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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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laisse à désirer chez Flora. De toute façon, est-ce qu’il s’agit bien de taches de sang ? Rien ne le prouve ! Et même si c’est bien du sang, je te rappelle que dans une cuisine on coupe de la viande.
    — Tu as raison, admit-il posément. Ce qui est certain, en revanche, c’est que la taille de la lame correspond bien aux blessures infligées à Censorinus. (Elle paraissait pourtant bien petite dans son énorme main.) Et il est assez aiguisé pour être dangereux.
    Tous les couteaux de ma mère l’étaient. Ils n’avaient l’air de rien mais fendaient un chou sans effort, en vous emportant le bout des doigts en même temps si vous n’étiez pas assez prudent.
    — Depuis que M’an l’a perdu, insistai-je, ce couteau pouvait se trouver n’importe où. Il n’existe aucun lien particulier avec moi.
    — Tu es tout de même son fils, fit remarquer Petronius. Junilla Tacita est toujours prompte à défendre sa famille. Impossible d’être certain que ce couteau avait vraiment disparu depuis vingt ans.
    — Elle ne mentirait pas. Même pour moi.
    — Vraiment ? demanda Marponius en me scrutant, avant de dévisager tour à tour Helena et Petronius.
    En fait, aucun de nous n’était sûr de la réponse. Essayant d’apparaître comme quelqu’un de raisonnable, le juge s’adressa à moi :
    — Si tu m’amenais un suspect avec un tel éventail de preuves, Falco, tu voudrais que j’ordonne un procès.
    — Faux. Parce que je ne serais pas convaincu de sa culpabilité.
    Marponius renifla d’un air méprisant. Ce que je pouvais penser n’avait aucune espèce d’importance. Il avait une trop haute opinion de lui-même et de la place qu’il occupait dans le monde. Moi j’avais une vision très nette de la place qu’il aurait dû occuper : à plat ventre dans un caniveau, le visage dans les eaux sales, avec un rhinocéros sur le dos.
    Je regardai Petro en silence. Il dit d’une voix lente, en détachant bien ses mots :
    — Falco, je refuse de croire que tu aies pu faire ça, mais les preuves te désignent et on n’a pas d’autre suspect.
    — Merci bien ! me contentai-je de répondre.
    Je fus soudain conscient d’une très grande fatigue. La situation m’apparaissait désespérée. Je ne pouvais plus rien faire ni dire pour essayer de me sortir de ce tragique imbroglio. Et j’étais également incapable d’aider Helena qui apparaissait comme ma complice. On allait l’accuser d’avoir voulu subtiliser ce couteau et peut-être d’autres preuves.
    Le juge n’avait plus de questions. Il décida de nous faire enfermer tous les deux.
    En d’autres circonstances, j’aurais appelé Petronius à l’aide, mais c’était lui qui était chargé de m’arrêter. Il ne nous restait plus qu’à attendre l’aide de celui qui viendrait apporter notre caution pour nous faire libérer.
    Car quelqu’un viendrait. La famille d’Helena Justina ne laisserait pas passer cette chance de me faire des reproches pour l’avoir fourrée dans ce pétrin.
    Provisoirement, nous allions être confinés dans la maison du juge. Dans des pièces séparées, bien évidemment. Et, bien évidemment, dès que la maison fut redevenue silencieuse, je parvins à sortir de celle dans laquelle j’étais enfermé pour aller retrouver Helena. Je la découvris en train d’essayer d’ouvrir sa propre serrure avec sa broche. Mon moral s’améliora tout de suite.

29
    Après être entré, je refermai la porte et m’appuyai contre le battant. Helena avait reculé de plusieurs pas à l’intérieur de la pièce. Brandissant toujours la broche, elle me regardait sans rien dire. Ses yeux, plus brillants que jamais, trahissaient un mélange de peur et de culpabilité. Les miens souriaient. Du moins, je l’espérais.
    — Alors, chérie, tu essayais de t’échapper pour venir me rejoindre ?
    — Non, Marcus. Je voulais me sauver le plus loin possible pour échapper à ta colère.
    — Je ne me mets jamais en colère.
    — Tu refuses simplement de l’admettre.
    En tout cas, je ne pouvais jamais être en colère contre Helena Justina quand elle se défendait avec détermination. Il était cependant impossible de nier que nous étions dans les ennuis jusqu’au cou.
    — Je suis tout de même un peu perplexe sur la meilleure façon de nous sortir de ce sac d’embrouilles. Et tu dois admettre que tu nous as enfoncés un peu plus, ajoutai-je calmement.
    — N’essaye pas de paraître aussi détendu, Falco, tes

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