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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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veut mon argent, ricana Geminus. Et je refuse de le donner.
    — Racket ?
    Je le vis tressaillir légèrement.
    — Pas véritablement, répondit-il. Payer me protégerait contre ce genre de sabotage, mais ce n’est pas le vrai motif du conflit.
    — Oh ! parce qu’il y a un conflit ?
    — Il y avait.
    — Alors l’affaire est réglée ?
    — Provisoirement.
    — Ils vont donc te laisser tranquille ?
    — Pendant un certain temps.
    — Et comment as-tu obtenu ça ?
    — Sans grande difficulté, affirma mon père. Pendant qu’ils me tabassaient, hier soir, je leur ai affirmé que la personne avec laquelle ils devaient argumenter, c’était toi.

36
    J’adoptai l’air calme et inébranlable d’un vrai Romain.
    — Qu’est-ce qu’il y a, fils ? Une mouche t’est entrée dans le nez ?
    — Tout ça ne me concerne pas.
    — Oh, mais si ! Tu es fourré là-dedans jusqu’au cou.
    Pour une fois, il avait l’air coupable. Tout ceci devenait de plus en plus ridicule. Marponius devait s’activer à vouloir organiser mon procès, et j’aurais dû me trouver à Ostie en train de chercher des preuves me disculpant. Pourquoi n’étais-je pas installé avec ma bien-aimée dans une maison de campagne paisible, où mon pire souci serait de décider si j’allais passer la matinée à mettre ma correspondance à jour, à peler une pomme pour Helena, ou à aller inspecter les vignes.
    — Tu as l’air bien abattu, mon fils.
    — Crois-moi, même avant ce que tu viens de me dire, je n’exultais pas vraiment.
    — Tu es pourtant un vrai stoïcien.
    Je savais que mon père n’avait jamais eu de temps à perdre avec la philosophie. Un préjugé typiquement romain basé sur le concept très simple que la pensée est dangereuse. Je poussai un soupir irrité.
    — Laisse-moi essayer de comprendre la situation. Tu connais des gens violents qui ont depuis longtemps un grief contre toi. Or, tu viens de leur dire que je suis la personne à qui ils doivent réclamer leur dette. C’est vraiment aimable à toi de me prévenir, Didius Geminus. Je suppose que c’est ce qu’on appelle la magnanimité paternelle ?
    — Tu t’en sortiras très bien.
    — Je l’espère ! Mais après avoir réglé le problème des fauteurs de trouble, je chercherai à régler le sort de quelqu’un d’autre. Tu peux commencer à te préparer.
    — Un peu de respect, se plaignit-il. N’oublie pas que je suis ton père !
    — Foutaises !
    Nous étions tous les deux un peu haletants. La situation semblait irréelle. Je m’étais promis un jour de ne plus jamais adresser la parole à mon père. Or j’étais installé dans son bureau, avec de curieux dieux égyptiens qui regardaient par-dessus mon épaule, tandis que je le laissais m’entraîner dans Hercule sait quelles emmerdes.
    — Est-ce que le saccage de l’entrepôt a été organisé par les légionnaires ?
    — Non, affirma mon père, l’air tout à fait sûr de lui.
    — Alors il n’y a aucun rapport avec la mort de Censorinus ?
    — Autant que je sache. Vas-tu m’aider ?
    Je poussai un juron, sans essayer de l’étouffer. Si seulement j’avais continué à mépriser cet homme, j’aurais évité ce pénible dilemme. Je devais partir sans perdre de temps. Il n’y avait qu’une réponse possible…
    — Bien sûr que je vais t’aider.
    — Tu es un bon garçon ! s’exclama Geminus avec un sourire débile.
    — Nuance, je suis un bon détective privé. (Je m’exprimais d’un ton posé en m’efforçant de garder mon calme.) Et pour ce genre de travail, tu as besoin d’un professionnel.
    — Et tu acceptes d’être ce professionnel ?
    — Oui, mais je dois d’abord penser à me laver de cette accusation de meurtre qui pourrait me coûter la vie. Je n’ai donc pas beaucoup de temps à consacrer à tes empêcheurs de tourner en rond. (J’aurais parié qu’il avait deviné ce que j’allais dire avant même que je formule ma pensée.) Si je modifie mon emploi du temps pour te rendre service, tu devras me payer au prix fort.
    Mon père se laissa aller en arrière sur son siège et fixa le plafond avec l’air de celui qui n’en croit pas ses oreilles.
    — Il n’est pas de moi !
    Malheureusement pour nous deux, j’étais sûr d’être de lui.
    — Si ça te plaît pas, me moquai-je, tu peux toujours recourir au remède traditionnel des pères : déshérite-moi !
    Il y eut un bref silence au cours duquel je ne parvins pas à

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