Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
Vom Netzwerk:
oreilles deviennent cramoisies.
    — Eh bien, disons que si tu voulais te venger de ma passade avec Marina, je suis persuadé qu’il existait des moyens moins dramatiques…
    Je me tus en voyant des larmes remplir ses yeux. Helena avait commis une grosse faute, et son orgueil n’arrivait plus à la soutenir, elle était désespérée.
    — Je nous sortirai de là, promis-je d’une voix douce. Prépare-toi tout de même aux mauvaises plaisanteries que ton père ne va pas manquer de faire après avoir payé ta caution à Marponius.
    — On a envoyé chercher une caution pour toi aussi.
    — Oui, mais la mienne n’arrivera pas.
    Je ne parvins pas à la consoler, mais elle retrouva un certain calme.
    — Ton visage, Marcus !
    — Il a rencontré le poing de quelqu’un. Ne t’affole pas inutilement, princesse. Le juge n’a pas assez de preuves solides contre nous pour organiser un procès. Il va devoir nous relâcher. Si je suis mis en liberté provisoire sous caution, je vais au moins pouvoir poursuivre mon enquête sans perdre mon temps à éviter Petronius.
    Parler de Petronius parut attrister encore plus Helena.
    — Ton meilleur ami sait maintenant que tu vis avec une idiote !
    Je me forçai à éclater de rire.
    — Ça, il le savait depuis longtemps. Il pense même qu’il faut que tu sois folle pour accepter de partager ma vie.
    — Il a parlé au juge d’amour vrai.
    — Tu trouves qu’il a eu tort ? (Je lui pris sa broche des mains et la remis délicatement en place.) Marponius l’a cru au point de nous enfermer dans deux pièces séparées pour éviter tout risque de collusion. Alors ma chérie, puisque nous voilà tous les deux réunis… (Répondant au mien, un immense sourire éclaira le visage d’Helena.) Si on « collusait » ?

30
    Nous attendîmes tellement longtemps la venue du sénateur que je commençais à me dire qu’il avait décidé de nous laisser mariner dans notre jus. Pour me rassurer, je me répétais que même s’il n’avait pas envie de me faire libérer, il n’abandonnerait pas sa fille à son triste sort. Et si telle était son intention, sa femme ne le permettrait pas.
    Helena était tourmentée par sa conscience.
    — Tout est ma faute ! J’ai tout de suite vu que le couteau appartenait à ta mère et je l’ai pris. Je me suis demandé ce qu’il faisait là…
    Je la tenais tout contre moi pour essayer de la calmer.
    — N’y pense plus. Toute la famille va chez Flora. Pour être sûr de pouvoir couper le pain qui a souvent plus d’une semaine, quelqu’un a dû apporter son propre couteau, puis l’a oublié. Ils sont tous tête en l’air.
    — Oui, mais celui ou celle qui a fait ça devrait s’en souvenir.
    Moi, j’aurais parié pour Festus, alors c’était exclu.
     
    Nous étions étendus sur une couche. (Simplement pour le confort ; je possédais suffisamment de tact pour ne pas séduire ma compagne sous le nez d’un « homme d’idées ». D’autant qu’il s’agissait d’une couche très dure.)
    La pièce avait beau être dans la pénombre, j’y voyais cependant encore assez clair pour constater qu’elle était beaucoup mieux décorée que celle dans laquelle on m’avait enfermé. Celle-ci pouvait dignement servir de cellule à la fille d’un sénateur. Il y avait un tabouret doré au pied du divan, un brasero dans lequel se consumait doucement une petite bûche de pommier, un tapis d’Orient, des bibelots et des vases disposés sur des consoles, quelques lampes que personne n’était encore venu allumer. C’était douillet et intime. En d’autres circonstances, je n’aurais pas été pressé de partir.
    — Qu’est-ce qui peut bien te donner envie de sourire, Marcus ?
    Étant donné qu’elle avait enfoui son visage dans mon cou, je me demandais comment elle avait pu me voir sourire.
    — D’être enfermé ici avec toi…
    — Tu veux dire que tu es dans les ennuis, comme d’habitude, mais que cette fois c’est par ma faute… Je ne me pardonnerai jamais.
    — Tu aurais tort !
    Aucun bruit ne nous parvenait. Marponius était du genre à dîner seul, puis à se retirer ensuite dans son bureau pour relire le Pro Rosci o A merino de Cicéron, où il attaque Sulla à travers un de ses affranchis. S’il lui arrivait de louer les services d’une danseuse, c’était uniquement pour qu’elle l’écoute déclamer.
    Tout en caressant les cheveux d’Helena, je repassais dans mon esprit les événements de la

Weitere Kostenlose Bücher