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L'Orient à feu et à sang

L'Orient à feu et à sang

Titel: L'Orient à feu et à sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harry Sidebottom
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niveau de vin dans sa coupe.
    — Parce qu’il lui a sauvé la vie, finit-il par dire.
    — Quand Maximus lui a-t-il sauvé la vie ?
    Un autre long silence s’ensuivit.
    — Non, c’est le dominus qui a sauvé la vie de Maximus. Cela crée des liens.
    Commençant à désespérer, Mamurra remplit la coupe de Calgacus.
    — Pourquoi le Dux tire-t-il son nom d’un engin de siège [23]  ?
    — Peut-être a-t-il hérité de ce nom parce qu’il s’est toujours intéressé aux engins de siège.
    « Tout ça est une foutue perte de temps », pensa Mamurra.
    — C’est certainement un bon maître, n’est-ce pas ?
    Le vieil esclave but, ruminant sa réponse.
    — Peut-être bien que oui.
    — En tout cas, il semble facile à servir. Il n’a pas d’exigence particulière.
    On ne pouvait taxer Mamurra de manque de persévérance.
    — Les œufs coque, dit Calgacus.
    — Pardon ?
    — Les œufs à la coque. Il est très pointilleux quand il s’agit des œufs à la coque. Il faut qu’ils soient cuits juste comme il faut.
    Ballista était assis sur les marches de pierre menant à la mer depuis la jetée. Pour la première fois depuis qu’il avait quitté Brundisium, il se sentait heureux. Il venait d’écrire une lettre à Julia ainsi qu’une courte note qu’elle devait lire à leur fils. Il avait envoyé un Calgacus encore passablement éméché par les excès de la veille sur l’autre trirème impériale afin de demander au procureur de bien vouloir la remettre. Même s’ils avaient déjà quitté Rome pour se rendre dans la villa en Sicile, ce qui était peu probable, elle leur parviendrait bientôt.
    Le soleil d’automne réchauffait son visage et scintillait sur la mer bleu vif.
    Il ramassa son exemplaire de Comment défendre une ville assiégée d’Aeneas Tacticus [24] et déroula le papyrus pour retrouver l’endroit où il s’était arrêté. « Annoncer une récompense en argent pour quiconque dénoncera un complot contre la ville… La récompense offerte devra être portée à la connaissance du public dans l’ agora ou un autel ou sanctuaire. » Ballista connaissait ce passage. Lorsque Aeneas avait écrit ce traité, la Méditerranée était une mosaïque de cités-États en guerre, abritant chacune nombre de révolutionnaires potentiels. On ne devait jamais exclure la possibilité d’une trahison, mais les temps avaient changé. Les problèmes étaient plus simples désormais ; à moins d’une guerre civile, c’était l’ imperium romanum contre le reste du monde. Le principal danger que Ballista aurait à affronter à Arété serait le classique armement de siège perse : machines d’artillerie, béliers, rampes et galeries de sape. Tout à fait le genre d’ingénierie de siège que le grand gaillard du Nord comprenait.
    Son garde du corps approchait, escortant le long de la jetée l’esclave perse nouvellement acquis. Ballista remercia Maximus et le congédia. Le visage du garde du corps était d’une pâleur maladive malgré sa peau burinée ; la sueur qui y perlait ne devait rien au soleil, non plus que ses paupières plissées. Maximus hocha brièvement la tête et s’en alla. Comme par magie, Demetrius apparut, stylet et tablette à écrire en main.
    Ballista observait le jeune Perse. Il était grand, presque aussi grand que lui, avec des cheveux et une barbe noirs et bouclés. Le regard sombre semblait soupçonneux ; tout en lui respirait l’hostilité.
    — Assieds-toi, dit Ballista en grec. Bagoas est ton nom d’esclave ?
    Le garçon acquiesça.
    — Un peu de respect ! Oui, Kyrios  ! aboya Demetrius.
    — Oui, Kyrios, dit le Perse en grec avec un accent prononcé.
    — Quel était ton nom avant d’être réduit en esclavage ?
    Le garçon marqua une pause avant de répondre.
    — Hormizd.
    Ballista se doutait qu’il mentait.
    — Veux-tu encore être appelé Hormizd ?
    La question le prit au dépourvu.
    — Euh… non… Kyrios.
    —  Pourquoi ?
    — Cela déshonorerait ma famille.
    — Comment es-tu devenu esclave ?
    Il y eut une autre pause pendant laquelle le Perse réfléchit à la réponse qu’il allait donner.
    — J’ai été capturé par… des bandits… arabes, Kyrios.
    « Encore une réponse pas vraiment franche du collier », pensa Ballista en suivant des yeux le vol d’une mouette au loin vers le nord.
    Le garçon semblait se détendre un peu.
    — Je vais te dire pourquoi je t’ai acheté.
    Aussitôt, le jeune se

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