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Louis XIV - Tome 2 - L'hiver du grand roi

Louis XIV - Tome 2 - L'hiver du grand roi

Titel: Louis XIV - Tome 2 - L'hiver du grand roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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organisant des battues, encerclant des villages, se saisissant de tous les jeunes hommes, mariés ou pas. Il veut que ce recrutement se poursuive ! Il ne peut pas accepter le refus de servir le roi et le royaume.
    Il est celui qui décide de ce qui est bon pour le royaume et ses sujets.
    Ils doivent donc se soumettre aux règlements édictés.
    La guerre dévore les hommes. C’est ainsi. Et il ne peut tolérer la rébellion. Elle est trahison.
    Il dit à Chamillart qu’il faut que partout l’ordre règne. Et l’ennemi veut favoriser la révolte contre le roi.
    Toute l’Europe exalte les hérétiques qui, dans les Cévennes, se sont organisés en bandes et bientôt en une véritable armée.
    Ils ont commencé par assassiner un prêtre, l’abbé du Chayla, puis mis le feu aux églises, persécutant les catholiques.
    Ces hérétiques doivent être réduits. Il n’y a plus de place dans le royaume pour une autre religion que celle du roi.
    Comment, plus de quinze ans après la révocation de l’édit de Nantes, osent-ils encore se réunir pour écouter des « prêches » exaltés ?
    Dans ces « assemblées du désert », les prédicateurs, qui ne sont parfois que des paysans, appellent à la révolte dans toutes les Cévennes. Il faut sévir.
    Il charge le maréchal de Montrevel d’en finir avec cette guerre des « camisards ».
     
    Il est hostile à l’idée qu’on pende deux camisards pour un meurtre. Mais il faut vaincre ces furieux, ces hérétiques, ces faux « enfants de Dieu », et, pour réduire cette armée et capturer son chef, ce Jean Cavalier qui réussit à tenir en échec plusieurs milliers d’hommes, soldats et partisans catholiques, s’il le faut, alors qu’on « rase » le pays des Cévennes, qu’on en chasse les habitants vers les villes, et que les combattants qui échapperont au mousquet, à la lame ou à la corde soient condamnés aux galères.
    Comment un roi, en pleine guerre, pourrait-il tolérer que perdure une rébellion, dans le royaume, qui ne peut que favoriser l’ennemi, sinon être à son service ?
    Car il lui suffit de lire ce qui s’imprime dans les Provinces-Unies, dans les terres d’Empire et naturellement en Angleterre, pour savoir que l’on espère que cette guerre des camisards sera la saignée qui épuisera le royaume de France.
    Et il est lui, Louis le Grand, l’incarnation de ce royaume. C’est donc lui qu’on veut saigner, lui qu’on hait.
    Il y a ce Heinsius, grand pensionnaire de Hollande, qui poursuit la politique de Guillaume III, qui a la détermination d’un hérétique, d’un calviniste, et dont Louis se souvient que Louvois l’avait menacé de la Bastille, alors qu’il représentait en France Guillaume d’Orange.
    Cet homme-là le hait.
    Et il y a pire.
    Il pense, chaque fois qu’on parle du prince Eugène de Savoie qui, après s’être illustré au service de l’Empire contre les Turcs, combat victorieusement en Italie les troupes françaises, à Olympe Mancini dont il est le fils.
    Cette femme-là, cette nièce de Mazarin qu’il a conquise, puis écartée, est depuis lors son ennemie. Il l’a chassée du royaume parce qu’elle était compromise dans l’affaire des Poisons. Et son fils a hérité de cette haine.
    Il y a près de vingt ans à Versailles, Eugène de Savoie lui avait présenté une requête. Il sollicitait le commandement d’une compagnie. C’était parmi la foule des courtisans une voix, une silhouette, que Louis avait paru ne pas remarquer.
    Maintenant, il dit à Chamillart :
    — Personne n’a jamais osé me regarder avec autant d’insolence, comme un épervier jaugeant sa proie.
    Et il y a plus avide que ce rapace, ce John Churchill, duc de Marlborough, inspirateur de la reine Anne d’Angleterre et qui a appris le métier des armes avec Turenne, qui lui aussi, comme Eugène de Savoie, a voulu servir dans l’armée royale, et que Louvois a jugé avec mépris.
    De ces trois hommes-là, il ne peut attendre que de la haine, le désir de le vaincre et donc de l’humilier. Et ce sont eux qui suscitent, financent les pamphlets, les articles des gazettes qui représentent le roi de France sous les traits d’un tyran.
    Il veut combattre ces calomnies.
    Il écoute Colbert de Torcy, le secrétaire d’État aux Affaires étrangères, qui propose de répandre en Europe des lettres qui seraient imprimées à Bâle. Traduites en anglais, en allemand, en latin, elles diffuseraient les arguments du roi de

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