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L'Orient à feu et à sang

L'Orient à feu et à sang

Titel: L'Orient à feu et à sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harry Sidebottom
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ordonna que l’on en allume une. On s’exécuta dans un silence angoissé. Une lumière dorée se répandit autour d’eux.
    — Je ne voudrais pas sembler idiot, mais ta lampe ne va-t-elle pas aider les Perses à nous suivre ? demanda Maximus.
    — Oh si ! Et c’est justement ce que je veux.
    Ballista demanda à un serviteur d’attacher solidement la lanterne à l’un des chevaux de somme. Ils chevauchèrent en silence pendant un moment, au petit galop. Les nuages se faisaient plus nombreux et la lune moins visible. Il faisait maintenant nuit noire en dehors de cercle du lumière projeté par la lanterne.
    — Romulus, tu sais où se trouve le village de Merrha ?
    — Oui, Dominus. Dans les collines au nord-ouest, plus très loin maintenant, à quatre milles peut-être.
    — Je veux que tu mènes le cheval de somme avec la lanterne dans cette direction. Lorsque tu penseras être assez loin ou que les Sassanides te sembleront trop proches, relâche le cheval dans les collines et rejoins Arété.
    Le porte-étendard eut un sourire énigmatique.
    — Nous ferons ce qui nous est ordonné et nous nous tenons prêts.
    Il semblait attristé. Il se saisit des rênes du cheval de somme et se mit en route, suivant une ligne oblique à travers la sombre plaine.
    — Et maintenant, au triple galop.
    Le petit groupe chevauchait à toute allure, personne ne soufflait mot. À leur gauche, la lumière de la lanterne de Romulus tressautait, avançant vers la masse sombre des collines qu’on distinguait à peine. Les lumières éparpillées des Sassanides brillaient telles des perles de verre sur la large plaine. Bientôt, elles dévièrent de leur chemin et se dirigèrent vers la lanterne solitaire. Ballista et les douze hommes restants chevauchaient vers le nord dans l’obscurité, vers la sécurité.
    Personne ne se retourna lorsque les lumières des Sassanides convergèrent vers la lanterne isolée qui cherchait en vain à gagner les collines.
    La patrouille les trouva juste après l’aube. Turpio dirigeait la Cohors XX d’une main de fer ces derniers temps : les premières patrouilles partaient très tôt, toujours avant le lever du soleil. Lorsque Ballista et son groupe furent retrouvés, ils étaient encore à deux ou trois milles de la ville, et dans un triste état. Hommes et montures étaient épuisés. Les flancs des chevaux étaient recouverts d’une écume de sueur blanche, leurs naseaux dilatés, leurs mâchoires pendantes. Les hommes, perclus de fatigue, avaient le teint gris. À part un serviteur plus mort que vif couché en travers d’un cheval de somme, ils étaient à pied, trébuchant à côté de leurs montures. Le Dux Ripæ faisait peine à voir, le visage couvert de sang séché, titubant, se tenant au pommeau de la selle de son cheval pour ne pas tomber.
    Avant qu’ils n’atteignissent Arété, le Dux fit signe au groupe de s’arrêter. Il lava le sang de son visage du mieux qu’il pût et enfila une cape à capuche empruntée à l’un des soldats. Il remonta en selle et mit la capuche sur sa tête pour cacher ses blessures. Il entra dans la ville le dos bien droit et le torse bombé.
    Après que la troupe de cavaliers en piteux état eut passé la porte de la Palmyrène, le telones regarda le boukolos d’un air suffisant.
    — « Calpurnia murmure… » Il y a du vrai dans la poésie, mon gars – on dirait que le vieux centurion avait raison : les ides de mars n’ont pas réussi à notre Dux.
    —  Oui, eh bien, connaître la poésie ne lui a pas servi à grand-chose, à ton foutu centurion ; on lui a quand même coupé les couilles, répliqua le boukolos. En tout cas, c’est ce que moi j’appelle un mauvais présage : la première fois que notre commandant rencontre des Perses, ils manquent de lui faire la peau. Un foutu mauvais présage, si tu veux mon avis.
    Après cette première conversation, la ville d’Arété fit des gorges chaudes des événements de Castellum Arabum.
    Environ une heure après leur retour, Ballista, Maximus et Demetrius étaient allongés dans le tepidarium des thermes privés attenant au palais du Dux Ripæ. Le docteur était venu et reparti. Il avait posé un ou deux points de suture sur la cuisse de Maximus et cinq ou six derrière la tête de Ballista. Demetrius s’en était tiré sans une égratignure.
    Ils restaient allongés en silence, fourbus et endoloris. La tête de Ballista le lançait.
    — Tu ne peux t’en prendre qu’à

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