt à aborder ce sujet avec aucun membre de la famille. Même mon père devint muet.
    Il n’échappa pas à Gaius Bæbius que j’avais perdu mon appétit. Il tendit la main pour s’emparer de mon bol.
    — Quoi, Festus ? finit par demander mon père qui plongeait également sa cuillère dans mon bol, disputant mes restes à son gendre.
    — J’ai découvert… commença Gaius.
    Il avait la bouche trop pleine pour poursuivre, et nous dûmes le laisser mastiquer pendant un petit moment – ce qu’il faisait avec la pénible minutie qui caractérisait toutes ses actions. Je mourais d’envie de lui botter les fesses. Au moment où je crus que je n’allais plus pouvoir me retenir, ce qui n’aurait pas arrangé nos affaires, il daigna enfin poursuivre :
    — J’ai découvert la facture réglée par Festus quand il a accosté.
    — Quand ? Lors de sa dernière permission ?
    — Exactement !
    Les

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