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Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil

Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil

Titel: Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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nouveaux impôts, saccagent Aubenas, massacrent, il faut punir, envoyer six mille soldats pour briser leur révolte. Et ce seront quelques centaines de paysans qui seront roués vifs ou pendus, et d’autres condamnés aux galères. Des villages seront brûlés, leurs habitants éventrés. Et celui qui avait pris la tête de ces insurgés, un officier, Antoine Du Roure, sera roué, à Aubenas, écartelé, et ses membres exposés aux portes de la ville.
    Ainsi doit agir un roi pour le bien du royaume.
    Et il pense que la beauté rayonnante d’Athénaïs de Montespan contribue à sa gloire et donc à la gloire du royaume.
    Il voit la marquise de Montespan s’avancer, dans cette robe d’« or sur or » où chaque fil est en métal précieux, où même la dentelle est d’or, si bien qu’on n’a jamais vu telle parure, éclatante comme un soleil, rehaussant encore la beauté d’Athénaïs.
    Et cette robe d’or, « battante », dissimule sa nouvelle grossesse. Et lorsque l’enfant naît, au château de Saint-Germain où se trouve rassemblée toute la Cour, il faut que le comte de Lauzun, un confident d’Athénaïs et un ami du roi, emporte aussitôt le nouveau-né, traversant les appartements de la reine et le confiant à Françoise, veuve Scarron, qui va veiller sur lui, puisqu’elle est la gouvernante des enfants nés et à venir d’Athénaïs et du roi.
    La première-née a succombé, mais celui-ci, que le roi légitime, faisant de lui un duc du Maine, paraît vigoureux.
    Et Louis voudrait qu’il vive. Il est attaché à tout enfant qui naît de sa semence. Il a devoir de les reconnaître et de les protéger, de les nantir.
    Et d’autant plus qu’Athénaïs lui est chère.
    Elle se remet vite de sa grossesse, et Louis décide que, avec la plus grande partie de la Cour, elle doit l’accompagner dans cette Flandre conquise dont il veut inspecter les places fortes. Car un jour, à partir de ces villes, il faudra bien se lancer dans la guerre contre la Hollande, qui s’obstine à s’opposer à la politique française.
    Il a choisi pour ce périple, qui doit mener de Landrecies à Lille, d’Arras à Douai et Tournai, du Quesnoy à Audenarde et Courtrai, un grand carrosse, dans lequel il veut que viennent le rejoindre la reine Marie-Thérèse, Louise de La Vallière et Mme de Montespan. Il est assis seul sur la banquette face aux trois femmes. Il ne les regarde pas, préférant voir, de part et d’autre du carrosse, les mousquetaires qui chevauchent sous une pluie d’averse qui noie le paysage, transforme les routes et les chemins en torrents.
    On ne peut atteindre Landrecies. On patauge, on s'enfonce dans la terre boueuse. On se réfugie dans une maison rustique où, après un souper sommaire, on s’entasse côte à côte sur des paillasses. On a oublié l’étiquette, le cérémonial du coucher. On se serre, parce que le feu dans l’unique cheminée enfume la chambre plutôt qu’il ne la chauffe. La reine seule dispose d’un lit.
    Louis est couché entre Madame – Henriette, l’épouse de son frère – et la Grande Mademoiselle, sa cousine germaine. Elle lui chuchote qu’elle aime le comte de Lauzun, qu’elle voudrait épouser ce séducteur, dont on ne compte plus les maîtresses. N’a-t-on pas prétendu, à la Cour, qu’il a même été l’amant d’Athénaïs de Montespan ?
    La Grande Mademoiselle insiste, voudrait que le roi autorise ce mariage avec Lauzun.
    Le roi se fige. Elle, la nièce de Louis XIII, la femme la plus fortunée de France ? Comment admettre cette union ?
    Il préfère ne pas lui répondre et, se soulevant sur le coude, à la lumière des quelques bougies qui éclairent la pièce, il devine les autres femmes, Louise de La Vallière, Athénaïs, la duchesse de Créqui – belle-sœur de La Vallière – et une jeune suivante de la reine.
    Près de lui, il entend la respiration saccadée d’Henriette. Autrefois il a été attiré par cette jeune femme, dont la beauté et l’intelligence l’ont séduit. Elle vient de rentrer de Londres, réussissant la mission qu’il lui avait confiée, convaincre son frère, Charles II roi d’Angleterre, de se rapprocher de la France, de signer un traité qui rompt l’alliance de Londres avec la Hollande.
    Mais ce succès a irrité son mari Philippe d’Orléans, qui ne cesse de la harceler.
    Dans la pénombre, le visage d’Henriette paraît émacié, marqué par la souffrance.
    Et Louis se souvient qu’en la voyant,

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