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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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bien, je suis heureux de l’entendre. Il faut faire un métier qu’on aime.
    Rien ne perturbait Apollonius. C’était un homme qu’il était impossible d’insulter.
    — Qu’est devenu ton frère ? voulut-il savoir.
    — Festus s’est fait tuer pendant la guerre de Judée. Il est devenu un héros national, si ça peut t’impressionner.
    — Ah ! J’ai toujours été sûr qu’il finirait mal.
    Toujours son humour si particulier. Je croyais qu’il allait se mettre à me débiter un tas d’anecdotes, mais il abandonna le sujet.
    — J’ai entendu dire que tu pensais à fonder une famille ?
    — Les nouvelles vont vite ! Je ne suis même pas encore marié.
    — Je te souhaite beaucoup de bonheur.
    Une fois encore, les félicitations prématurées de nos connaissances paraissaient nous pousser vers un contrat officiel dont nous avions à peine discuté. Cependant, à en juger par les déclarations publiques et privées d’Helena, j’étais bien obligé de reconnaître qu’elle voyait les choses différemment. Et je commençais à en éprouver un sentiment de culpabilité.
    — Ce n’est pas aussi simple que tu as l’air de l’imaginer. Pour commencer, elle est fille de sénateur.
    — Je suis sûr que ton charme finira par l’emporter.
    Apollonius ne comprenait qu’une chose : des formes simples dessinées sur une ardoise. Les subtilités sociales n’étaient pas son fort. Il n’avait jamais saisi, par exemple, pourquoi mon père, un citoyen romain, se sentait outragé qu’un étranger veuille adopter deux de ses enfants. Et il était incapable d’imaginer la puissance des conventions qui me séparaient de la femme que j’aimais. Il poursuivit sur sa lancée :
    — Quand tu auras des enfants à toi, tu sauras où les envoyer pour apprendre la géométrie !
    Tout paraissait si simple dans sa bouche. À ma grande surprise, je m’aperçus que je commençais à éprouver un certain plaisir à me trouver en compagnie de quelqu’un qui ne considérait pas mon mariage avec Helena comme une véritable aberration.
    — Je m’en souviendrai ! promis-je en m’en allant.

34
    De retour à l’appartement, je trouvai Helena en train de renifler les tuniques que nous avions portées pour voyager. Elles revenaient tout juste de la blanchisserie du rez-de-chaussée.
    — Oh, Junon, comme je déteste l’hiver ! Les vêtements qu’on donne à laver puent encore plus quand on les récupère. Ne mets surtout pas ces tuniques, elles empestent le moisi. Elles ont dû rester trop longtemps dans un panier alors qu’elles étaient mouillées. Je vais les emporter chez mes parents pour les rincer.
    — Oh ! tu n’as qu’à les pendre sur le balcon pour qu’elles prennent l’air. Aujourd’hui, je suis allé dans des endroits où une belle tunique blanche n’aurait pas été de mise.
    Là-dessus je l’embrassai et, pour plaisanter, elle fit mine de renifler mes vêtements.
    Puis, une chose entraînant l’autre, nous fûmes très occupés jusqu’au dîner.
    Selon la coutume de la maison, c’est moi qui faisais la cuisine. Nous avions une moitié de poulet que je fis fricasser dans l’huile, avant de l’accommoder avec du vin. Je n’avais pas d’herbes, parce que nous étions à l’étranger à l’époque où il aurait fallu aller les ramasser. Helena possédait bien une coûteuse collection d’épices, mais elle se trouvait encore chez ses parents. À la vérité, tout était encore plus désorganisé que d’habitude. En attendant la nouvelle table, nous dînâmes assis sur des tabourets, en posant les bols sur nos genoux. Je n’avais pas menti à Junia : nous possédions un magnifique service en céramique rouge, mais je l’avais rangé chez ma mère pour plus de sûreté.
    Tout d’un coup, rien que de penser à ce service, je me sentis envahi par le désespoir. Les problèmes s’accumulaient autour de moi, et je ne supportais pas l’idée que notre beau service allait peut-être rester empaqueté pour toujours.
    Mon soudain changement d’humeur n’échappa pas à Helena.
    — Qu’est-ce que tu as, Marcus ?
    — Rien.
    — C’est faux. Quelque chose te tourmente – à part le meurtre.
    — J’ai parfois l’impression que toute notre vie est emballée dans la paille et rangée dans un grenier, en attendant un avenir qui ne se présentera peut-être jamais.
    — Bon ! Je crois que je vais aller te chercher tes tablettes, pour que tu puisses composer une petite

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