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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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jamais je la découvrais.
    Notre conversation sur ce thème s’arrêta, parce que Marponius fit son entrée. Il avait tenu à venir annoncer personnellement à Helena Justina que son père était arrivé. Le juge avait endossé sa plus belle toge pour recevoir un visiteur aussi distingué. Il arborait un large sourire qui devait s’expliquer par l’importance de la somme extorquée au sénateur pour relâcher sa redoutable fille. Quand il découvrit ma présence dans la même pièce qu’elle, son sourire se figea, mais il ne fit aucun commentaire désagréable. Au contraire, il m’annonça que j’allais être libéré moi aussi.
    — Qui a versé ma caution ? demandai-je, méfiant.
    — Ton père, répondit Marponius qui avait retrouvé le sourire.
    Il devait savoir que je trouvais cette pensée insupportable.
     
    Restitués à nos parents, nous eûmes toutes les peines du monde à ne pas céder à un fou rire nerveux. Nous nous sentions dans la peau de deux adolescents chahuteurs qu’on tirait de la prison municipale, après une farce idiote qui allait horrifier leur grand-mère.
    Quand nous les rejoignîmes, nos sauveurs avaient eu le temps de devenir de proches alliés. Ils se connaissaient déjà, mais aujourd’hui ils partageaient la même adversité – et grâce aux bons soins du majordome du juge, ils étaient tous les deux légèrement ivres. Geminus avait posé un genou à terre pour mieux examiner une grande urne en provenance du sud de l’Italie et qui se vantait d’avoir des origines athéniennes. Camillus Verus paraissait un peu plus sobre que mon père. Un peu seulement. Il m’adressa un salut fantaisiste et s’exclama d’une voix forte en s’adressant à Geminus :
    — Eh bien, ça change d’avoir à se plaindre de leurs passe-temps trop coûteux et de leurs amis pas fréquentables !
    — Je ne te conseille pas d’avoir des enfants, dit P’a à Marponius. Et je dois te dire aussi que ton urne est fendue.
    Le juge se précipita pour examiner son acquisition. Tout en s’accroupissant pour mieux voir, il débita les mots qu’il avait à dire sur notre libération, la surveillance que seraient tenus d’exercer nos pères, et cætera. En échange, mon père lui indiqua le nom d’un artisan qui pourrait rendre la craquelure invisible. (L’un d’une horde d’ouvriers peu scrupuleux installés dans la Sæpta Julia.) Alors le juge se redressa, secoua les mains à la ronde et nous laissa partir.
    Nous affrontâmes la nuit hivernale. Il faisait froid et sombre, et il était assez tard pour que les rues de Rome soient devenues dangereuses. Sans paraître s’en soucier, nos joyeux pères continuaient de se congratuler pour leur générosité, échangeant des plaisanteries sur la façon dont ils allaient s’y prendre pour nous surveiller, et se demandant dans quelle maison ils devraient nous traîner pour dîner.
    Helena et moi avions très faim, mais nous pensions en avoir assez supporté. Je murmurai à leur intention que s’ils souhaitaient vraiment surveiller nos faits et gestes, nous serions chez ma mère. Là-dessus, je me laissai tomber avec ma dulcinée dans la chaise qui l’attendait et demandai aux porteurs de partir au pas de charge. Je leur avais indiqué d’une voix de stentor l’adresse de ma mère, mais dès que nous eûmes franchi le premier coin de rue, je changeai les instructions pour leur demander de nous conduire Cour de la Fontaine.
    Je me retrouvais chargé d’une mission impossible, accusé de meurtre, et poursuivi par deux pères indignés.
    Heureusement, quand nous entrâmes dans mon appartement, je vis que le nouveau lit était arrivé.

31
    Le lendemain matin, Helena sursauta quand je me levai d’un bond à l’aube.
    Ce ne me fut pas facile, car le nouveau lit s’était montré plus qu’adéquat pour des exercices qui se font généralement en privé et nous avait procuré une bonne nuit de sommeil. Nous nous réveillâmes sous un couvre-lit bourré de plumes que nous avions rapporté de Germanie. Il nous avait gardés au chaud, comme des poussins sous leur mère. Au milieu de la pièce, bien en vue, se dressait le trépied de bronze qu’Helena avait acheté à Geminus pour m’en faire présent.
    — C’est un cadeau d’anniversaire ? Mais c’est dans trois semaines.
    — Je me rappelle très bien la date de ton anniversaire ! m’assura Helena d’un ton narquois.
    Elle faisait allusion au fait qu’il m’était arrivé une fois

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