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Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil

Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil

Titel: Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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Richelieu. Lorsqu’il répète son nom, Giulio Mazarini, sa voix chante. Le roi veut rassembler les siens dans sa chambre, dit-il.
    On suit Mazarin.
    Louis XIII, le visage couvert de plaques jaunes et de pustules que la poudre ne réussit pas à dissimuler, annonce d’une voix lente que la mort s’avance vers lui et qu’il a décidé de constituer un Conseil souverain de régence, composé de son frère Gaston d’Orléans, de Mazarin, du prince de Condé, du chancelier Séguier.
    L’enfant de cinq ans écoute. Il lève la tête. Il voit le visage de sa mère. Elle a les lèvres serrées mais son menton tremble. Elle lui saisit la main, la presse. L’enfant observe Gaston d’Orléans. Son oncle sourit, le visage épanoui. Et l’enfant se tend, répond à la pression des doigts de sa mère. Il sait qu’on l’humilie, qu’on veut la dépouiller.
    Il l’entend qui, dans l’antichambre du roi, murmure à ses suivantes que ce Conseil souverain de régence est constitué pour lui interdire de régner. Elle craint l’ambition de Gaston d’Orléans. Elle veut qu’on renforce la garde autour de ses appartements et de ceux de ses fils, qu’on surveille les alentours et les portes du château.
    Mais voici qu’on entoure la mère et ses fils. C’est ce même 21 avril 1643 que le roi a choisi comme jour du baptême du dauphin.
    On se rend d’un pas solennel dans la chapelle du château de Saint-Germain.
    Sous les voûtes, les magistrats, Gaston d’Orléans, et le roi, chancelant, puis le parrain, ce cardinal de Mazarin, et la marraine, Charlotte de Montmorency, princesse de Condé, qui fut la maîtresse – la dernière peut-être – d’Henri IV.
    L’enfant se tient droit, visage grave, cependant qu’on prie autour de lui. Il aperçoit son père qui s’est redressé, qui s’avance, qui lui murmure que, bientôt, car c’est la volonté de Dieu : « Mon fils, vous vous appellerez Louis XIV. »
     
    Et il suffit en effet de quelques semaines pour que la vie se retire, en une agonie douloureuse, de Louis XIII.
    L’enfant de cinq ans, poudré, portant un habit de soie violet, des dentelles blanches et noires entourant son cou, ses poignets, marche le 14 mai 1643 vers le cercueil où son père est étendu, cependant que l’on crie, et les mots sont répétés par l’écho qui court le long des couloirs du château : « Le roi est mort ! Vive le roi ! »

2.
     
    Il n’oubliera jamais ces jours du mois de mai de l’an 1643.
    Il voit tous ces hommes chamarrés, ducs, princes, parlementaires en robes et chaperons d’écarlate, en manteaux de velours aux parements d’or, ces femmes aux robes chatoyantes, et la plus belle de toutes, sa mère, la régente, Anne d’Autriche.
    On s’incline devant lui, on se presse autour de sa mère.
    Il devine les clans qui se forment, d’abord celui de Gaston d’Orléans, son oncle, dont la fille de seize ans, la Grande Mademoiselle, s’approche, le dévisage, lui sourit, esquisse une révérence, les yeux remplis de malice. Voici que s’avancent les Condé, le prince et la princesse, cette Charlotte de Montmorency qui est sa marraine, et l’un de leurs fils, le prince de Conti ; l’autre, le duc d’Enghien, commande les armées qui devant Rocroi se préparent à attaquer les Espagnols. Et les derniers qui se présentent à sa mère sont les Vendôme, le duc de Beaufort et le duc de Mercœur, les fils de Gabrielle d’Estrées, maîtresse d’Henri IV. Ce sont ceux auxquels sourit Anne d’Autriche parce qu’ils sont les plus faibles. Elle choisit le duc de Beaufort pour commander les cavaliers chargés d’escorter le cortège royal, qui doit quitter Saint-Germain pour le Louvre, au cœur de cette capitale que l’enfant ne connaît pas.
    Il se tient droit, assis dans la voiture tirée par des chevaux noirs, auprès de sa mère, et l’escorte cavalcade tout autour. Sa mère peu à peu, qui lui a paru inquiète, lui serrant la main, s’épanouit. Les premiers cris de « Vive le roi ! » retentissent avant même qu’on soit entré dans Paris.
    Il n’a jamais vu pareille foule. Il découvre ce peuple, rassemblé sur le bord de la route puis dans les rues, qui l’acclame. Les femmes, leurs enfants, les hommes agitent leurs chapeaux, les cloches sonnent, cependant que le cortège s’approche du palais, les cavaliers de l’escorte formant deux haies mouvantes de couleur rouge et or, de part et d’autre de la voiture.
    Puis ce sont les

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