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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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fait que ma mère serait devenue folle furieuse si elle avait appris qu’ils lui rendaient visite ne faisait qu’ajouter à l’intrigue.
    — Facile ! J’ai entendu Petro dire qu’il avait lui-même vérifié cet endroit. Alors j’ai couru ici directement !
    — Bien joué, observai-je, tandis que Geminus examinait le rejeton de Galla comme s’il voyait en lui un futur associé – puisqu’il ne fallait pas compter sur moi.
    — Tu m’as trouvé, alors voilà une pièce pour m’avoir prévenu.
    Gaius l’examina soigneusement pour s’assurer qu’elle n’était pas fausse, puis la glissa dans la bourse pendue à sa ceinture qui paraissait bien plus lourde que la mienne.
    — Tu veux pas le message ?
    — Tu viens de me le donner.
    — Oh, mais c’est pas tout ! assura-t-il.
    — Ça me suffira, merci.
    — Oh, oncle Marcus !
    Privé du grand moment qu’il espérait, Gaius redevint soudain un petit garçon. Et pendant que je m’enveloppais dans ma cape, il n’y put plus tenir :
    — C’est au sujet de la patricienne que t’as réussi à convaincre de payer tes factures !
    — Attention à tes oreilles, morveux ! Tu es en train d’insulter l’amour de ma vie. Helena Justina n’est pas une institution charitable, et son fric ne m’intéresse pas !
    Mon père essaya vainement de dissimuler un sourire.
    — De toute façon elle n’est pas du genre à s’y laisser prendre.
    — Elle cherche des hommes de caractère ! précisa Geminus.
    — Dans le cas présent elle s’est trouvé un tocard, ricana mon charmant neveu. Qu’est-ce qu’elle peut lui trouver, grand-père ? Il est bon au lit ?
    Je lui tirai une oreille plus fort que je ne l’avais souhaité.
    — Tu es jaloux parce qu’Helena aime beaucoup Larius.
    Larius était son frère aîné, l’artiste timide. Gaius me répondit par un rot sonore.
    — Gaius, je sais en quoi consiste ton message : Petronius veut m’arrêter, mais je n’ai pas envie de le savoir.
    — Faux ! s’exclama-t-il tout content de lui. (Il paraissait certain que j’allais le frapper en apprenant la nouvelle, et c’est d’une toute petite voix qu’il m’annonça :) Petronius Longus a arrêté ton Helena !

27
    Le juge occupait une demeure impressionnante. D’un style qui ne m’aurait pas déplu, loin de là. Je crois que je serais même allé jusqu’à accepter de devenir juge pour en avoir une semblable.
    Elle se dressait à quelque distance du vicus Longus, et ses proportions étaient parfaites. Elle n’était ni trop petite ni trop grande. Elle possédait de belles salles de réception pour impressionner les visiteurs, mais aussi des pièces plus intimes permettant de se sentir chez soi.
    Marponius ne daignait jamais se rendre dans le modeste poste de garde de Petronius. Pour pouvoir interroger les criminels, il les faisait amener chez lui. Cet homme possédait une conscience sociale. Il voulait que des taulards dans mon genre puissent comprendre l’urgence qu’il y avait à réformer leurs mœurs, en contemplant ce qu’on pouvait obtenir par des crimes tellement plus civilisés qu’ils en devenaient acceptables. Comparés à la spéculation et à l’usure, le meurtre et le vol représentaient un sacré boulot qui ne rapportait pas grand-chose. Quant au métier de détective privé, mieux valait ne pas en parler.
    Je me présentai devant un portique de marbre massif. Personnellement, je trouvais la porte d’entrée trop richement dotée en éléments de bronze étincelants – mais en tant que fils de commissaire-priseur, j’avais compris depuis longtemps que des tas de gens n’ont pas un goût très subtil. Sous ces ornementations intempestives, il y avait un magnifique panneau en bois dur ; le juge appartenait à la catégorie des pauvres types qui s’ingénient à saboter de nobles matières premières.
    Un premier fait était solidement établi : Marponius et moi ne pourrions jamais nous entendre sur le plan de la décoration. J’étais un poète occasionnel au tempérament raffiné, dont le métier demandait une approche humaine, pleine de tact. Le juge était un triste individu de la classe moyenne qui était devenu riche – donc, important ! – en vendant des encyclopédies scientifiques aux « Nouveaux Hommes » – j’entends par là d’anciens esclaves et des immigrants étrangers, des gens aux coffres pleins mais sans éducation, souhaitant acquérir un semblant de culture. Ils pouvaient se

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