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Louis XIV - Tome 2 - L'hiver du grand roi

Louis XIV - Tome 2 - L'hiver du grand roi

Titel: Louis XIV - Tome 2 - L'hiver du grand roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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d’apprendre que Mme la Palatine, qui a tout juste cinquante ans, demeure alitée. Elle a depuis deux jours une fièvre continue qui a même eu un redoublement cette nuit.
    Il a envoyé son médecin Fagon interroger les médecins qui la soignent, et ce dernier vient de lui faire le compte rendu de leur diagnostic : « Grand mal de gorge, elle perd beaucoup de sang par le derrière, en gros caillots, ce qu’on ne peut pas soupçonner d’être un effet des hémorroïdes. »
    Elle ne veut pas qu’on la saigne et refuse de prendre des eaux ferrugineuses. Et elle ne se nourrit que d’un peu de pain.
    Il lui rend visite, mais il ne s’attarde pas. Elle somnole, abattue, elle hier encore pleine d’une violente énergie.
    Il questionne Fagon. Mais le médecin ne se prononce pas. Madame est forte, mais Madame peut mourir, dit-il. Il faut qu’elle accepte d’être soignée.
    Il l’ordonne.
    Il rentre dans son grand cabinet, inquiet.
    La mort rôde. Il voudrait que le duc de Bourgogne et Marie-Adélaïde de Savoie lui donnent un arrière-petit-fils.
    Autour du roi la vie doit bourgeonner.
    Il a appris avec joie que le duc de Chartres, devenu depuis la mort de Monsieur, frère du roi, duc d’Orléans, vient d’avoir un fils, Louis !
    Il s’agit de la branche cadette, mais il remercie Dieu.
    Toute naissance de sang royal est une grâce.
     
    Il regrette, à cet instant, d’avoir nommé le duc de Bourgogne généralissime de l’armée d’Allemagne. Son petit-fils, il l’a appris par Vauban qui en a fait rapport à Chamillart, a eu une conduite héroïque. Il s’est exposé durant le siège de Vieux-Brisach.
    Et s’il était atteint par un boulet ou une balle ?
    Est-ce que la prise d’une ville vaut la vie d’un petit-fils de Louis le Grand, qui peut un jour régner sur la France ?
    Il va écrire à Vauban, pour l’élever à la dignité de maréchal de France, et en même temps lui commander de renvoyer à Versailles le duc de Bourgogne, d’ordre du roi.
    Qu’il apprenne son métier de roi en assistant aux Conseils, plutôt que de braver l’ennemi et de risquer d’en mourir !
     
    Il s’installe à sa table.
    Les lettres, les rapports s’entassent. Il les ouvre, les parcourt.
    Il doit vivre jusqu’à ce qu’il ait gagné cette guerre. Qui d’autre pourrait conduire le royaume ?
    Le dauphin chasse le loup. Le duc de Bourgogne est courageux, mais que sait-il de la conduite des affaires ?
    Louis lève les yeux, regarde le portrait de Philippe V.
    Et ce petit-fils, serait-il capable de lui succéder, de gouverner à la fois l’Espagne et la France ?
    Philippe V ne paraît même pas pouvoir faire régner l’ordre autour de lui à Madrid, tout en ayant l’ambition de régner seul.
    Louis a appris que Philippe veut chasser le cardinal d’Estrées, le nouvel ambassadeur de France, chargé de le guider.
    Sans doute a-t-il succombé aux charmes de la princesse des Ursins, qui veut écarter d’Estrées, être la seule à conseiller le roi. Et d’Estrées l’accuse de vouloir chasser les Français de l’entourage de Philippe V pour mieux le tenir sous sa coupe.
    Louis interroge Mme de Maintenon, à laquelle la princesse des Ursins réaffirme dans chaque lettre sa fidélité.
    Il dit qu’il choisit d’Estrées et Mme de Maintenon baisse la tête, murmure que la volonté de Sa Majesté doit l’emporter sur toutes les autres.
    Soit. Il écrit à Philippe V :
    « Je choisis d’Estrées comme l’homme le plus consommé dans les affaires. Et au moment où vous avez le plus besoin de ses talents ; quand il est plus nécessaire de prendre de promptes résolutions pour votre sûreté et celle de votre royaume, vous faites voir en vous une malheureuse facilité à croire que, tout d’un coup, vous pouvez gouverner seul une monarchie que le plus habile de vos prédécesseurs aurait eu peine à conduire dans l’état où elle est présentement.
    « Je vous aime trop tendrement pour vous abandonner.
    « Vous me réduirez cependant à cette fâcheuse extrémité si je cesse d’être informé de ce qui se passe dans vos Conseils.
    « Il n’est pas juste que mes sujets soient absolument ruinés pour soutenir l’Espagne malgré elle. »
    Il se sent apaisé d’avoir ainsi tranché, averti Philippe V de sa décision, agi au mieux des intérêts du royaume qui, il n’a pas menti, souffre.
    Louis a accepté que Chamillart crée un nouvel impôt, de un pour cent sur les ventes de biens

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