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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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Varga.
    Voilà une précision qui éclairait un peu ma lanterne. J’essayai de dissimuler mon intérêt.
    — Et où est-ce qu’on le trouve, dans Rome, ce Mediolanus ?
    — C’est justement ça le problème ! s’exclama Manilus d’un air triomphant. Oronte n’est plus à Rome. Il y a des années qu’il a disparu. Depuis que…
    Je pouvais deviner la suite.
    — Depuis que Festus était à sa recherche ?
    — Exactement. C’est pour ça que ton frère tenait tellement à nous voir. Pour savoir où se planquait Oronte.
    — Et comment aviez-vous fait la connaissance de Festus ?
    — Il s’intéressait beaucoup aux modèles, expliqua Varga d’un ton convaincant.
    Nos yeux à tous les trois se dirigèrent machinalement vers l’amazone, et je n’eus aucune peine à imaginer Festus s’intéressant à Rubinia.
    — Et pourquoi a-t-il pensé que vous pourriez l’aider à retrouver Oronte ?
    — Avant de disparaître, Oronte habitait avec nous, répondit Varga. En fait, tout à l’heure, tu étais étendu sur son lit.
    Peut-être que le grabat du sculpteur s’était dégradé depuis son départ, sinon, il aurait suffi à justifier sa fuite. Le matelas dur et plein de bosses était recouvert d’une mince couverture, et dessous s’entassait de la vaisselle sale.
    — Alors qu’est-il arrivé à Oronte ?
    — Il a disparu. Un matin on l’a laissé ici en train de ronfler, et à notre retour il était plus là. On l’a jamais revu.
    — Il me fait penser à mon père… Vous vous êtes fait du souci ?
    — Non. C’était déjà un grand garçon.
    — Il avait emporté toutes ses affaires ? demandai-je négligemment.
    Les deux barbouilleurs échangèrent un regard avant de répondre en même temps. L’un dit « oui » et l’autre « non ».
    — On les a vendues, finit par admettre Varga.
    C’était tout à fait crédible. Et le seul fait d’avoir vendu des biens qui ne leur appartenaient pas justifiait leurs expressions coupables. Mais je n’en percevais pas moins quelque chose dans l’atmosphère qui me laissait croire qu’ils étaient peut-être en train de mentir.
    Je leur répétai donc ce qu’ils venaient de me dire, et tout ce qu’ils trouvèrent à ajouter fut que le centurion les avait quittés aussi déçu que j’allais le faire moi-même. Manilus n’avait soi-disant pas appris où il logeait à Rome, et aucun d’eux ne savait pourquoi Festus tenait tellement à rencontrer ce sculpteur.
    C’est du moins ce qu’ils prétendirent.
     
    Avant de faire mes adieux, je leur versai le vin restant dans l’amphore.
    — Au revoir, les garçons. Je vous laisse discuter de la façon dont les beaux-arts pourront sauver le monde civilisé de la stérilité. (Arrivé sur le seuil, je me retournai et l’état de leur taudis m’arracha une grimace de dégoût.) Tout ça est une mise en scène, pas vrai ? Vous êtes en fait deux solides travailleurs qui aimez l’Empire et vivez comme des agneaux. Je suis persuadé que vous adressez une prière à la déesse du foyer chaque matin et écrivez à vos mères deux fois par semaine.
    Manilus, qui devait avoir davantage le sens de l’humour, m’adressa un sourire contraint.
    — Tu as tout deviné, Falco ! Surtout que ma mère a 81 ans. C’est un âge qui suscite la dévotion.
    Varga resta plongé dans son monde à lui. Faisant semblant de ne pas avoir entendu, il étudiait son Aphrodite d’un air morne.

40
    Cour de la Fontaine, tout paraissait calme. C’était inquiétant. Normalement, même au cœur de la nuit, il y avait toujours au moins un mari dont on fracturait le crâne avec une poêle à frire, un pigeon que de jeunes délinquants torturaient, ou une vieille femme qui hurlait qu’on venait de lui prendre les économies de toute une vie. (Il s’agissait de Metella. En réalité, son fils ne faisait que les emprunter. Il la remboursait dès que le rendement des prostituées qu’il surveillait s’améliorait.)
    L’aube n’allait pas tarder à se lever. Je devenais trop vieux pour ce genre de vie.
     
    Alors que j’arrivais devant la blanchisserie, le bruit de mes pas m’attira d’autres ennuis. Lenia, la pitoyable propriétaire, ouvrit un demi-volet et passa la tête. Ses cheveux teints au henné se dressaient dans tous les sens. Elle était pâle et ne paraissait pas très solide sur ses jambes. Elle mit un certain temps à me reconnaître, puis s’écria :
    — Ah, Falco ! Pourquoi n’es-tu pas

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