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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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Festus qu’il trouverait les peintres à La Vierge. (Et elle lui avait sans doute donné son adresse aussi, ce dont plus personne ne se souciait.)
    Je me forçai à m’esclaffer.
    — Je crois me rappeler qu’elle connaissait mon frère.
    — Ça ne m’étonnerait pas ! ricana Manilus, sans me demander qui était mon frère.
    Peut-être le savait-il ?
    Non, probablement pas. Pas encore.
     
    Tandis que je réfléchissais au meilleur moyen d’aborder le sujet qui m’avait amené, nous buvions allègrement, vautrés sur les lits sans avoir retiré nos bottes. (Les artistes n’ont pas de mères qui leur inculquent les bonnes manières – ou ils n’en tiennent pas compte.)
    Ma référence à mon frère paraissait oubliée. Ces peintres, d’un naturel insouciant, vous laissaient mentionner tous les parents et amis que vous vouliez, sans manifester la moindre curiosité ultérieure. Ils faisaient mine de connaître tout le monde. De toute façon, s’il était en possession d’une amphore ou d’une bourse bien garnie, n’importe quel inconnu devenait leur ami. Les pousser à se souvenir de quelqu’un en particulier allait s’avérer ardu.
    Et pour me compliquer encore plus la tâche, ils se mirent à parler politique. Manilus était républicain. Moi aussi, mais je ne jugeai pas bon de le mentionner devant des gens aussi peu fiables. Restaurer l’ancien système signifiait en clair se débarrasser de l’empereur. Vespasien était certainement assez tolérant, mais la trahison entraînait toujours la peine capitale. Mieux valait donc faire preuve de prudence. Pour le moment, être accusé du meurtre d’un centurion suffisait à mon bonheur !
    Manilus, lui, ne faisait pas mystère de vouloir disposer de Vespasien. Varga haïssait le sénat tout entier. Ils avaient fait le projet de transformer Rome en musée gratuit, en confisquant les collections privées de tous les patriciens. Tous leurs desseins étaient à l’avenant : complètement irréalistes. Ces deux quidams n’auraient pas été foutus d’organiser une orgie dans un bordel.
    — Ce serait réalisable ! clama Varga, si les bourgeois n’étaient pas protégés par les cottes de mailles et la mentalité obtuse des gardes prétoriens.
    Je décidai qu’il valait mieux ne pas signaler non plus que je travaillais parfois comme agent impérial, au cas où on m’aurait retrouvé plus tard décapité dans un coin de la cité. Les artistes n’ont aucun sens de la mesure, et les ivrognes aucun sens du tout.
    — Nous vivons dans une ville où règne la terreur ! éructa Manilus, la langue épaisse. Par exemple – oui, par exemple, Marcus –, pourquoi est-ce que les esclaves portent les mêmes vêtements que nous, hein ? Pourquoi est-ce que leurs maîtres y tiennent tant ?
    — Parce qu’ils travaillent mieux quand ils ont chaud ?
    Ma réponse provoqua un énorme éclat de rire. Quand Manilus put enfin parler, il bafouilla :
    — Non ! Parce que s’ils portaient un uniforme spécifique, ils s’apercevraient qu’ils sont des millions opprimés par une petite poignée de salauds dont ils pourraient facilement se débarrasser en s’unissant.
    — Bien vu, Spartacus.
    — C’est sérieux, marmonna-t-il, en faisant de sérieux efforts pour se servir du vin.
    — À la république, dis-je aimablement en levant mon gobelet. Quand chaque homme traçait son propre sillon, quand chaque fille était vierge, quand chaque fils restait à la maison jusqu’à l’âge de 49 ans en n’ayant qu’une seule phrase à la bouche : « Oui, papa ! »
    — Toi, tu es un vrai cynique ! commenta Varga qui, de toute évidence, était le plus futé des deux.
    Pour changer de sujet, je leur racontai que j’avais un neveu qui était devenu l’apprenti d’un peintre de fresques sur la côte de Campanie. En fait, je leur parlais de Larius parce que la pensée venait de me traverser l’esprit qu’il s’était peut-être attaché à un dégénéré de leur espèce. C’était un garçon extrêmement sensible, et j’aurais dû vérifier avant de lui permettre de s’installer aussi loin.
    — En Campanie ? Non, mais tu parles d’un trou ! grommela Manilus. Ah, je m’en souviendrai. On a été là-bas pour le soleil, les femmes, et les précieux raisins. Plus les riches clients, bien sûr. Tous des prétentieux, Marcus. Personne ne veut de toi si tu n’es pas du coin, ou bien grec. On a dû revenir dare dare à Rome.
    — Vous avez du

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