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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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rencontrer son regard. En réalité, j’ignorais totalement ce qu’il adviendrait des bénéfices engrangés au cours d’une longue carrière de commissaire-priseur, à la mort de mon père. Le connaissant, j’étais certain que, refusant d’envisager cette fatalité, il n’avait encore pris aucune disposition. Un jour, il m’incomberait donc de régler les nombreux problèmes qui ne manqueraient pas de surgir. Ne serait-ce que pour les éviter, je fis mentalement mon devoir et lui souhaitai une très longue vie.
    — Je suppose que tu es à court d’argent ? ne tarda-t-il pas à dire en souriant. (Il passa une main hésitante dans ses boucles grises.) Eh bien, les pères sont là pour ça, non ?
    C’était bien la première fois que j’entendais de tels propos dans sa bouche !
    — Donc, je vais louer tes services, si c’est la formule qui te convient. C’est quoi, ton tarif ?
    Je fis un rapide calcul et triplai le résultat avant de lui annoncer la couleur. Après tout, c’est lui qui voulait que je me marie, non ? Il laissa échapper un sifflement outragé.
    — Pas étonnant que tu n’aies jamais de clients. C’est quasiment de l’escroquerie.
    — C’est tout de même plus raisonnable que les pourcentages des commissaires-priseurs. Et ça demande plus de travail. Toi, il te suffit de brailler des mensonges. Les détectives privés doivent être intelligents, musclés, et avoir le sens des affaires.
    — Plus un sacré culot ! commenta-t-il.
    — Donc, nous avons un contrat.
    J’ignorais toujours le fin mot de l’histoire, sans en être particulièrement perturbé. Question d’habitude. Mes clients faisaient généralement preuve de beaucoup de timidité pour me mettre au courant. Avant chaque nouvelle mission, si je tenais à savoir où j’allais mettre les pieds, je devais pratiquement soumettre mon employeur à la question. C’était la partie la plus délicate du travail. Faire parler des crapules était autrement plus facile.
    Geminus se servit du vin.
    — On arrose ce contrat ?
    — Quand je travaille, je reste sobre.
    — Un homme sans défauts !
    — Un homme qui a envie de rester en vie. (Je tendis la main et lui tins solidement le poignet, l’empêchant de lever sa coupe.) Maintenant, dis-moi de quoi il s’agit.
    — Ça risque de ne pas te plaire ! affirma-t-il tout content.
    — Laisse-moi me soucier seul de mes émotions. Développe le sujet !
    — Je n’aurais jamais dû t’impliquer là-dedans.
    — Je suis d’accord sur ce point. Mais arrête de tourner autour du pot ! Qu’est-ce qui coince, P’a ?
    Il finit par me mettre au courant, mais lui extraire des détails fut aussi difficile que d’écraser des olives dans un pressoir qui s’est enrayé.
    — Les choses se passent généralement de cette façon. Le monde de l’art est un monde qui prend son temps. Quand les gens passent une commande, ils savent qu’ils devront faire preuve de patience. Alors dans ce milieu, on a l’habitude de laisser les problèmes macérer, en espérant qu’ils vont se dissoudre seuls.
    — Il a débuté quand, ce foutu marathon ?
    — Deux ou trois ans. Des gens sont venus enquêter. Je les ai renvoyés en disant que ce n’était pas mon problème. Ils ne m’ont pas cru. Cette année, ils ont dû repenser à cette histoire et ils sont revenus me voir. En insistant plus lourdement.
    Cette histoire me faisait grincer des dents.
    — Tu veux dire qu’ils voulaient récupérer leur mise de fonds ?
    — Exactement. Ils sont devenus agressifs. Je leur ai répondu sur le même ton et je les ai de nouveau renvoyés.
    — Et ensuite ?
    — Tout est resté calme pendant un certain temps, puis ils ont commencé à venir perturber mes ventes aux enchères. Enfin, la nuit dernière, ils s’en sont pris à l’entrepôt – et à moi !
    — Je crois que tu peux t’estimer heureux de t’en être aussi bien tiré. Mais ils ne vont pas en rester là. Et maintenant, ils vont s’en prendre à moi !
    — Toi, tu es coriace.
    — J’ai mes limites ! Et je n’ai pas envie de passer ma vie à regarder sans cesse par-dessus mon épaule pour repérer des colosses armés de gourdins à pointes qui veulent me faire ma fête.
    — Ils n’ont pas envie de faire couler le sang.
    — Voilà qui me rassure. Tes côtes fêlées c’était un faux mouvement ? Je ne sais pas si tu te rappelles, mais on a trouvé un soldat mort chez Flora. À mon avis, il a dû se

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