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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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ne m’a fourni aucun détail, et je me demande bien pourquoi il était aussi cachottier. Est-ce que Festus importait de Grèce quelque chose d’illégal ?
    Mon père devint rouge d’indignation.
    — Pourquoi aurait-il fait ça ? Est-ce que tu suggères qu’il dévalisait les temples ?
    À mon avis, il en eût parfaitement été capable.
    — La Grèce regorge de fabuleuses œuvres d’art, martela Geminus. Il n’est pas utile de piller les lieux saints. De toute façon, ce n’est pas un secret : Festus avait rassemblé une cargaison de statues, de vases et d’urnes géantes. Il y avait ajouté des marchandises plus conventionnelles de Syrie et de Judée : du lin, de la pourpre, du bois de cèdre…
    — Tu dis ça sur un ton !
    — Je ne suis pas un commerçant ordinaire. Ce genre de marchandises ne me plaît pas du tout. Festus avait tout arrangé sans me demander mon avis. Jupiter sait comment il avait pu s’y prendre. La guilde de la pourpre de Tyr est officiellement fermée aux étrangers depuis au moins mille ans. Ils ont dû prendre notre gars pour un prince phénicien depuis longtemps disparu… Il avait loué un bateau qui s’appelait l’ Hypericon. Il a coulé au large de la Crète.
    — Et tu n’avais vraiment rien à voir là-dedans ?
    — Puisque je te le dis ! La cargaison de l’ Hypericon était entièrement son affaire. Il a tout organisé seul quand il était en Orient. Voilà pourquoi il a eu besoin de ses copains pour rassembler le capital. Il n’a pas eu le temps de me contacter.
    Je savais que, dans leur association, si Festus insufflait l’esprit d’entreprise, Geminus fournissait les finances. Mon frère était un découvreur, notre père achetait et revendait. Cet arrangement ne pouvait fonctionner que pour des projets à long terme, sinon les difficultés étaient grandes, voire insurmontables. Correspondre avec la Judée pouvait prendre quinze jours, si les vents et les marées étaient favorables – et jusqu’à six mois dans le cas contraire. Si le bateau ne coulait pas.
    — Je veux bien croire que si Festus avait l’opportunité de rafler des objets de valeur à bon prix, il n’allait pas se laisser arrêter par la distance. Ni par le manque de fonds. Il a demandé de l’argent à ses copains et ils l’ont perdu. Je veux bien croire que c’est une tragédie pour eux, mais il y a quelque chose là-dessous que je n’arrive pas à comprendre. Cette cargaison devait avoir quelque chose de spécial.
    — Pas à ma connaissance, affirma Geminus. Ce qui pose problème, c’est l’origine des fonds investis.
    — Tu en es sûr ?
    — J’en suis arrivé à cette conclusion.
    — Quelle conclusion ?
    — Réfléchis un peu.
    Je tentai donc d’analyser le problème.
    — De quoi parle-t-on ? De quelques vieux dieux en marbre, plus deux ou trois bricoles ?
    — Pas si j’en crois ce que Censorinus m’a dit. Festus avait soi-disant mis la main sur assez de céramiques de grande qualité pour remplir un musée privé. Et les statues étaient exceptionnelles. C’est pourquoi il avait besoin d’un capital si important.
    — Vous n’aviez pas fait d’arrangements bancaires à l’étranger ?
    — Si, mais limités.
    Pendant un instant, je me demandai si la confiance de mon père en Festus était également limitée. Je crois qu’il lut mes pensées, car il sourit légèrement et me fournit l’explication suivante :
    — Je déteste investir lourdement dans des cargaisons en provenance de l’étranger : un capitaine malhonnête, des douaniers tatillons, un vilain orage, et tout est perdu. Festus l’a appris à ses dépens quand l’ Hypericon a coulé.
    — Il était un peu exalté. Il avait bon goût, mais il prenait trop de risques.
    — Il déplaçait beaucoup d’air, il était capable de vendre du vent, dit Geminus avec de l’admiration dans la voix.
    Alors que sa nature à lui le poussait à la prudence. Un trait de caractère dont j’avais hérité. Mais au fond de nous, nous regrettions de ne pas être capables d’aller de l’avant avec la hardiesse joyeuse de Festus.
    — Je ne comprends toujours pas pourquoi la Quinzième Apollinaris nous tombe sur le dos aujourd’hui.
    — Ils sont désespérés. (Mon père s’exprimait d’un ton neutre.) Apparemment, la meilleure pièce de la cargaison appartenait aux légionnaires… Où crois-tu qu’une poignée de centurions en activité aient pu trouver la somme nécessaire à

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