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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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regard meurtrier.) Je me rends compte que j’ai eu tort. J’aurais jamais cru que les choses auraient tourné de cette façon.
    J’étais envahi par un mauvais pressentiment. Mon père était aussi immobile que moi. Un homme doté d’un minimum d’intuition n’aurait pas ajouté un seul mot. Mais Oronte n’était pas sensible à l’atmosphère. Il continua sur sa lancée :
    — J’ai vite quitté Rome et je me suis tenu à l’écart tant que j’ai su que Festus s’y trouvait encore. Quand Manilus m’a prévenu qu’il était parti, j’espérais qu’il avait réussi à trouver une solution et j’ai essayé de plus penser à tout ça. Alors vous pouvez imaginer ce que j’ai ressenti, quand j’ai appris ce qu’il lui était arrivé. J’étais catastrophé. Je me suis dis que c’était ma faute ! (Il avait soudain adopté un ton indigné.) Je sais que Carus et Servia détestent se faire avoir, et que tous les deux n’hésitent pas à employer des méthodes expéditives. Mais jamais je n’aurais cru ! s’écria-t-il, que Carus finirait par pousser Festus à faire ce qu’il a fait !
    — Et qu’est-ce qu’il a fait, Festus ? demandai-je à voix basse.
    Oronte prit soudain conscience qu’il venait de compliquer maladroitement sa situation. Mais il était trop tard pour revenir sur ce qu’il venait d’insinuer. Il précisa donc sa pensée :
    — Moi, j’en ai conclu qu’il avait subi de si fortes pressions qu’il a choisi de mourir au combat pour y échapper !

54
    Quand je rentrai à l’auberge où nous avions trouvé refuge, Helena était déjà couchée. Je l’entendais vaguement grommeler de temps à autre pendant que j’essayais de forcer la serrure. Pour qu’elle soit en sécurité, mon père avait eu l’idée géniale de l’enfermer à clef. Malheureusement il était resté au studio pour surveiller Oronte. J’avais fait à pied, dans une obscurité totale, les quatre milles qui me séparaient de Capoue. J’étais transi, j’avais mal aux pieds, je me sentais à bout de nerfs. Et pour tout arranger, mon crétin de père avait gardé la clef de ma chambre quelque part dans sa tunique.
    Mes efforts pour entrer discrètement furent totalement inefficaces. À la fin, je donnai un violent coup d’épaule contre le battant. La serrure résista. Ce furent les gonds qui cédèrent. Le bruit fut incroyable. Aucun occupant de l’immeuble ne pouvait ignorer que quelqu’un venait d’entrer de force chez une dame romaine de qualité, mais personne ne se donna la peine de venir voir ce qu’il se passait. Charmante villégiature, Capoue. J’espérais pouvoir en partir le plus vite possible.
    Je me glissai à l’intérieur. Incapable de mettre la main sur une boîte d’amadou, je me faufilai de nouveau dehors pour prendre une lampe dans le couloir, et m’écorchai au passage. Je réintégrai la chambre en jurant.
    Helena avait mangé son bol de haricots et tous les accompagnements. Je dévorai ma propre portion, froide, plus la moitié de celle de mon père, tout en commençant à lui raconter les derniers événements.
    Les haricots froids, c’est bon en salade, l’été, mais il y a mieux comme plat principal en hiver. La graisse s’était solidifiée à la surface d’une façon extrêmement déplaisante.
    — Est-ce qu’il y a du pain ?
    — Tu as oublié d’en apporter, répondit Helena enfouie sous les couvertures. Tu devais être trop fasciné par les grosses poitrines des clientes.
    Puisque cela semblait l’intéresser, je lui décrivis les seins nus de Rubinia tels qu’ils m’étaient apparus.
    Puis je passai aux choses plus sérieuses, et je la vis émerger progressivement des couvertures. D’abord le bout de son nez, puis le reste de son visage, au fur et à mesure que je lui décrivais l’interrogatoire du sculpteur. Après que j’eus fini, elle s’était assise dans le lit et me tendait les bras.
    Je m’empressai d’aller la rejoindre, et nous nous serrâmes l’un contre l’autre pour essayer de trouver un peu de chaleur.
    — Et maintenant, qu’est-ce que tu vas pouvoir faire ?
    — On a dit à Oronte qu’il devait revenir à Rome avec nous. Il sait qu’il a beaucoup à craindre de Carus, mais davantage de nous. Et pour le moment, Carus est loin de lui et nous tout près. D’un autre côté, il est content de rentrer à Rome. Ce sculpteur est le dernier des imbéciles. Il n’a pas l’air de se rendre compte qu’il va y avoir une

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