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L'Orient à feu et à sang

L'Orient à feu et à sang

Titel: L'Orient à feu et à sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harry Sidebottom
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encore, ce groupe de Perses près du fleuve ne serait pas visible des autres troupes en haut sur le plateau, cela leur permettrait de prendre un peu d’avance. De toute manière, une fois enfoncé le premier groupe, ils devraient galoper ventre à terre jusqu’à Arété. Avec encore un peu de chance, la nuit les dissimulerait aux yeux de leurs poursuivants.
    La nuit, justement, tombait sur la palmeraie. L’ombre des rochers escarpés s’étirait sur l’Euphrate. La température chutait rapidement. Le vent agitait les tamarins et les frondaisons des palmiers. L’eau battait contre les berges avec un bruit de succion. Il était difficile d’entendre clairement et de distinguer quelque chose dans la pénombre qui s’épaississait. Quelque part sur l’autre rive, un chacal glapit.
    — Comment sais-tu qu’on nous a tendu un piège ? murmura Maximus à l’oreille de Ballista.
    Il prit son temps pour répondre, se demandant comment exprimer ses soupçons.
    — Les Sassanides entre Arété et nous ne se comportent pas comme le ferait une troupe envoyée en reconnaissance. Si c’était le cas, ils auraient poursuivi notre cavalier de l’arrière, l’aurait pourchassé à bride abattue – une fois capturé, ils auraient pu rentrer, se mettre hors de danger. Au lieu de cela, ils se déplacent vers le sud, au pas, déployés sur la plaine entre le fleuve et les collines. Ils ne sont que le flanc gauche du gros de la troupe et sont chargés de capturer tous ceux d’entre nous qui réchapperaient de l’embuscade principale. Cette colonne de poussière dans le ciel au sud – ce n’est peut-être que le vent, mais pour moi cela ressemble beaucoup trop à une importante troupe de cavaliers se déplaçant à bonne allure.
    On entendit des pierres rouler et le premier des cavaliers perses apparut. Ils sortaient de l’oued et s’avançaient sur la plaine inondable, dans l’obscurité grandissante. Comme leur éclaireur l’avait dit, c’étaient des cavaliers légers, des archers montés. Sans armure, vêtus de tuniques et de pantalons. Un ou deux d’entre eux portaient un casque en métal, mais la majorité allait tête nue ou n’était coiffée que d’un bonnet ou d’un foulard. Tous avaient sur la hanche gauche un long sabre de cavalerie et certains portaient au bras gauche un petit bouclier rond. Ils devaient être une bonne quinzaine. S’ils avaient adopté une formation particulière, la descente dans le ravin l’avait maintenant rompue. Ils se déplaçaient en groupe épars, trois cavaliers de front et quatre ou cinq derrière. Ils avançaient au pas, leurs chevaux enjambant délicatement les pierres.
    Les Sassanides se rapprochaient. Même dans la pénombre, Ballista distinguait leurs cheveux longs, les reflets de leurs yeux noirs. Ils étaient maintenant bien trop près. D’un moment à l’autre, l’un d’entre eux apercevrait les formes immobiles au fond de la palmeraie. Ballista prit une grande respiration, son cœur battait la chamade.
    — Maintenant ! Chargez ! Chargez ! cria-t-il en talonnant Cheval Pâle.
    Un instant s’écoula tandis que le hongre poussait sur ses pattes de derrière, puis ils déboulèrent de derrière la frange de roseaux bordant la palmeraie et se ruèrent sur les Perses. Des exclamations de surprise et des cris d’avertissement retentirent. Les ennemis sortaient les sabres des fourreaux. Leurs chevaux étaient arrêtés, certains tournaient sur eux-mêmes inutilement. Ballista visa un point entre les deux Sassanides de tête. Tandis qu’il passait entre eux à toute vitesse, il porta un violent coup d’épée à la tête du Perse de droite. L’homme para le coup et le choc ébranla le bras de Ballista.
    Il n’y avait presque pas d’espace entre les deux autres Sassanides devant Ballista. Il enfonça ses talons dans les flancs de Cheval Pâle et le lança contre eux. L’épaule gauche du hongre percuta le garrot du cheval perse de gauche qui recula en chancelant. Un espace s’était créé, mais l’impact avait brisé l’élan de Cheval Pâle. Ballista le talonna furieusement et il réagit en bondissant en avant. À sa droite, il vit la lame de Maximus s’abattre sur un Perse puis un autre et les désarçonner tous deux.
    Ils étaient presque passés ; une seule ligne de Perses leur barrait la route. Maximus ne se trouvait plus à ses côtés. Ballista leva sa spatha par-dessus son épaule gauche et l’abattit violemment sur le Sassanide de

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