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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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ponction avait été faite dans le coffre de la Quinzième, pourquoi n’avait-elle pas encore été découverte ? Sans doute parce que ces coffres avaient été fréquemment remplis pendant l’année des quatre empereurs : quatre hommes sur le trône, en rapide succession, au cours d’une année de guerre civile, avaient jugé que faire plaisir aux forces armées faisait partie de leurs priorités. Sauf Galba, le premier de la liste. Et il ne fallait pas chercher plus loin la raison de sa chute brutale. Son manque d’enthousiasme à faire cette généreuse donation quand il avait revêtu la pourpre expliquait en grande partie son cadavre ensanglanté gisant dans le Forum. Ses trois successeurs avaient tiré la leçon de ce triste événement et fait preuve de générosité.
    Cette période de troubles n’était plus qu’un mauvais souvenir. Le célèbre général Vespasien, après avoir revêtu la pourpre à son tour, s’était confortablement installé sur le trône pour un long règne. Et ce fils de percepteur avait tendance à faire recompter l’argent plutôt deux fois qu’une. Par ailleurs, le retour à la normale donnait davantage de temps aux employés pour empiler les deniers et faire des croix sur leurs rouleaux de papyrus. Vu l’état pitoyable du Trésor public, le métier de commissaire aux comptes prenait un essor considérable ; des cohortes de comptables anxieux de faire leurs preuves étaient en quête de sommes disparues. Nul doute que l’un d’eux n’allait pas tarder à remarquer un trou de la taille d’un petit Phidias dans le coffre de la prestigieuse Quinzième.
    — Le nom de la famille va en pâtir, remarquai-je.
    Mon père arborait l’expression qu’on s’attend à voir à un père dont un fils, héros national, va perdre sa réputation à cause de son autre fils. Son commentaire n’en fut pas moins cynique.
    — Le choix est limité. Soit on laisse salir le nom de la famille, soit on perd notre fortune en essayant de le protéger.
    — Il s’agit de ta fortune. C’est un choix que je n’ai pas !
    — Arrête de jouer sur les mots.
    — Il faut qu’on se prépare à des ennuis sérieux. Je me moque de ma réputation, mais je n’ai pas envie de tomber sur des soldats en colère en train de me guetter chez ma mère pour me fendre le crâne. Est-ce que tu m’as vraiment mis au courant de tout ?
    — De tout ce que je sais, oui.
    Et, rien qu’à l’entendre, je fus immédiatement certain que j’avais encore d’autres désastres à découvrir. Mais à chaque jour suffit sa peine.
    — Un fait m’intrigue. (C’était un euphémisme, mais je devais faire preuve d’esprit pratique. M’attarder à toutes les zones d’ombre m’aurait par trop déprimé.) Festus a servi en Égypte et en Judée. La cargaison perdue provenait de Grèce. Par quel mystère ?
    — Il utilisait les services d’un agent. Un homme dont il avait fait la connaissance à Alexandrie.
    — Ça ressemble au début d’une très mauvaise histoire !
    — Tu connaissais Festus, hein ?
    Mon père voulait dire par là que mon frère était toujours impliqué dans des tas de combines plus ou moins fumeuses.
    — Exact. S’il existait un homme faisant commerce de fausses amulettes, il aurait été en cheville avec lui.
    — Ça ne veut pas dire qu’il achetait des marchandises d’une provenance douteuse, protesta Geminus qui tenait à défendre la mémoire de son cher garçon.
    — Non, bien sûr. Pas délibérément. Mais il lui arrivait néanmoins de se faire piéger.
    — Ce n’est pas le cas dans l’affaire qui nous occupe !
    — N’oublions tout de même pas qu’Alexandrie est une ville qui n’a pas bonne réputation. Et partout où il allait, on pouvait compter sur Festus pour se lier avec l’individu que tous les autres évitent comme la peste. Est-ce que tu connais le nom de son agent ?
    — Qu’est-ce que tu crois ?
    — Donc, on n’a même pas son nom !
    — Appelle-le Nemo, comme Ulysse. Nemo fréquentait le monde des arts. Il a promis à Festus qu’il pouvait lui procurer des œuvres grecques splendides. Il l’a probablement fait. C’est tout ce que je sais.
    — Est-ce que mon frère a pu inspecter cette cargaison à un moment ou à un autre ?
    — Évidemment ! Il avait la tête sur les épaules. Il l’a vue en Grèce.
    — Il ne restait certainement pas les deux pieds dans la même botte.
    — Ton frère savait y faire.
    — J’avais cru

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